Les syndicats du secteur de la santé pour leur revendication relative à la prime de risque font de plus en plus abus de pouvoir en exécutant ces dernières semaines des grèves dans les hôpitaux publics. Bien entendu la grève est un droit du syndicat. Mais il n’en fait recours que dans de cas extrêmes. Le problème de la prime de risque au regard du grand brouillard qui plane au-dessus du dossier est encore loin d’être casé au rang des cas extrêmes nécessitant la grève. Le centre dernier recours en cas d’urgence médicale au Bénin, c’est-à-dire le centre national hospitalier et universitaire au rythme de la grève des militants des syndicats, ploie sous le poids des gémissements, des pleurs et des cris de détresse. Car, les malades sont abandonnés et la mort les atteint librement. La situation est la même dans tous les hôpitaux publics. Et, c’est loin d’être une fierté pour le responsable syndical d’indiquer qu’il rend le gouvernement responsable des déconvenues qui surviennent à l’issue de cette tapageuse fronde sociale.
Revenons alors au sujet. La prime de risque de coutume est un droit de l’agent de santé. Et en tant que tel, le syndicat a le devoir de la revendiquer en cas de défaillance de l’employeur. Mais une nébuleuse a atteint cette prime avec une décision de l’ancien ministre Kessilé Tchala. En effet, la décision a brisé l’harmonie qui régnait sur cette prime en la passant de 6.500 francs Cfa, taux régulièrement payé à tous les agents de la santé toutes catégories confondues, à 100.000 francs Cfa pour les médecins. Les paramédicaux continuent de percevoir depuis ce temps que les 6500 francs Cfa alors q’ils étaient ensemble avec les médecins à mener la lutte pour le rehaussement de cette prime. C’est révoltant. Pire, depuis plusieurs années que les syndicats du corps de la santé grognent à cet effet, le gouvernement n’a pas encore pipé un mot. C’est encore révoltant et mieux, cela laisse crire que le gouvernement fuit ses responsabilités. Mais, il faut faire remarquer que le dossier de la prime de risque a été subitement compliqué par le ministre Tchala et face à cette situation les syndicats feraient mieux d’en faire une doléance jusqu’à la clarification du flou mis sur le dossier.
Seulement du bruit
Des experts des questions syndicales ont apporté la clarification que la prime de risque n’est pas prime de responsabilité et que par conséquent l’en attribuer aux seuls médecins se dérobe à tout fondement légal. Des secrétaires généraux de centrales syndicales ont condamné la décision du ministre en faisant remarquer qu’elle n’a pas suivi la procédure légale normale pour devenir un acquis syndical pour les travailleurs. Mais comme le gouvernement a accepté de la payer, ceux-ci se sont refusés de se prononcer sur la légalité de la décision au risque de susciter la hargne des médecins contre eux.
Le gouvernement, s’étant retrouvé face à cette situation, observe un mutisme pour ne pas déplaire aux médecins ou pour éviter d’autres mouvements de protestation. Sinon il devrait oser supprimer cette décision à la façon dont il avait suspendu le ministre et penser aussitôt à harmoniser la prime à tous les sous corps de la corporation. A présent que cela s’impose, il urge que le gouvernement ait le courage de dire la vérité. Mieux, prendre une nouvelle décision pour ramener tous agents de la santé à la même prime de risque.