Aib: Les agents licenciés abusivement réclament justice

L’African Investment Bank (Aib) est dans de beaux draps. Mise sous administration provisoire à la suite d’une série de complots et de manigances, la première banque d’investissement de l’Uemoa risque encore gros dans son entêtement à ne pas payer les dommages et intérêts aux cinq agents qu’il a licenciés abusivement courant mars 2009.

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L’Aib donne aujourd’hui  un piteux exemple de la gestion d’une institution bancaire. Parti pour éclore dans un environnement où elle est la seule à mener ces activités d’investissement, l’Aib a hélas vite sombré dans la déchéance. Dans un malentendu banal entre les promoteurs Moïse Lalèyè et Charles Abiala, des esprits malins se sont engouffrés avec pour seul objectif de changer l’actionnariat de la banque. De manigance en manigance, ils ont pu retirer à cette banque son agrément  et le 12 Janvier 2009, le ministère de l’économie et des finances- donc l’Etat- s’est accaparé de sa gestion. C’est à cette étape que cinq agents seront licenciés pour « fautes graves ». En réalité, leur malheur c’est de s’être s’opposer à la signature d’une pétition pour donner carte blanche à toutes les turpitudes qui s’opéraient alors dans la banque. C’est ainsi que les sieurs Détchenou Max Hervé, Chitou Kodirou, Jean Fonton, Cyprien Houémassou et Olaïdo Abiala ont donc été licenciés le 31 mars 2009. Médusés d’être abusés ainsi, ils engagent des procédures judiciaires contre la banque afin d’entrer en possession de leurs droits. Le 26 Juillet 2010, ils ont gagné le procès et le tribunal de première instance dénoncent le caractère abusif de ce licenciement et condamne la banque à leur payer des dommages et intérêts. La décision n’a été signifiée aux tiers que le 19 novembre 2010. Commence alors une autre paire de manche pour ces cinq agents. Des pressions viennent de toutes parts-surtout du sérail gouvernemental, tendant à dissuader et juges, et avocat des plaignants et huissiers de justice commis pour le recouvrement des dommages et intérêts. Or, normalement l’Aib ne disposait que de huit jours pour exécuter cette décision. Dans les coulisses, on déclare que la banque ne peut donner que le tiers des dommages et intérêts aux intéressés. Les nombreuses pressions ont obligé l’huissier à abandonner le dossier. Mais les plaignants ne démordent pas. Hier, ils ont encore sollicité un autre huissier pour s’occuper du dossier. Ce dernier va donc faire diligence pour mener les opérations coercitives pour amener la banque à respecter cette décision de justice. Entre temps, peu satisfaits des montants fixés pour les dommages et intérêts, les cinq agents ont interjeté appel contre cette décision et demande à la Cour d’appel de bien vouloir revoir à la hausse ces montants. La banque risque donc gros dans cette affaire et a intérêt à se raviser en payant vite ses dommages et intérêts pour des licenciements cyniquement abusifs.

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