Après l’épopée de la présidentielle 2006: les soutiens de Boni Yayi pour 2011

(La mouvance se vide au profit de l’Un et d’ABT) Le président Boni Yayi est annoncé par de partisans très proches à lui sur la ligne de départ pour la prsidentielle de mars 2011. Seulement, on se demande avec quels appuis et ténors politiques. D’autant plus que ses militants sont pour la plupart des caméléons cachés. Que reste-t-il de ceux qui ont porté Boni Yayi à la magistrature suprême en 2006 ? Et qui sont ceux qui seront ses appuis afin qu’il puisse rempiler en 2011 ?

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Ces questions surgissent aujourd’hui à trois mois de l’élection présidentielle. Mais aussi à un moment où les chapelles et les états-majors des potentiels candidats déclarés ou non se mettent en place. Aussi enregistre-t-on tous les jours des déclarations de soutien à tel ou tel candidat. Mais quel est le poids politique de ceux-là qui vont vers l’un ou l’autre camp politique en présence ?

 

Quid des premiers soutiens de Yayi ?

A ce niveau, le constat est désolant. Le tableau est totalement dégarni. La méthode de gestion du président de la République en qui ils avaient mis tout leur espoir, a réussi à faire fuir ceux-là qui ont cru en lui très tôt. La preuve, des gens comme Késsilé Tchalla sont hors circuit. Les députés Edgar Alia, Janvier Yahouédéou, André Dassoundo, Amissétou Affo Djobo, Samou Adambi, Wallis Zoumarou et bien d’autres ont quitté les rangs très déçus. Abdoulaye Bio Tchané qui a dû mettre son dossier de candidature dans le sac, se retrouve aujourd’hui face à lui. Les barons de la scène politique béninoise qui lui ont apporté 40% au second tour, font actuellement la courte échelle à Adrien Houngbédji. Certains ont carrément disparu de la circulation. Malgré le poste de directrice de l’institut dédié aux femmes, Vicentia Boco, ancienne directrice de campagne du candidat Boni Yayi est dissoute par la horde de zélateurs ayant pris les premiers autour de Boni Yayi. Le très zélé Edgar Guidibi dont les prouesses irrévérencieuses envers les syndicalistes pour défendre Boni Yayi sont encore dans les mémoires, est aussi abonné absent à l’appel. Ses bras financiers aussi sont aujourd’hui peu en vue.

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Cependant, il y a encore des gens comme Alexandre Hountondji qui, tombé entre temps en disgrâce, a finalement trouvé grâce aux yeux de Boni Yayi.

Quel état-major pour les différentes chapelles politiques ?

Les élections législatives et présidentielle sont dans trois mois. Et chaque parti ou alliance de partis politiques se met en ordre de bataille. Dès lors, les déclarations de soutien et d’adhésion sont à l’ordre du jour.

Dans cette guerre de recrutement, l’Union fait la Nation (Un) est en pôle position. A l’instar du club de football de Real de Madrid qui arrive à mettre tous les grands joueurs de la planète dans son escarcelle, Adrien Houngbédji et ses amis phagocytent peu à peu tous les grands partis du landerneau politique béninois. Au sein de l’Union fait la Nation, on retrouve le Prd de Me Adrien Houngbédji, 2ème à la présidentielle de 2006 avec 9 députés à l’Assemblée nationale, la Rb de Léhady Soglo, arrivé 4ème avec 7 députés, le Psd de Bruno Amoussou, 3ème en 2006 et 7 députés, le Madep de Séfou Fagbohoun, l’homme qui bien qu’en prison a pu se faire élire député avec trois autres de ses partisans. On y trouve également l’Undp avec deux députés à l’Assemblée nationale. Bien d’autres partis et mouvements politiques ont aussi adhéré de manière franche à l’Union. Mais il faut surtout faire remarquer que l’Un compte parmi ses rangs, deux anciens présidents : Emile Derlin Zinsou et Nicéphore Dieudonné Soglo. C’est indéniablement les poids lourds de la vie politique béninoise qui sont dans cette union.

L’autre chapelle qui fait aujourd’hui des adeptes, est celle d’Abdoulaye Bio Tchané (Abt). Elle est composée pour la plupart des déçus du camp présidentiel. André Dassoundo, Samou Adambi, Wallis Zoumarou, Amissétou Affo Djobo. Autant de personnalités qui ont une certaine assise politique et qui aujourd’hui ont tourné dos à Yayi.

Par contre au niveau du camp présidentiel, c’est le contraire qui s’observe. Non seulement ceux qui ont amené Boni Yayi au pouvoir s’en vont, mais ce sont les ouvriers de la 25ème heure qui ont désormais droit cité. Des personnes qualifiées par un observateur de la vie politique béninoise de « généraux sans troupes ». Le plus ridicule dans cette histoire, c’est le folklore de tous les week-ends qui est orchestré par les zélateurs du chef de l’Etat. C’est pratiquement une insulte à l’intelligence des Béninois. En effet, tous les week-ends, des mouvements déclarent leur soutien au chef de l’Etat. Mais à y voir de près, ce sont les mêmes personnages qui changent de nom à leur regroupement pour à nouveau faire allégeance à Boni Yayi. Ce sont les mêmes mouvements qui existent depuis son arrivée au pouvoir qui se transforment en d’autres creusets pour lui faire croire qu’il a une troupe en ordre de bataille. Et les auteurs d’une pareille injure sont ses plus proches collaborateurs en panne d’initiatives capables de faire venir d’autres partis politiques à la mouvance. Le président Boni Yayi vit aujourd’hui dans une illusion totale qui risque de lui être fatale en 2011. Car, ce sont les mêmes qui se rassemblent à Godomey aujourd’hui, qui iront demain dans leur village monter un autre mouvement. Alors même qu’ils ne peuvent finalement opérer qu’un seul vote. Voilà les zélateurs caméléons qui entourent le chef de l’Etat.

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