Boni Yayi et Kogui N’Douro: plus théoriciens que praticiens

(Le discours paradoxal du Chef de l’Etat)
La sortie de la 3ème promotion des appelés au Service militaire d’intérêt national (Smin) et la cérémonie de sortie de nouveaux agents de polices sont deux événements qui ont marqué l’actualité en fin de semaine dernière. Mais ce fut surtout des occasions pour comprendre que  le gouvernement Yayi sait développer de belles théories mais demeure incapable de les rendre concrets.

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A la cérémonie de sortie des nouveaux agents de police, le chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi a affirmé entre autres qu’il n’y a pas de démocratie sans liberté. Et qu’il n’y avait pas de liberté sans sécurité. La véracité de cette affirmation n’est plus à démontrer. Mais plus d’un sont surpris d’entendre le chef de l’Etat l’affirmer. Car, sous son régime, de nombreuses fois les atteintes aux libertés ont été constatées et dénoncées. D’autres estiment d’ailleurs que c’est au quotidien que les dérapages sont observés dans ce sens. Les Béninois ont encore souvenance de l’interdiction d’une marche des femmes du parti politique Nep-Mixalodo, de la militarisation de Zogbodomey pour empêcher l’Union fait la Nation de rencontrer ses militants. La bastonnade des enseignants normaliens à Abomey, l’agression des militants Abt lors d’une conférence publique toujours à Abomey sont autant de cas de violation des libertés. Plus frais encore dans les mémoires, le souvenir de la horde d’agents de sécurité lourdement armés dépêchés à la bourse du Travail pour étouffer la marche des syndicalistes et de la société civile contre les atteintes aux libertés. C’est donc surprenant que le chef de l’Etat sache qu’il n’y a pas de  démocratie sans liberté et que celle-ci induit la sécurité alors même que les actes de son gouvernement en sont contraires.

Son ministre d’Etat chargé de la défense nationale, Issifou Kogui N’Douro déclare de son côté que « … pas de richesse sans production et pas de production avec les grèves intempestives ». Déclaration très juste. Seulement, le collaborateur de Boni Yayi devrait aller plus loin. Il devrait pouvoir compléter que les journées déclarées chômées et payées pour raison politique ne permettent pas non plus de créer de la richesse ni de produire. Il devrait pouvoir faire partager son point de vue aux autres membres du gouvernement auquel il appartient.

Voilà donc deux concepts d’une justesse avérée exposés par deux des plus hauts responsables du gouvernement béninois mais qui ne le mettent pas en application eux-mêmes. Il serait temps de penser à harmoniser les théories et la pratique.

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