Galiou Soglo : La preuve par lui-même ou par Yayi !

On le savait depuis, Galiou Soglo lui-même le sait, qui se rêve un destin national, qu’il ne saurait compter sur le coup de pouce direct de ses parents, qui ont déjà adoubé son frère aîné Léhady. Ainsi, parce qu’il rêve grand et se voit tout aussi valeureux que son frère, ce qui est sans doute légitime, il ne peut être couvé par ce dernier et espérer, un jour, éclore, s’affranchir et prendre son envol.

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Il lui fallait donc, très tôt, se gérer, se prendre en charge. Il ne lui a pas fallu midi à quatorze heures pour décider, eu égard à la conjoncture politique qui prévalait, d’accepter l’offre politicienne de Boni Yayi qui, par le truchement d’un maroquin nommé ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs, puis ministère de la Culture par la suite, un formidable espace de visibilité, une parcelle de la majesté de l’Etat. Ainsi, ce qui ne semblait pas lui être accessible sous la coupe de ses parents, en tout cas dans l’immédiat, il l’obtient sans coup férir auprès de celui qui, depuis longtemps, a perdu l’estime de ceux-ci.

Trahison ? Félonie ? Fausse route ? Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Galiou Soglo, sans craindre d’être mis au banc du parti familial, ni d’être ostracisé, répondra sûrement qu’en politique, seule la fin justifie les moyens. Et si sa fin est d’être ministre, il l’est oui ou non ? Mais pour que son alliance stratégique et de circonstance avec Boni Yay tienne et lui permette de se sentir exister, il lui faut montrer qu’il peut être utile à ce dernier. Cela suppose la démonstration d’une capacité de nuisance à son frère qui prend de l’étoffe et à l’opposition en général, en surfant sur le relief politique que peut encore lui procurer le nom qu’il porte. Aussi, n’a-t-il surpris personne lorsque, quasi concomitamment à la désignation du candidat unique de l’Union fait la Nation avec la participation massive de son frère-ennemi, il annonça depuis Natitingou où il était en mission ministérielle, son intention de se porter candidat à la présidentielle de 2011.

Un mélange des genres sur lequel l’on ne s’attardera pas ici. L’on relèvera cependant, que dans un système digne du nom, il aurait aussitôt déposé son tablier au chef de l’Etat dont il devenait désormais un adversaire, à moins d’en être l’instrument. Plus surprenant, c’est sa dernière sortie politique à Abomey où, se faisant désirer et inviter à se porter candidat -un non événement quand on sait qu’il s’était déjà annoncé depuis avril 2010- il osa une parole qui n’en valait pas la peine. En effet, quand il demandait à l’assistance s’il était envisageable que l’élection se tienne sans qu’il n’y ait un fils du plateau d’Abomey parmi les candidats, il postule inconsciemment que chaque région du pays voire chaque département ou commune devrait avoir un candidat à la présidentielle. Or, c’est pour cela qu’il y a des législatives. Galiou Soglo, on peut comprendre la dynamique qui le porte. On peut comprendre qu’il veuille « gagner avec Boni Yayi » dans « la loyauté et la fidélité » comme il dit mais on ne comprendra qu’il fasse moins bien qu’il l’avait fait par le passé.

La preuve par lui-même, pour rester lui-même, fidèle à lui-même… oui. La preuve par Yayi pourrait être une gageure.

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