Grèves: les syndicats invités à revoir leur copie

(L’indifférence de la classe politique dénoncée) Les membres du Creuset de réflexion des jeunes pour le Bénin de demain (Crjbd) se sont réunis hier mercredi 15 décembre dans la grande salle de la villa de l’Etoile à Cotonou, pour se prononcer sur la fronde sociale qui paralyse une bonne partie de l’administration béninoise. Sur la base des actions posées jusque-là par le Gouvernement en place, ils ont analysé la situation et ont plaidé pour une trêve sociale. « Fronde sociale au Bénin : intransigeance des travailleurs ou échec de la politique gouvernementale ? ». C’est le thème de la conférence publique animée par  le Creuset de réflexion des jeunes pour le Bénin de demain (Crjbd), hier à la villa de l’Etoile à Cotonou. Avec pour communicateurs Damien Ahodégnon, Michel Aîssè et Falilath Imam, la conférence publique du Crjbd a fustigé les comportements des syndicats  des travailleurs qui sont en mouvement de grève depuis plusieurs semaines. Ils ont d’abord énuméré les revendications des syndicalistes puis les ont analysées avant d’y opposer les réponses du Gouvernement. Ainsi, constatent-ils que « depuis 2006, soucieux de l’amélioration des conditions de vie des Agents de l’Etat, le Président Boni YAYI s’est attelé à satisfaire d’importantes revendications des partenaires sociaux.  Au nombre des mesures adoptées … on peut citer la poursuite en 2006 et 2007 du paiement de la tranche de 500.000 FCFA au titre de l’apurement de la dette salariale due par l’Etat pour un montant de 15.000.000.000 (milliards) de FCFA et la titrisation en 2008 du stock restant, évalué à près de 100.000.000.000 (milliards) de FCFA ; ce qui a permis à l’ensemble des bénéficiaires de percevoir leur dû sur l’Etat parfois vieux de plus de vingt ans et de corriger cette injustice ;  la revalorisation de 7% en 2007 du point indiciaire  et de 5 % en 2008 ;
l’effectivité des glissements catégoriels et le paiement à l’indice réel des salaires, la revalorisation de la fonction enseignante à travers l’instauration d’une prime d’incitation de 25% du salaire indiciaire brut, la revalorisation à 100% de l’indemnité de logement au profit des enseignants en dehors du Supérieur et l’effectivité de la visite médicale annuelle pour les enseignants; etc ».

Face à un tel tableau, le Crjbd estime que « le gouvernement est responsable de la crispation actuelle pour avoir très tôt habitué les travailleurs et les syndicalistes à avoir satisfaction à la plupart de leurs revendications, sans prendre des garanties de trêve ou de compréhension des difficultés de l’Etat auprès des centrales syndicales ». La conséquence, selon les conférenciers, est que le Bénin a largement dépassé le taux normal de masse salariale dans budget de l’État, en se retrouvant à 45% au lieu de 35% admis dans la zone Uemoa. Au regard des efforts du Gouvernement et des graves  conséquences engendrées par les grèves dans différents secteurs, notamment en santé, le Crjbd, tout en reconnaissant le bien fondé de leurs revendications, exhorte les travailleurs à privilégier le dialogue social et à observer une trêve. Les jeunes réunis dans le creuset n’ont pas manqué d’inviter la classe politique à s’impliquer dans le dénouement de la crise. 

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