Banalisation des institutions, quel avenir pour les libertés?

–          Ousmane Batoko, encore une nomination de complaisance,

 

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–          J-B Elias désigné par sa base, déjà rejeté… Me Dossou pour dire le droit, sans détours?

DU CAS BATOKO ET DE L’IMPARTIALITE DE Me DOSSOU

Il n’y a point de salut pour un peuple, lorsqu’il abandonne son destin dans les mains d’un seul homme, fut-il très inspiré, croyant ou même un peu plus généreux que d’autres dans la dépense des deniers de la nation. Tout juste pour plaire.

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Lorsque le chef de l’Etat en attend de toutes les nominations qu’il fait, c’est qu’il craint finalement bien plus pour sa popularité qui ne repose bien plus que sur les artifices -et Dieu sait qu’ils sont nombreux- que sur un programme ambitieux qu’il essaye d’exécuter, ligne par ligne, pour le bien de la société.

 

Doit-on continuer à nommer aussi banalement chez nous, un président de l’équivalent de ce qu’on appelle la Cour de Cassation ou le Conseil d’Etat, sous d’autres cieux, sur des critères politiciens, aussi discutables qu’incongrus?

Que nous restera-t-il tous les cinq ans, après tous ces règnes futiles, si les gardes fous qui devrait préserver le bon fonctionnement de la République sont déjà si atteints de fragilité?

Politicien oui. Ousmane BATOKO est un politicien qui n’a plus effectivement trop de prise sur l’ancien parti de feu Saka Kina, parti encore sous bonne garde dont il aurait bien voulu s’emparer de la direction, mais dont il reste secrétaire général, malgré lui, depuis quelques temps.

Avec son parti, il venait d’ailleurs d’appeler le président sortant à se présenter à sa propre succession aux prochaines élections.

Quelques souvenirs de son règne à la tête du ministère de la Fonction publique, dans ce fameux registre décrié des concours détournés au profit de candidats moins méritants, sous des prétextes farfelus de province d’origine, même pour ceux qui composaient là où ils vivent, sont encore vivaces dans le cœur et la tête des gens de ma génération qui ont toujours combattu ces comportements.

Discutables oui. Bien que l’expérience est la meilleur école de la vie, à un tel niveau de responsabilité, un Etat sérieux devrait pouvoir se priver des services de quelqu’un qui, non seulement, ne s’est jamais illustré par aucune des qualités exigées pour le poste mais, encore et surtout, n’a pu éblouir par sa probité intellectuelle, à la marge, qui aura été peut être une des conséquences d’un engagement politique; c’était un choix très respectable.

On ne peut quand même pas avoir choisi librement de faire de la politique et venir se plaindre aujourd’hui d’avoir perdu toute qualité pour siéger à la tête de l’une des institutions les plus importantes de la Nation qui concentre les prérogatives de trois ordres suprêmes de juridictions? Même si l’on pourrait vous accorder la reconnaissance de compétences multiples et de grandes valeurs, par ailleurs?

Le mérite est aussi le corollaire d’une probité intellectuelle et morale ajoutée aux compétences fines exigées pour un poste; ce n’est pas ce que notre compatriote pourrait mettre en avant aujourd’hui en tout cas. Ce qui pourrait bien expliquer sa propre surprise face à cette nomination.

Incongru oui, bien évidemment. Même s’il s’agit d’une prérogative reconnue au chef de l’Etat, c’est un poste qui devrait échoir absolument à un Juriste ou Haut Magistrat, qui plus est, a pratiqué pendant au moins quinze années dans la branche et bénéficiant d’une très grande appréciation de ses paires.

Ce n’est pas le cas pour Ousmane Batoko. On vient encore de nous flanquer un monsieur directives de la présidence pour, encore une fois, trahir tous les espoirs que les Béninois étaient en droit de mettre dans ce renouvellement à la tête de cette Cour, du mandat finissant du bon père dormant, pour qui le problème de la pratique judiciaire s’était déjà posé, il y a 10 ans.

Espoirs de plus en plus déçus, qui n’augurent d’aucune garantie contre les dérives totalitaires qui se manifestent, hélas, jusque dans la gestion des élections locales. Rappelez-vous l’expérience des municipales de 2008 dont la clôture du contentieux devrait rester plutôt pour beaucoup de citoyens l’un des plus mauvais actes d’entrave à la justice du début de ce règne.

Si c’est à ce prix que notre président de la république a envie de reconquérir et garder le pouvoir, il est vrai, ce qui est fait est fait. Mais, il serait encore plus dommageable à notre intellect que toutes ces nombreuses entraves aux libertés et au fonctionnement régulier des institutions ne donnent pas lieu à des poursuites, même 10 ans après.

En attendant qu’on s’habitue à ne plus rien voir fonctionner, disons d’ores et déjà, haut et fort qu’il s’agit déjà là d’une autre imposture qui préfigure des passages à l’acte programmés, parlant de la gestion du contentieux des élections locales à venir, par quelqu’un qui a pu être candidat.

Au regard du déni permanent dans lequel se complait la classe judiciaire, toute catégorie confondue, il faut croire que ce n’est pas de ce côté-là que viendra le réveil qui pourrait contrarier des choix aussi scandaleux.

Pour le cas Elias Jean-Baptiste, d’où vient la contestation? Qu’est-ce qui autorise le gouvernement à ignorer la nomination de ce membre de la société civile par ses pairs et, surtout, qu’est-ce qui paraît si gênant dans ce choix et qui rend si impossible de s’accommoder de personnes dites indépendants au sein de cet organe dit indépendant?

Me Robert Dossou, bien sûr qu’on l’appellera, lui aussi, professeur d’université, par abus de langage, mais il est indéniable qu’il a aussi quelques qualités qui, au-delà des craintes que nous avons chaque fois que nous sommes suspendus à une décision de sa Cour, taillée également sur mesure bien évidemment, pourraient commencer par nous rassurer, cette fois.

Que devrait-on faire pour que ces crimes institutionnels infligés au peuple ne restent pas impunis?

C’est sûr que nous ne commencerons à bâtir une République forte et dynamique que lorsque le patron serait un peu plus adroit et très désintéressé dans les choix des hommes qui doivent se charger de l’exercice d’une portion de la gouvernance, ce qui reste indispensable pour l’indépendance et l’efficacité des  grands piliers du système.

Nous sommes en train de connaître une régression alors que ce régime avait tout pour ne pas faire pire que les précédents.

En fait, on n’y aura pas gagné grand-chose. L’émergence économique, industrielle et sociale étant une affaire très sérieuse pour ne pas être rapidement laissée aux oubliettes !

Pour vous qui savez lire, apprécier et, surtout, qui avez appris à vous interroger sur tout ce qui se passe aujourd’hui qui crève tant les yeux, vous devrez vous donner beaucoup de peine pour faire croire à vos parents qui sont parfois vos obligés, qu’il faudrait voter tout simplement, sans réfléchir sur ce qui se passe, y compris même contre les 5000frs Cfa en numéraires sonnants et trébuchants pour vendre sa liberté.

C’est ce que cette Afrique éperdue qui s’essaye laborieusement à la politique a de commun et, il y en aurait encore parmi nous qui, pour ces mêmes raisons, pourraient être tentés de nous faire croire qu’il s’agit de l’expression d’un modèle d’indépendance réelle et soutenable qui serait le change à cet Occident, trop soucieux de notre devenir.

Ainsi soit-il !

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