Deuxième phase d’exclusion des populations de la Lepi

La Mirena et la Cps persistent dans l’erreur. A chaque étape qu’elles tentent de corriger les ratés et les imperfections, la Mirena et la Cps tombent encore bas. L’affichage des listes électorales informatisées provisoires dans le département de l’Ouémé en donnent l’illustration. A près avoir trainé les pas,  ces deux structures affichent des listes qui révèlent d’autres formes d’imperfections. Le premier grief porté contre ces listes affichées est la mauvaise qualité des photos. Alors que la loi exige que les photos soient en couleur, la plupart de celles affichées à Porto-Novo sont noires et ne permettent pas l’identification des personnes. Ce qui est pourtant une phase importante dans l’épuration de la liste provisoire afin de la rendre transparente. En effet, elle permettra aux populations de contester la présence de certaines personnes sur la liste mais aussi d’apporter des corrections aux données personnelles de chaque pétitionnaire. Pour beaucoup d’entre eux qui ne sont pas alphabétisés, c’est un véritable parcours de combattant puisque c’est grâce aux photos qu’ils pourront s’identifier et savoir qu’ils sont sur la liste. Et ce n’est pas tout, les listes affichées depuis mardi dernier à Porto Novo et environs sont de véritables toiles d’erreurs. La plupart des pétitionnaires se plaignent de noms mal écrits, de dates de naissance fausses et de bien d’autres données personnelles écrites avec erreur. Le comble, c’est que plusieurs personnes qui se sont faites enrôler et détiennent leur certificat de pétitionnaire n’ont pas retrouvé leurs noms sur la liste informatisée provisoire. Dans une maison à Dodji, six personnes se sont fait enrôler le même jour mais à l’affichage, c’est deux personnes qui ont retrouvé leurs noms (même la mère du foyer n’a pas retrouvé son nom). Des cas similaires sont légion et de nombreux pétitionnaires, certificats en main, se demandent si La Mirena et la Cps ont choisi une seconde fois de priver les gens de leurs droits de vote.

Lépi sinistrée après les inondations

La troisième phase, celle de l’enregistrement des données biométriques a effectivement commencé dans les communes  inondées, avec à la clé beaucoup d’irrégularités. Malgré le retard justifié par la saison des pluies qui a empêché l’opération, d’autres difficultés d’ordre technique et matériel qui ont nom : les problèmes liés aux kits biométriques, qui fonctionnent pendant une heure et qui devraient en  prendre cinq pour leur rechargement ; insuffisance de techniciens, qui quand ils sont disponibles, ne maîtrisent pas correctement  la zone et n’arrivent pas à  joindre à temps les opérateurs kit éparpillés dans les centres de collecte. A tous  ces problèmes, il faut ajouter ceux dont les noms n’ont pas du tout été retrouvés dans la base de données. En effet la date butoir des échéances électorales est connue, mais l’instrument permettant d’avoir des élections transparentes est entaché d’irrégularités. Au regard de toutes ces observations, les responsables sont tenus d’apporter les corrections nécessaires afin que tout le monde soit pris en compte.

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Le ratissage totalement raté

L’opération de ratissage annoncée pour prendre en compte les personnes laissées en rade par la phase d’enregistrement des données biométriques connaît un échec. Sur le terrain, c’est la grande déception. Le lundi, les populations qui ont raté cette phase se sont rendues massivement  dans les arrondissements pour se faire enregistrer mais malheureusement les kits n’étaient pas disponibles et ils sont rentrés chez eux pour vaquer à leurs occupations. Ce n’est que le mardi que certains arrondissements ont reçu les kits. Et là aussi, c’est le comble. La plupart des kits sont défectueux. Certains ont même refusé de démarrer. D’autres travaillent pendant quelques heures et tombent en panne. Conséquence de tout cela, plusieurs personnes n’ont pu se faire enrôler malgré leur bonne volonté. Face à  ces nombreux ratés qui ont émaillé cette dernière phase d’enrôlement, certains maires se sont réunis mercredi à la mairie de Cotonou pour tirer la sonnette d’alarme. Les maires de Cotonou, Porto-Novo, Kpomassè, Pobè, Bohicon, Abomey, Klouékanmè ont montré que près de 1.352.750 personnes ne sont pas enrôlées si on s’inspire des chiffres du recensement porte à porte. L’Ouémé  caracole en tête des zones où la Lepi a laissé plus de 201.953 personnes. C’est fort de cela que les maires ont décidé de demander des comptes à la Mirena en ce qui concerne le point d’exécution des travaux ; ils ont également préconisé la mise en place d’une organisation qui prendra réellement en compte les personnes non enrôlées

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