La crise ivoirienne : La solution

C’est assez osé, voire même prétentieux de brandir aujourd’hui une solution à la crise ivoirienne, car tellement les intérêts sont énormes et divergents ; la passion totalement  à son comble, la haine profonde et teigneuse … et pourtant il faut que la paix, dangereusement menacée en Côte d’Ivoire, dans la sous région, voire même dans toute l’Afrique, revienne au travers d’une solution à la crise. Le problème est africain et ne peut trouver sa solution que dans le génie, la sagesse, la culture et les valeurs africaines.

Dans l’impasse où se trouvent les protagonistes de la crise ivoirienne, aucune issue juridique, constitutionnelle n’est possible en l’état, à part la reconnaissance et l’acceptation de la décision du Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire ; mais puisque cette décision a conduit à la situation que tout le monde sait aujourd’hui, il ne reste qu’une seule piste de solution à savoir le règlement politique de la crise ivoirienne.

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En effet, les données historiques, culturelles, géographiques, psychologiques, économiques et politiques, depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire à ce jour, ont produit, au jour d’aujourd’hui, trois grands leaders politiques dominant la vie de ce pays, de sorte qu’aucun d’entre les trois ne peut être exclu du jeu politique (violement ou non)  si l’on veut la paix en Côte d’Ivoire. Il s’agit des Présidents : Henri Konan BEDIE, Laurent GBAGBO et Allassane Dramane OUATTARA.

Les déclarations ou les prises de position de l’un ou de l’autre sont des facteurs déterminants de l’équilibre socio économique et politique de la Côte d’Ivoire. Fondamentalement, toutes les forces politiques de la Côte d’Ivoire se retrouvent concentrées autour de ces trois personnalités dont il faut reconnaitre indiscutablement,  la notoriété et l’autorité.

La situation politique de la Côte d’Ivoire ne permet plus aujourd’hui d’exalter la démocratie dans ses principes et dans ses exigences d’autant plus que les règles du jeu démocratique n’ont plus de prise et ne peuvent plus objectivement être respectées dans ce contexte de nation brisée, de pays en guerre et de fraternité à rudes épreuves.

En tout état de cause, sans vouloir rentrer dans des analyses plus pointues qui ne peuvent pas se faire que dans le cadre de cette modeste opinion, la Côte d’Ivoire a besoin d’ouvrir une période de transition qui lui permettra de recoller les morceaux cassés, de réduire les fractures sociales, de préparer une nouvelle génération de politiciens capables de succéder aux trois précédents dans les cinq années à venir. Ainsi, en attendant d’ouvrir une période de retraite politique aux anciens leaders, ces derniers (cités plus haut) sont tenus de dialoguer pour se faire des concessions et arriver à un compromis accepté de toute la communauté internationale. Ainsi, il est possible qu’un partage de pouvoir soit le fil conducteur de ce dialogue politique exclusivement ivoirien d’abord.

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De notre point de vue, le relèvement de la Côte d’Ivoire passe par un gouvernement d’union nationale fait de compétences avérées et conduit par Allassane Dramanne OUATTARA en qualité de chef du gouvernement. L’Assemblée Nationale, haut lieu de la politique, peut être confiée au Président Henri Konan BEDIE,  qui en a les compétences et les ressources politiques ; enfin, la présidence de la République gardée par le Président Laurent GBAGBO, sans qu’il soit possible de modifier ces positions pendant les cinq prochaines années. Si les trois hommes politiques les plus importants de la Côte d’Ivoire peuvent se parler et parvenir à un accord sur ce qui vient d’être dit, nous sommes persuadés que la Côte d’Ivoire peut retrouver miraculeusement la paix et amorcer sa reconstruction et son développement dans la sécurité. Cela ramènera la quiétude recherchée dans toutes les communautés africaines à l’intérieur comme à l’extérieur de la Côte d’Ivoire.

De toutes les manières, le dialogue et la réconciliation au niveau de ces trois grands leaders ivoiriens s’avèrent d’abord, un préalable nécessaire pour dégeler la situation. La guerre n’est pas la solution et ne sera jamais la solution, puisque si elle arrivait, elle prendrait fin un jour qu’on ne sait pas, par le dialogue. C’est pourquoi Napoléon BONAPARTE disait : « En guerre comme en Amour, pour en finir, il faut se voir de près » Cette assertion est très juste. Pourquoi donc faire une guerre avant de se voir de près ?

Ce que nous proposons comme solution n’est qu’une approche, mais une approche réaliste et pragmatique, fort politique correspondant à la réalité actuelle de la Côte d’Ivoire. Aucune solution militaire, aucune sanction économique, diplomatique, etc., de longue durée ne peut apporter la paix et le bonheur aux peuples ivoiriens et africains. La recherche d’une voie pacifique est donc une nécessité absolue dans l’intérêt des Africains et de la communauté internationale. N’oublions pas que la question centrale qui est la source de la crise en Côte d’Ivoire  comme dans beaucoup d’autres pays africains, est la question de la conquête du pouvoir et de sa gestion.

La résolution de cette question doit faire l’objet d’une considération particulière pour l’Afrique, tout au moins au Sud du Sahara. A cet égard, la communauté internationale, réunie au sein de l’ONU (Organisation des Nations Unies) peut aider l’Afrique en demandant aux pays africains qui veulent vraiment s’inscrire dans la culture démocratique de faire en sorte à prévoir dans leur constitution, désormais un mandat présidentiel Unique de cinq ans, assorti d’une rotation à la présidence, laquelle rotation tiendrait grand compte des réalités intrinsèques de chaque pays. Cette vision permettra à l’Afrique d’accélérer l’approfondissement de sa culture démocratique, en même temps que son développement réel. Cette orientation peut dans l’avenir devenir un facteur déterminant dans les relations internationales publiques.

La situation de la Côte d’Ivoire doit être un déclic pour les pays africains et la communauté internationale ; le déclic d’une nouvelle approche de la démocratie en Afrique.

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