Les illusions de Boni YAYI et ses partisans

Alors que l’opposition, composée de « l’Union fait la nation » et la coalition «  Abt », s’attèle méthodiquement, à rallier pour sa cause, tous les grands électeurs, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, Boni YAYI et les Fcbe fondent leur espoir, sur un hypothétique contrôle des institutions en charge de l’organisation des élections, feignant d’ignorer que le monde se modernise et qu’il est de plus en plus impossible aujourd’hui de contourner la réalité des urnes. « Nous sommes déjà réélus, cela ne peut souffrir d’aucun doute, même nos adversaires le savent depuis que nous avons gagné la bataille de la Cena ». Ainsi, à moins de quarante jours du scrutin présidentiel, les partisans du docteur Boni YAYI affichent une sérénité sans égale. Au palais des gouverneurs de Porto-Novo comme dans les couloirs du palais  de la Marina, les barons du régime du  changement  se trouvent dans une assurance totale. Cette curieuse attitude  s’expliquerait par le fait que les sept sages de la cour constitutionnelle, les membres de la Cps- lepi et de la Cena, seraient tombées dans le giron de la mouvance présidentielle, et seront l’objet de  toutes sortes de manipulations jusqu’à la proclamation des résultats définitifs. Dans cette optique, l’option du tripatouillage  primerait sur les résultats sortis des urnes. Quelle myopie ! A l’orée du 21è siècle.

Un piège sans fin

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Lorsque l’un des protagonistes d’une élection présidentielle, remporte la bataille pour le contrôle des structures chargées de l’organiser,  c’est une évidence qu’il est en avance psychologique sur l’autre. Mais de là à décréter la victoire avant les élections, on pourrait être en train de préparer minutieusement son suicide sans s’en rendre compte. Pourtant c’est sur cette voie que semblent  s’aventurer les mollahs du régime Yayi, qui apparemment ne jouissent plus d’aucun crédit aux yeux des décideurs politiques, résolument enfermés dans la tour de l’opposition, partagés entre « l’Un » et la coalition « Abt ». Aujourd’hui, environ 50 députés sur les 83 que compte l’Assemblée nationale accompagnent les  deux principaux candidats de l’opposition.  Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané. Parmi ceux-ci, on compte les «  Yayistes »  de première heure, qui ont permis au chef de l’état actuel  de se retrouver en 2006 avec le score de 35% au premier tour. On annonce pour les jours à venir le ralliement des maires. C’est un secret de polichinelle que de signaler au passage que les plus grands partis du bénin se retrouvent déjà dans «  l’Union fait la nation ». Cette  gigantesque  machine est mise en branle sur le terrain, dans toutes les localités, depuis la semaine dernière, dans une ambiance de précampagne qui n’est pas différente de la campagne proprement dite. Aux yeux et à la barbe des autres qui sont raffermis dans leur volonté de caporaliser les institutions, et les montages du genre, « tous les rois du bénin soutiennent Boni Yayi  pour les élections de 2011 ».Cependant, l’histoire nous enseigne que dans un passé récent, des régimes ont contrôlé la Cena sans gagner les élections. D’autres en ont perdu le contrôle, sans pour autant manquer de remporter le scrutin. La « Cena » des  dernières législatives, dirigée par le pasteur ALOKPO Michel a-t-elle permis aux Fcbe d’obtenir plus de députés que l’opposition ?  Pour ceux qui estiment que Boni Yayi peut se passer des partis politiques pour rempiler, les dernières élections municipales à Cotonou peuvent servir de référence. Le président de la dernière Cena, Pascal Todjinou, estampillé de l’étiquette d’opposant, à tort ou à raison, n’a pas permis à l’alliance Add de gagner à Parakou, ni au Prd de surprendre à Djougou. Le monde change, et qui gagne la Cena, gagnera difficilement les élections sans gagner dans les urnes. Le reste n’est qu’illusion.

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