Petits et grands calculs de 2011…

Deux consultations électorales majeures sont envisagées pour cette année 2011 : les législatives et la présidentielle. Si les dates de tenue de ces consultations sont enfin fixées, rassurant au passage certains acteurs et observateurs, les inquiétudes et les doutes ne sont, pour autant, pas levés. Ainsi, oui, nous sommes en 2011 mais le délai d’un mois et demi qui nous sépare actuellement de la date fixée par le gouvernement pour le premier tour de la présidentielle, à savoir le 27 février, paraît si court et si difficile à atteindre à la fois. De fait, l’improbabilité du respect de ce délai menace de sortir du virtuel pour se donner de la visibilité en se muant en donnée tangible. Et, autant les scrutins envisagés pourraient se révéler arlésiens, autant il est à craindre, en cas de tenue effective, que les chances d’organisation parfaite ou satisfaisante apparaissent à tout le moins étriquées. Si proches et si lointaines à la fois, ces consultations ne devraient donc pas nous conduire à réaliser des avancées substantielles sur le chemin de la maturation d’un processus démocratique, lui-même depuis toujours en proie à des avatars de toutes sortes dont les plus éloquents ont noms : corruption à haute dose érigée en sport national des dirigeants, non respect des règles du jeu, remise en cause perpétuelle des principes qui amène certains responsables pourtant démocratiquement élus, à se révéler de fieffés mauvais démocratiques pour ne pas dire anti démocrates.

En un mot comme en mille, la tenue des élections envisagées pour cette année, encore une fois, ne devrait servir qu’à consacrer la reconduite ou le remplacement d’un homme à la tête de l’Etat sans plus de changement fondamental, essentiel dans notre vécu en tant que pays. Dans tous les cas, beaucoup ne se soucient pas de cet aspect de la question. Ce qui préoccupe certains compatriotes, par les temps qui courent, c’est moins le sort du pays que de s’organiser pour être en position de départ au moment où la course à la Marina serait lancée. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs entrés en échauffement depuis, histoire de montrer des muscles pour intimider les adversaires. Et si à ce jour, on connaît avec certitude trois candidats, Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané déjà lancés à l’échauffement, puis Boni Yayi devant naturellement suivre, lui qui est en perpétuel échauffement depuis cinq ans, il y a que bien d’autres sont intéressés et s’activent plus ou moins. Seulement, disons-le sans ambages, de petits et grands calculs gouvernent les démarches et engagements des uns et des autres dans la course. S’il y en a qui rêvent d’être la vedette du grand soir et de la prestation de serment, d’autres, par contre, n’ont pas l’ambition de s’offrir un tapis mais juste un mouchoir.

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A la vérité, il y en a qui sont candidats à la présidentielle soit pour devenir ministres, soit pour devenir députés, ou pour devenir directeurs de sociétés d’Etat voire conseillers ou chargés de mission à la présidence de la République. Disons simplement pour décrocher un strapontin. C’est dans la nature des choses que le bonheur soit relatif et qu’il faille s’acheter des chaussures à sa pointure. De même, il faut se faire tailler des fauteuils à la dimension de son postérieur.  Ainsi, si le fauteuil présidentiel est trop large pour certains et leur paraît inaccessible, les fauteuils de députés, ministres et autres peuvent leur convenir à merveille. Voilà pourquoi, il ne serait pas surprenant, comme par le passé, de relever de nombreuses candidatures sinon fantaisistes, du moins germées à l’aune de calculs particuliers étroits et sans relief avec les aspirations du peuple, sans engagement réel à la cause du pays. Il s’agirait pour ces candidats, le cas échéant, de se frayer un chemin pour avoir pignon sur rue. Point de souci d’être au rendez-vous du grand soir, pourvu que l’on s’offre son petit lopin de notoriété en disposant d’un bout de la majesté de l’Etat, pour se développer aux frais de la princesse. A chacun selon ses ambitions et ses calculs… petits pour les uns, grands pour les autres, mais calculs quand même.

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