Prolifération des candidatures : Ce que pèsent des candidats déclarés

Depuis la fixation de la date officielle de l’élection présidentielle, les candidatures ne cessent de proliférer. Si la plupart d’entre elles proviennent du camp du président Boni Yayi, il n’en demeure pas moins qu’elles ne favorisent pas pour autant Adrien Houngbédji, unique candidat de l’Union fait la Nation (Un). Cependant, que pèsent ces candidats dans la balance ? L’opposition a choisi un candidat unique en la personne de Me Adrien Houngbédji qui est à son cinquième et ultime essai. Il fait figure de poids lourd sur l’échiquier politique béninois. Une autre coalition porte la candidature de l’actuel président de la Banque ouest africaine de développement (Boad), Abdoulaye Bio Tchané. Il est annoncé comme le troisième candidat de poids.

Outre ces trois candidats annoncés comme le trio de tête, d’autres se sont aussi annoncés. Il s’agit entre autres de Janvier Yahouédéou, Marie-Elise Gbèdo, de Victor Topanou, Irénée Agossa, Marcel Gbaguidi et bientôt d’autres. On note cependant que trois des candidats déjà déclarés étaient des proches du président sortant, Boni Yayi. C’est le cas de Abdoulaye Bio Tchané qui, pour la présidentielle de 2006, a mis dans le tiroir son dossier de candidature afin de ne pas faire ombrage à son frère.  Janvier Yahouédéou a, de son côté, non seulement appelé à voter pour Boni Yayi au second tour de la présidentielle de 2006, mais a été son chargé de mission dès les débuts du pouvoir en place. Il a également été élu député sous la bannière Fcbe. Le troisième, Victor Prudent Topanou a connu un destin exceptionnel à l’ère du changement. De Conseiller technique juridique, il est nommé Garde des Sceaux, ministre de la justice en passant par le très convoité poste de Secrétaire général du gouvernement. Voilà donc trois personnalités qui ont été d’une manière ou d’une autre aux côtés de Boni Yayi avant et pendant son mandat. Mais qui lui ont tourné le dos à la fin. Mieux, ils se présentent à la magistrature suprême contre lui. Ce qui, du coup, amène à dire que ces candidatures fragilisent davantage  le chef de l’Etat dont le quinquennat est jonché de scandales politico-financiers. Cela ne pouvait en être autrement quand on part du principe qu’en politique, l’addition importe plus que la soustraction. Or, dans les cas suscités, il s’agit bien de soustraction. Autrement, des voix en moins pour Yayi.

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Cependant, il ne faudrait pas perdre de vue que nombre de ces candidats qui se mettent dans le starting-block pour la course à la Marina proviennent de la région méridionale du Bénin. Une région sur laquelle Me Adrien Houngbédji compte pour faire  le plein de voix. Il va s’en dire que c’est ce dernier qui risque d’être le plus pénalisé bien que Boni Yayi a aussi d’énormes soucis à se faire dans le septentrion, son fief naturel avec l’arrivée de Abt.

Au-delà de ces implications, il importe de s’interroger sur ce que ces candidatures valent réellement dans le landerneau politique béninois. Abdoulaye Bio Tchané est porté par des déçus de Boni Yayi dont certains ont au moins des fiefs électoraux. Des députés, des élus communaux et municipaux sont dans sa coalition. Il peut donc espérer ne pas faire piètre figure. Janvier Yahouédéou a lui aussi un fief. A la présidentielle de 2006, il a recueilli au moins 1%. Avec ses prises de position a l’égard des agissements antidémocratiques de son allié et son combat contre les pratiques mafieuses sous le régime Yayi, il n’est pas à exclure qu’il engrange quelques voix de plus.

Victor Topanou lui aussi est porté par une coalition de mouvements et de partis n’ayant brigué auparavant aucun mandat électif. Il est difficile donc de dire son pesant d’or.  Mieux, il ne saurait se dédouaner ni d’être dissocié du bilan politique de Boni Yayi, son mentor. Dès lors, on se demande l’influence qu’il pourrait bien avoir sur le décompte final.

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