Absent à la rencontre des candidats: Yayi refuse la table ronde qu’il annonce partout

Annoncée par le candidat de l’Union fait la nation(Un) Me Adrien Houngbédji  le mercredi dernier lors de son message à la nation, la concertation entre tous les candidats à l’élection  présidentielle de 2011 a eu lieu hier au Novotel Orisha de Cotonou. Sur les quatorze candidats, trois ont brillé par leur absence. Parmi eux, le président Boni Yayi qui pourtant clame  partout son désir de voir s’organiser une table ronde.

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Dix candidats ont répondu à l’appel de leur doyen Me Adrien Houngbédji. Hier au Novotel Orisha de Cotonou, les candidats Abdoulaye Bio Tchané, Késsilé Tchalla, Victor Topanou, Janvier Yahouédéhou Antoine Dayori et Joseph Biokou étaient personnellement présents à cette rencontre. Empêchés, cinq autres se sont fait représenter. Il s’agit de Jean Yves Sinzogan, Christian Lagnidé, Issa Salifou et Cyr M’po Kouagou. Par contre Joachim Dahissiho, Marie Elise Gbèdo et le président Boni Yayi n’y étaient pas et n’ont pas pris non plus la peine d’envoyer un représentant. Des trois, l’absence de Yayi surprend à plus d’un titre. En effet, depuis quelques jours il est le seul des quatorze à demander avec insistance, l’organisation d’une table ronde entre tous les acteurs de la scène politique. En précampagne dans le septentrion, on l’a entendu vociférer « nous devons nous asseoir pour parler et nous entendre ». Comme pour le mettre à l’évidence et tester sa bonne foi, l’opposition saisit la balle au bond et prend l’initiative du souhait permanent de Boni Yayi. Curieusement, il n’était pas là hier soir au Novotel Orisha. Si on peut l’excuser de n’avoir pas été personnellement à cette conclave – étant en campagne au nord – on ne put s’imaginer qu’il n’ait envoyé aucun représentant étant donné la plupart de ces collaborateurs sont à la Marina. Ceci montre bien que le  Chef de l’Etat est coutumier des effets d’annonce et des déclarations dénudées de tout fondement. La raison de cette déclaration est bien ailleurs. Depuis quelques mois où la menace « Bio Tchané » se fait persistante eu nord, le président Yayi s’est autoproclamé chantre de l’unité nationale et de la paix.  Le 29 Janvier dernier, jour de sa déclaration de candidature, plusieurs de ces ouailles portaient des tee-shirts au dos desquels il est écrit : « Boni Yayi, homme de paix ». Depuis, la logique est simple. Boni Yayi veut s’attribuer cette qualité de pacifiste pour faire passer ses adversaires, en l’occurrence ceux du septentrion comme des trublions à éviter et arriver à garder sa main mise sur l’ensemble de l’électorat de cette région comme ce fut le cas en 2006. Ce dressage psychologique effectué, Bio Tchané(surtout lui), Issa Salifou, Antoine Dayori, kessilé Tchalla et Cyr M’po Kouagou pourront être taxés de « diviseurs de voix » ou des candidats pirates Il en a cure de l’application. Au moment où le processus électoral est dans l’impasse avec l’inexistence de liste électorale et que le dialogue national est inévitable, Yayi fait défection. A ce conclave, les candidats ont clairement exigé que les personnes laissées en rade soient intégrées sur la Lepi et demandé le report de l’élection de quelques semaines pour corriger les imperfections. Il est évident que Boni Yayi ne se présente à cette réunion, de peur de donner caution à une décision qui ne l’avantagerait pas. D’ailleurs, sur Rfi hier soir, son conseiller aux affaires monétaires  Marcel de Souza a clairement déclaré que le candidat Boni Yayi n’était pas dans une option de report des élections. Qu’importe les élections bâclées, pourvu que Yayi gagne, tel est le nouveau slogan à la mouvance présidentielle.

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