Bruno Amoussou remet les pendules à l’heure

Interdit d’antenne sur l’Ortb depuis la création de l’Union fait la nation(Un), c’est sur Canal3 que son président Bruno Amoussou trouve l’opportunité de se  prononcer sur le processus de réalisation la Lepi et les autres sujets brûlants de l’actualité. Sans ambages, il fustige les décisions de la Cour par rapport à la Lepi, contredit les chiffres de la Cps qu’il trouve anormaux  et dissipe quelques contre-vérités distillées dans l’opinion. Et pour la sortie de crise, il propose la voix du dialogue retardé depuis novembre 2010 par la mouvance présidentielle.

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C’est un homme en regret qui est intervenu hier soir sur Canal3. Ce regret provient de son incapacité à s’adresser au peuple au moment où il faut. Et nous voilà dans le gouffre avec une crise engendrée par la mauvaise gestion du processus de réalisation de la Lepi. Dans sa sérénité légendaire, le président de l’Un affirme que si nous sommes arrivés aujourd’hui à ce degré de pourrissement c’est simplement  parce que la mouvance présidentielle s’est toujours opposée au dialogue qui pouvait avoir lieu depuis novembre 2010. Malheureusement, constate-il, les cadres institutionnels de dialogue-comme l’Assemblée nationale- ne fonctionnent plus bien depuis un certain moment. Ici, les décisions de la Cour ont fini par bloquer l’Assemblée nationale puisqu’au lieu de réguler, cette Cour s’est contenté tout le temps de faire des injonctions. La dernière en donne l’illustration où on voit la Cour intimer l’ordre au président de l’Assemblée nationale de désigner les secrétaires parlementaires. « Les députés de nos groupes n’iront pas s’asseoir devant des secrétaires parlementaires désignés », avertit le président de l’Un qui plaide aussi pour qu’on laisse la démocratie suivre son court au Bénin.

 

La Lepi, la goutte d’eau…

Une chose est évidente aujourd’hui, c’est que nous sommes dans une impasse pré-électorale avec une confusion totale autour des listes électorales et des bureaux de vote et les nombreux ratés dans l’organisation matérielle du scrutin. Pour le président Bruno Amoussou, l’origine de cette crise est la volonté du gouvernement de faire une Lepi à pas forcée. Le président Boni Yayi l’a prouvé à maintes reprises en intervenant personnellement, dans le discours à la nation, de continuer le travail. Dans ces conditions, il est malaisé d’exiger de la part des amis en face un dialogue. C’est pour exiger ce dialogue que les députés de l’opposition ont voté pour l’abrogation de la loi. Et les fruits ont tenu la promesse des fleurs puisque huit jours après cela l’opposition a été appelé à la table de dialogue. Mais à ce niveau, le président Amoussou clarifie et affirme que la proposition de loi abrogative a été suivie d’une loi modificative de la Lepi. Ceci est fait à dessein pour ne pas laisser dans l’opinion l’idée que les opposants ne veulent pas de la Lepi. Et pourquoi  vous avez demandé à vos électeurs de ne pas aller se faire recenser ?, lui demande-t-on. Il répond qu’il s’agit là d’une contre-vérité puisque puisque le coordonnateur de l’Un Antoine Kolawolé Idji a fait une déclaration pour demander à leurs militants d’accueillir gentiment les agents recenseurs. « J’ai la copie de cette déclaration et j’invite ceux qui disent le contraire de faire écouter la copie qui prouve qu’il a dit le contraire », a clarifié le président Amoussou. Il s’offusque ensuite de ce genre de discours puisque la loi a prévu que le recensement est porte à porte, cela signifie que les populations attendent à la maison et les agents viennent les enregistrer. Est-ce qu’à dire que l’Un a demandé aux militants de sortir de la maison, se demande le président de l’Un qui selon lui, ne porte aucune responsabilité dans cette affaire.

La guerre des chiffres

Selon Bruno Amoussou, le vrai dysfonctionnement est intervenu perce que l’organe technique et indépendant a été absorbé par l’organe politique, la Cps, qui a finalement réalisé le travail. Conséquences, les différentes étapes sont bâclées avec un enregistrement fait dans de mauvaises conditions. Parlant des chiffres, il trouve que c’est une aberration de parler d’un taux de réussite de 96%. Normalement, dit-il, seule une enquête poste-censitaire permet de valider le travail et c’est ça n’a pas été fait. Revenant un peu sur les chiffres, il a donné les taux de tous les départements et a fini par montrer que cette beaucoup de personnes ont été oubliées. Il s’est aussi interrogé sur chiffres. Alors que le Littoral n’est qu’à 66% de taux de libération, alors qu’à Tchaourou ce même taux est de 124%. Cette disparité autour des chiffres l’étonne et peut susciter des interrogations (Tchaourou est la commune natale du président Yayi). Face à cette situation, l’Un avait proposé de faire auditer cette Lepi par des experts de l’Insae mais une décision de la Cour a remis en cause cela. Il faut prendre des mesures correctives pour corriger le tir afin que les élections soient organisées dans la paix et dans le respect du délai constitutionnel, a-t-il souhaité.

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