Campagne électorale à Cotonou: la guerre des affiches commence

Lancée depuis le vendredi 18 février dernier malgré le désaccord de 11 candidats sur les 14 enregistrés, la campagne électorale pour le compte de la présidentielle 2011 offre déjà de belles affiches à travers la ville de Cotonou. Certains candidats ont visiblement sorti de gros moyens à ce niveau. Si la date prévue pour le démarrage de la campagne électorale n’a pas été approuvée par tous les candidats, ils sont nombreux qui ne restent pas pour autant inactifs depuis quatre jours. Pour une fois encore, certains gros calibres ont pris d’assaut les panneaux publicitaires et autres grands tableaux d’affichage qui trônent dans la ville de Cotonou. Les images sont pour la plupart d’une excellente qualité. Boni Yayi, Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané, notamment se disputent les plus géants panneaux. Tous sont très beaux sur les images, très bien habillés, souriant à tout venant. «Je ne savais pas que ces candidats étaient si frais» lâche un conducteur de Zém qui contemplait à n’en plus finir, l’un des affichages de Boni Yayi. Le président porte une belle chemise blanche qui lui va à merveille au-dessus d’un pantalon noir, à l’instar d’un de ces grands étudiants africains modernes qui « farotent » dans les rues parisiennes au sortir des cours du soir. Ailleurs dans la ville, sa photo est encore en grandeur nature, au devant de plusieurs femmes bénéficiaires de micro-crédits aux plus pauvres. L’image est forte et a valeur de communiquer sur cette innovation de l’ère Yayi dans la lutte contre la pauvreté au Bénin.

Le candidat Houngbédji ne passe pas non plus inaperçu sur les affichages. C’est un Houngbédji plus jeune et au grand charme qui capte l’attention des passagers. Plusieurs petites pancartes positionnées sur certaines artères de la ville font également découvrir son visage angélique et plein d’amour. D’autres affiches au profit de ce même candidat comportent plutôt des messages hostiles au camp Yayi. Quelques dossiers de scandales connus sous son règne sont inscrits en gros caractère, comme l’affaire «Cen-Sad» et «Icc-services». Le gouvernement n’a pas tardé à réagir ici, en envoyant des militaires déchirer ces affiches entre dimanche et lundi. Non sans susciter la colère du camp Houngbédji qui a fortement décrié cet acte dans la presse. L’image de Abt, a également sont mot à dire dans cette guerre d’affiches électorales. L’ex-Président de la Banque ouest africaine de développement (Boad) montre un visage bon enfant qui trahit ses 58 ans. Son teint noir naturel brille de sa plus belle brillance. Quant aux autres candidats, pas de grosses photos pour le moment dans la ville. Ce n’est pas une mince affaire cette histoire, chuchote-t-on. Plusieurs millions seraient parfois nécessaires pour s’offrir cette campagne en images. A chacun, sa stratégie. Certains politiciens pensent qu’il ne suffit d’avoir de géantes images dans les rues pour gagner une élection. «Il faut travailler autrement ; aller vers les militants pour les convaincre sur le meilleur choix à faire » dit Jacques Agossou, militant très actif de la Renaissance du Bénin, un parti membre de l’Union fait la Nation.

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