Célestine Zanou propose un dialogue national pour la sortie de crise

On l’attendait au carrefour du ralliement politique. Mais elle a choisi la voie de la contribution intellectuelle pour la décrispation de la tension politique. Hier à la salle Vivo du Bénin Marina Hôtel, la présidente de la dynamique du changement pour un Bénin débout Célestine Zanou est encore montée au créneau pour se prononcer sur les sujets brûlants de l’actualité. Rien n’échappe à sa sagacité.  Pour une conférence ayant pour thème: « Election présidentielle du 27 Février 2011 : de l’impasse politico-institutionnelle à l’urgence d’un sursaut national », c’est un véritable  pamphlet. Les places étaient discutées hier à la salle Vivo du Bénin Marina Hôtel prise d’assaut par journalistes, hommes politiques et intellectuels. Beaucoup d’invités et de journalistes ont dû suivre cette conférence débouts. Pour écouter Célestine Zanou, le sacrifice n’a pas de prix. Les journalistes sont disposés dans la rangée de droite. A gauche, les hommes politiques et les intellectuels. Le décor ainsi planté, la présidente de la dynamique du changement pour un Bénin debout s’installe au podium seule.  Complet sombre, un foulard bleu clair sur l’épaule gauche, le regard vif cerclé par des lunettes teintées, c’est partout pour une bonne demi-heure de réquisitoire contre la gestion du gouvernement du changement. Sans ambages, elle attaque Yayi et son gouvernement. « Le moins qu’on puisse dire est que le navire prend l’eau de toutes parts. Le commandant, de plus en plus esseulé sur son navire, partout et nulle part à la fois, tente de reprendre le gouvernail d’un bâtiment éventré par les flots dévastateurs de ses propres trahisons répétées et de ses choix hasardeux », constate Célestine Zanou. Pour elle, la volonté de briguer la magistrature suprême doit être un acte d’honneur et un sacerdoce et ne doit pas être considérée comme un pèlerinage, une promenade de santé encore moins une occasion d’exposition de rancœur ou de rancune. « On y va parce qu’on se sent capable d’assumer la fonction au regard de son parcours, de son expérience et de son charisme mais surtout pour défendre une vision de la gestion des affaires publiques », ajoute-t-elle. Consciente que plus rien ne marche au Bénin selon la loi, elle affirme que c’est un faux débat que de parler d’élections et de délai constitutionnel au regard de la volonté du gouvernement de violer les lois de la république. Elle s’en prend à la Cour constitutionnelle qui a conduit notre pays dans le chaos par ses décisions partiales et politiques. Face à la Cps-Lepi, elle se montre plus agressive : « La Lepi est complètement dévoyée, foulée aux pieds, grossièrement mise en œuvre, techniquement bancale et enfin conduite avec une incompétence et une inexpérience à nulle autre pareille ». Dans une telle situation, elle ne trouve de salut que l’alternance. « Aujourd’hui, ce qui importe, c’est d’offrir une autre alternative au peuple », dit-elle avant de mettre le président Yayi en garde contre toute volonté de s’accrocher au pouvoir : « Si les présidents Kérékou et Soglo lui ont sagement légué ce pays en paix, il a l’obligation de le restituer tel et de s’en aller en paix. La démarche contraire l’emporterait lui et lui seul ».Enfin, pour délivrer notre pays du spectre d’une élection bâclée, il propose un dialogue national où tous les acteurs pourront dialoguer et trouver l’unique solution qui préserve notre démocratie.

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