La HAAC pourra-t-elle promouvoir le pluralisme de l’information ?

Dans le but de règlementer la campagne présidentielle qui commencera  le 10 février 2011, la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), semble souhaiter une franche collaboration avec les associations professionnelles des médias en vue du respect d’une égalité d’expression entre les différents candidats à l’élection présidentielle de ce premier trimestre 2011 dans notre pays. Cette volonté ne doit pas porter atteinte au pluralisme de l’information indispensable à tout pays démocratique, au respect du droit et du devoir d’informer honnêtement les citoyens en attente d’informations et d’explications dans le respect du bon fonctionnement des institutions de la République et de la Constitution du Bénin.

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Si nous sommes tous d’avis que la mission de la HAAC de par la loi sur l’audiovisuel, est de garantir le pluralisme de l’expression des courants de pensées, et qu’elle s’impose aux télévisions, elle doit veiller honnêtement à l’équilibre entre les points de vue et le respect des opinions par chaque chaine (publique ou privée). Si le Président de la HAAC, Monsieur Théophile Nata, veut sincèrement aider notre pays, il devra avec son équipe veiller à l’équité de la bonne gestion de l’information en tout temps, et particulièrement  pendant les périodes électorales. La HAAC devra mettre en place un dispositif spécifique de relevé et de suivi des temps de paroles et d’antenne des personnalités politiques.

 

Ce dispositif spécifique doit être installé en étroite collaboration avec les responsables de la presse écrite, des radios et télévisions et reposer sur trois piliers incontournables:

Ø la prise en compte des interventions du Président de la République qui, en fonction de leur contenu et de leur contexte , relèvent du débat politique national ; étant entendu qu’en raison de la place du chef de l’Etat dans l’organisation constitutionnelle des pouvoirs publics , ses autres interventions, particulièrement celles qui s’inscrivent dans les missions conférées par loi N°90-32 du 11 décembre 1990 portant CONSTITUTION de la République du Bénin, doivent être exclues de l’application du dispositif spécifique du temps de parole ;

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Ø La simplification des modalités de décompte de la majorité présidentielle par le regroupement des temps de parole des membres du Gouvernement, des personnalités de la majorité parlementaire et des collaborateurs du chef de l’Etat , la majorité parlementaire devant bénéficier d’un temps d’intervention conforme à son rôle dans la vie politique nationale ;

Ø Le renforcement des garanties pour l’opposition parlementaire et pour les autres formations politiques. Ainsi, les temps de paroles des membres de l’opposition parlementaire ne pourront être inférieurs à la moitié des temps de parole cumulés du Président de la République qui relèvent du débat politique national et des propos des membres de la majorité présidentielle.

Les chaines de télévisions et les radios vont continuer d’assurer aux formations n’appartenant ni à la majorité ni à l’opposition, comme à celles qui ne sont pas représentées au Parlement , un temps d’intervention équitable au regard des différents éléments de leur représentativité (nombres d’élus et résultats des différentes consultations électorales ).

Conformément à la loi, les temps de parole des personnalités politiques seront transmis aux services radios, télévisions et aux  services compétents de la Cour Constitutionnelle et l’Assemblée Nationale.

Notre Constitution dans son article 8 précise que la personne humaine est sacrée et inviolable. L’Etat a l’obligation absolue de la respecter et de la protéger. Il lui garantit un plein épanouissement. A cet effet, il assure à ses citoyens l’égal accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’information, à la formation professionnelle et à l’emploi.

Et pourtant, cela n’est un secret pour personne, l‘ORTB est prise en otage et n’est plus un service public comme cela doit être sa première vocation. Les télévisions et radios privées sont menacées et sanctionnées injustement sans que les institutions de la République mettent fin à cette atteinte à la liberté d’informer. Les alliances de l’opposition sont victimes d’agressions et de persécutions de tous ordres.

L’intégration économique et l’intégration des femmes et des hommes de notre pays sans distinction de race, d’ethnie, et de religion est la seule façon durable pour nous d’évoluer et d’offrir un avenir radieux à nos enfants. Nous devons remettre notre pays au travail sans diviser les Béninois. Notre pays doit se lancer dans la compétition mondiale en protégeant ses fils et son économie qui ne doit pas être pillée impunément. Nous assistons à des assassinats de nos  sœurs, de nos frères, de nos mères de nos épouses, de nos pères, de nos amis et de personnes anonymes avec des atteintes à la sécurité de notre peuple.

Est-t-il juste d’imposer le pré–enregistrement de tous les débats si nous voulons sauvegarder la liberté d’expression, surtout en période électorale ?

Les rédacteurs en chefs des radios et des télévisions, et de la presse publique et privées sont ils incapables d’aider à la bonne gestion de cette campagne électorale pour que certains jeunes professionnels soient exclus du devoir d’information et de formation ?

Je crois et suis persuadé que les stagiaires sont capables d’apporter aussi une contribution à l’information de notre population si un encadrement approprié est mis en place par leurs structures d’accueil. Il faudra éviter que les organes de presse pour moins payer les journalistes disent qu’ils sont des stagiaires. Promouvoir la formation continue des stagiaires dans le respect de la déontologie du métier, est une urgence si nous voulons suivre le rythme du développement de l’information sur le continent africain et dans le monde.

Je voudrais demander à mes compatriotes béninois d’ouvrir les yeux. Notre pays est capable d’avoir de bonnes écoles où chacun pourra améliorer, renforcer ses connaissances quel que soit son âge, pour que grâce à cette éducation, l’emploi puisse être accessible aux jeunes et aux moins jeunes sans exclusion.

Béninois du Nord, du Sud , de l’Ouest , de l’Est , du Centre , la sauvegarde de notre développement est entre tes mains , par ta participation au vote qui élira le prochain Président de la République garant de la protection et de la démocratie pour l’unité du peuple dans la paix et l’amour du prochain.

Je fais confiance à la maturité de la population de mon pays natal  le Bénin, pour contraindre les institutions de la République à respecter la volonté de notre peuple qui sera exprimée dans les urnes à l’occasion des élections présidentielles et législatives prochaines.

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