La session extraordinaire bloquée, les élections dans l’impasse

Le processus de désignation des représentants de l’Assemblée nationale au sein des démembrements de la Cena est toujours bloqué au parlement. Depuis la demande d’ouverture de la première session extraordinaire par le gouvernement pour le mardi dernier afin de poursuivre ce processus de désignation compte tenu du retard observé, rien ne semble encore bouger. La séance plénière consacrant cette ouverture de session extraordinaire a été alors renvoyée au vendredi dernier pour faute d’absence des deux secrétaires parlementaires et pour défaut de quorum. Ce jour la, il n’y avait que sept députés qui ont répondu présent à l’hémicycle. Le blocage s’est poursuivi étant entendu que les secrétaires parlementaires Joachim Dahissiho et Amissétou Affo Djobo ne se sont pas présentés à l’hémicycle, malgré les multiples sollicitations du président de l’Assemblée nationale. Selon les informations partagées avec les députés, le premier secrétaire parlementaire Joachim Dahissiho serait souffrant et n’aurait pas fait le déplacement de l’Assemblée nationale. Selon les explications du président de l’Assemblée nationale, une délégation de l’institution aurait fait le déplacement vers son domicile pour constater son état de santé défectueux. Par contre, la deuxième secrétaire parlementaire Affo Djobo, a fait le déplacement de l’Assemblée nationale. Ses collègues l’ont vu dans son bureau mais elle a refusé de se présenter à l’hémicycle pour l’ouverture de cette session extraordinaire. Le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, après une longue attente a fait constater les absences. Dans un petit commentaire, il a dénoncé ce blocage et a accusé les députés de l’opposition. De sources parlementaires, ce blocage serait dû au fait que les députés de l’opposition souhaitent avoir connaissance du fichier électoral qui servira aux prochaines échéances électorales. En effet, avec les nombreuses contestations liées à la réalisation de la Lépi et le cri de détresse de l’opposition, les députés ont horreur de se faire surprendre par la démarche du Superviseur général de la Cps-Lepi, M. Bako Arifari. C’est l’une des raisons qui fondent l’impasse de la désignation des représentants de l’institution parlementaire au sein des démembrements de la Cena. Pour l’heure, personne ne connait l’issue de ce bras de fer entre le gouvernement et la Représentation nationale alors qu’il ne reste pratiquement qu’une semaine pour la clôture de cette session extraordinaire demandée par le gouvernement.

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Le ping-pong de la mouvance et de l’opposition

La situation de blocage qui prévaut à l’Assemblée nationale depuis plusieurs semaines n’est pas encore à son épilogue. La chose devient de plus en plus inquiétante compte tenu du retard observé quant à la date de la tenue de la présidentielle dans notre pays. Pour justifier la situation de blocage, les députés de l’opposition et ceux de la mouvance, chacun en ce qui le concerne, ont organisé le vendredi dernier à l’Assemblée nationale un point de presse pour en expliquer les tenants et les aboutissants. Une dizaine de députés y étaient pour l’opposition dont MM. Augustin Ahouanvoébla, Epiphane Quenum, Sacca Fikara, Basile Ahossi, Jean-Baptiste Edayé et Vlavonou Louis… Dans leur développement portant sur trois sessions ordinaires, ces derniers ont avoué qu’ils auraient pu faire les désignations. Après les interventions des députés Sacca Fikara, Augustin Ahouanvoébla pour dénoncer leurs collègues de la mouvance soutenue par la Cour constitutionnelle, Epiphane Quenum précisera que «la stratégie de la mouvance était de gagner du temps pour que la Lépi aille à son terme». Selon ses explications, nombre de concitoyens et concitoyennes n’ont pas retrouvé leur nom sur la liste électorale. «Des personnalités comme moi, Ahossi, et bien d’autres n’ont pas retrouvé leur nom sur la liste électorale… Pour moi qui ai dirigé la Cps pendant 9 mois, c’est plutôt gravissime», a laissé entendre le conférencier. Il a dénoncé cet empressement de M. Bako Arifari et de son équipe, lequel empressement a pour but ultime de flouer les Béninois pour remporter les élections sur leur dos, en leur volant ainsi la victoire. Pour lui, le principal responsable de la situation dans laquelle le pays se trouve aujourd’hui est la Cour constitutionnelle. Même les dispositions transitoires proposées par les députés n’ont pas été acceptées par la Cour, dira t-il, appuyé dans sa logique par le député Basile Ahossi. Son collègue propose que tous les acteurs se rencontrent pour trouver une issue à la situation. «Près de 1 million 400 mille citoyens n’ont pu être enrôlés, sans compter ceux qui se sont inscrits dans les cahiers et qu’on rejette aujourd’hui», a-t-il regretté. «Tout le problème se situe au niveau de la liste électorale qui devrait nous permettre de faire les prochaines élections dans de bonnes conditions», a-t-il conclu.

Manœuvres dilatoires préjudiciables à la paix sociale

Les députés de la mouvance ne sont pas, eux, restés silencieux. Ils ont organisé aussi un point de presse qui rend leurs collègues de l’opposition responsables de la situation. Leur porte-parole, l’honorable Justin Sagui Yoto, malgré la présence de nombreux députés à l’hémicycle, a regretté qu’une nouvelle fois l’ouverture n’ait pas pu avoir lieu à cause de l’absence des deux secrétaires parlementaires. Il a précisé que, bien que la 2è secrétaire parlementaire soit présente, elle a refusé de siéger à l’hémicycle. Toutefois, il informe que leurs différentes listes sont déposées au bureau du président Mathurin Nago. Pour ce faire, le député Fcbe dénonce les manœuvres dilatoires visant à bloquer la désignation des démembrements de la Cena et, par ricochet, orchestrer le blocage du processus électoral dans notre pays. Le collectif des députés de la mouvance présidentielle, ne voulant pas cautionner cette situation, se dissocie de telles manœuvres préjudiciables à la paix sociale et à la démocratie. Toutefois, ces députés restent attachés à la tenue à bonne date des élections présidentielle et législatives dans un climat de transparence, de sécurité et de quiétude.

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