Les conditions d’une paix post électorale au Bénin

La fièvre électorale, perceptible depuis des semaines, persistera sans conteste jusqu’en Avril 2011. En ce moment, c’est l’élection du premier magistrat qui est à l’ordre du jour. Le souhait de chacun et de tous est que tout se passe bien à divers égards. Une paix post électorale, liée aux exigences des droits de l’homme et de l’état de droit, est le besoin qu’on lit sur plus d’un visage à travers les propos tenus çà et là. On entend dire partout que Dieu aime le Bénin. Cela est vrai. Mais, c’est aussi vrai qu’il ne déteste pas les autres pays dont les habitants sont, comme les béninois, créés à son image et à sa ressemblance.

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C’est dire en rigueur de termes qu’il est amour. Cela étant, il convient d’affirmer sans artifice que le but des présentes réflexions n’est pas de prendre partie pour un camp donné. Les uns veulent garder le pouvoir dans l’intention de mieux faire. Les autres veulent le leur arracher pour gouverner autrement, selon leur vision du monde et des choses. Qu’y a-t-il là d’anormal ? Rien, absolument rien, puisque nous sommes dans un pays qui a proclamé dans sa constitution son caractère républicain et démocratique. Au Bénin, il faut faire en sorte que la raison triomphe à tout moment de la passion, de l’aveuglement, pour que ne prenne pas corps une situation de crise qui très souvent, ouvre la voie aux crimes de droit international dont on ne saurait ignorer les conséquences.

 

Que faire en vue d’une véritable paix post électorale ?

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Les personnes qui ont abordé ce sujet lors des conversations à bâtons rompus ont exprimé un optimisme fondé sur une certaine sagesse légendaire, un sens béninois du juste milieu qui rappelle l’adage latin : « in medio stat virtus – la vertu est au milieu ». Bien que l’on n’en disconvienne pas, il faut mettre en exergue quelques points d’importance capitale, sans lesquels la paix post électorale ne serait qu’une vaine expression.

– D’abord, nos institutions républicaines impliquées dans le processus électoral doivent éviter la prévarication sous toutes ses formes, en ayant tout simplement à l’esprit les normes fondatrices de leur mission. Lorsqu’elles auront agi avec une conscience républicaine avérée, aucun problème n’aura droit de cité.

Mais souvent, les mauvais perdants vicient délibérément l’atmosphère par des comportements et des propos saugrenus incitant à la rébellion, alors que des voies de recours ne font pas défaut. Il est à souhaiter que ce phénomène  récurrent un peu partout sur le continent africain, ne se produise pas en 2011 au Bénin si l’on aspire réellement à la paix. Si malgré tout, cela venait à voir le jour, il suffirait que les institutions chargées du processus électoral donnent la preuve du travail bien fait, afin de réduire au silence ces mauvais perdants.

–  Ensuite, il est très important que les autorités compétentes mettent tout en œuvre pour que tous les citoyens qui sont en âge de voter puissent exercer leur droit et accomplir en même temps un devoir. Car, les frustrations génératrices de graves crises peuvent bien naître de l’impossibilité pour une partie du peuple de participer au processus électoral. Par ailleurs, tout ce qui est susceptible de contribuer réellement à un vote transparent, libre et démocratique ne peut être que salutaire, et doit être raisonnablement partagé, accepté par tous les acteurs de la scène politique de notre pays. L’unanimité sur cette question est d’importance, parce qu’il faut prévenir les crises aux conséquences incalculables. Si l’on ajoute ce dernier point aux deux autres que sont la non prévarication des institutions républicaines impliquées dans le processus électoral et la participation effective et sans exclusive des citoyens en âge de voter, il est hors de doute que la paix post électorale ne sera pas entamée. Mais, si elle venait à l’être à travers les crimes contre l’humanité traduits par des attaques ciblées, systématiques ou généralisées, la cour pénale internationale n’hésiterait pas à exercer sa compétence subsidiaire à l’encontre de tout présumé auteur, puisque le Bénin n’a pas encore intégré dans son droit interne, le statut de Rome qu’il a dûment ratifié depuis 2002. Une telle situation, n’étant pas ce que l’on est censé désirer, il serait sage, raisonnable de réunir les conditions ci-dessus énumérées, appuyées par une sensibilisation, un éveil de conscience dont la responsabilité incombe en principe aux autorités morales de tous genres. C’est heureux que des voix s’élèvent déjà de diverses manières dans ce sens  pour inciter à la prudence et que des confessions religieuses tournent avec foi le regard vers Dieu le Tout Puissant. Ces efforts, certes, ne seront pas vains si les populations sont disposées à écouter et à réfléchir. De plus, il faut que les leaders sachent qu’ils sont tenus d’avoir un langage responsable, donc débarrassé de tout propos incendiaire afin de canaliser convenablement leurs partisans, sans oublier qu’il est également de leur devoir patriotique de remédier à tout ce qui peut entraver les préparatifs des élections.

Conclusion

Chacun où qu’il se trouve doit avoir horreur des tensions sociales, des situations évocatrices de l’apocalypse, autant de choses susceptibles de compromettre le développement, perçu depuis quelque temps comme un droit de l’homme. Notre démocratie force incontestablement l’admiration de la communauté internationale. On ne peut que souhaiter que le Bénin continue d’étonner positivement à tous les égards. Il dépend de chacun et de tous qu’il en soit ainsi. Organisons nous donc pour le triomphe de la raison sur la passion. Organisons nous pour une paix post électorale authentique en vue du succès de la  lutte contre la pauvreté et la promotion du droit au développement. Alors ,la certitude des certitudes, la mère des certitudes est que, en nous  comportant ainsi à toutes les échéances électorales à venir,notre beau pays, le Bénin ,demeurera un modèle pour l’Afrique,et nous  serons  sans coup férir à l’abri de la condamnation de l’histoire

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