L’union fait la nation et (accessoirement) la punition de Yayi Boni

Bénin – Nul ne peut affirmer, sans être accusé d’indécente malhonnêteté intellectuelle, que Boni Yayi et les siens ne se sont pas battus avec ardeur, vaillance, et même rage contre leurs adversaires de l’Union fait la Nation. Il faut dire que quand elle naquit, cette Union, la surprise autant que la circonspection étaient considérables.

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La surprise parce que dans le camp présidentiel, on croyait que leur compte avait été définitivement réglé à ces vieux routiers de la politique nationale, d’ailleurs catalogués avec mépris et condescendance « Vieille Classe Politique » ; Boni Yayi considérait en effet que son avènement à la tête de l’Etat – avec ses historiques 75% de suffrages – avait sonné le glas de tous les anciens animateurs de la vie politique nationale.

La circonspection qui accueillit la naissance de la fameuse union, venait de ce que ses protagonistes s’étaient trop fort combattus dans le passé, pour que l’on crédite leur présent rassemblement de quelque chance de survie. Ce fut pourquoi naturellement, les premières salves anti-« L’Union Fait La Nation » surfèrent sur cette certitude qu’une union de carpes, de lapins et de quelques vilains agoutis n’irait pas bien loin. Les plus facétieux des tenants de la « Nouvelle Classe Politique » prenaient même des paris : combien de semaines avant la désunion de l’Union ? Quatre ? Huit ? Dix ?… Allons, soyons généreux : donnons-leur quinze semaines, grosso-modo six mois, et n’en parlons plus ! Il ne reste plus qu’à attendre, pour chanter le requiem.

Hélas !, à cette échéance, il n’y eut pas de requiem puisque bizarrement, il n’y eut pas de désunion. Les quolibets commencèrent à se raréfier, les ricanements de transformèrent en rictus et les sourires goguenards virèrent progressivement au jaune.

Maintenant, ce sont les yeux de l’imprudente et si impudente « Nouvelle Classe Politique » qui sont d’une méchante couleur hémoglobine. Quelle histoire !… Peut-être que si leur champion avait versé (justement) un peu de cette hémoglobine, comme il l’avait promis en fanfare aux étudiants, leur sourire aurait aujourd’hui un peu de blancheur Colgate. Il est malheureusement trop tard : leurs rêves en couleurs ont déjà viré au noir profond.

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La Vieille Classe politique avait donc encore quelques couleurs et de la ressource. Le comble étant que pour retourner au combat, elle s’est mise en bloc compact sous les couleurs arc-en-ciel d’Adrien Houngbédji, candidat unique. De quoi véritablement en faire voir de toutes les couleurs aux jeunots de la soi-disant Nouvelle Classe Politique.

Ces jeunots-là ont décidément besoin de refaire leurs classes.

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