La période électorale en cours va sans doute soulager la misère de bon nombre de Béninois. Beaucoup de fonds seraient en train d’être déversés actuellement dans le pays par des candidats et autres hommes politiques. L’argent circule-t-il enfin dans le pays ? Tout donne l’air en ces moments, même si certains béninois continuent de se plaindre des affres de la crise économique. Les politiciens ont apparemment ouvert les vannes depuis quelques semaines. Les nombreux meetings, les tournées tous azimuts, les confections incessantes des banderoles, casquettes, tee-shirts, mouchoirs, effigies et autres gadgets de campagne à coup de millions montrent clairement que de grosses sommes d’argent se déversent dans le pays. Non sans oublier également les multiples perdiems, primes de déplacement et frais d’entretien qu’assurent les leaders politiques aux militants sur chaque évènement. Les récentes cérémonies de déclaration de candidatures de certains gros candidats ont coûté les yeux de la tête. Certains ont même atteint ou dépassé le milliard dans les budgets confectionnés. En cette période de précampagne électorale, beaucoup d’autres sommes d’argent se distribueraient également dans plusieurs régions du pays par un candidat et feraient courir tout le monde. Bref, c’est la période de vache grasse, pour les béninois qui criaient jadis sur tous les toits que « l’argent ne circulait plus dans le pays » Le système politique béninois est ainsi fait. Les acteurs amassent de fortes sommes d’argent quand ils sont à des postes de gestion, les domicilient dans diverses banques pour les utiliser en de pareilles périodes. Histoire de mobiliser ou d’acheter plusieurs voies électorales. La pauvreté étant toujours ambiante dans plusieurs régions du Bénin, les populations, elles-aussi, mordent vite à l’hameçon. D’aucuns se contentent parfois d’un juste pain sandwich et d’une boisson. D’autres ont de quoi tenir chaque jour. L’activité électorale est même devenue commerciale, et chacun cherche à y attirer le maximum de profits. Presque que toutes les couches de la société y prennent goût. Des élèves, des commerçantes, des artisans, artistes et fonctionnaires de l’Etat et autres agents ont les mêmes motivations en cette période : gagner un peu d’argent. Pendant ce temps, leurs activités traditionnelles tournent au ralenti. L’économie nationale est ainsi affectée au grand bonheur des intérêts individuels. Le jeu est collectif au point où les politiciens les plus intègres changent d’avis et de comportements en ces périodes. C’est la loi de l’argent. Tu en donnes suffisamment pour espérer quelque chose. Les élections au Bénin sont devenues un vrai business qui prend des dimensions inquiétantes pour l’avenir du pays.
Laisser un commentaire