Malgré l’interdiction de toute manifestation contre la Lépi, les centrales syndicales n’entendent pas lâcher du lest. Elles ont mis hier les dernières touches à l’organisation de la marche prévue pour ce mardi matin, qui prendra départ à la Bourse du travail pour échouer à la Place de l’Etoile Rouge. « La marche de demain est maintenue de façon forte et nous invitons tous les travailleurs à y participer » a annoncé hier le secrétaire général de la Confédération général des travailleurs du Bénin, Pascal Todjinou. Il estime que la transmission dimanche dernier d’une « Lépi tronquée » à la Cena est une raison suffisante pour organiser cette marche. « Ce document n’est qu’un simple document à mon avis. Ce qui est important, c’est de nous dire que les 1 million et quelques non enregistrés ont été régularisés. Si c’est le cas, je ne vois pas pourquoi on va continuer à faire du bruit. Si des citoyens honnêtes ont eu leur droit de vote supprimé, ne me dites pas qu’il ne saurait y avoir une protestation syndicale » affirme-t-il. « Ce combat est bel et bien du ressort du syndicat » complète Pascal Todjinou. Même détermination chez Georges Kakai Glèlè, de la Cosi-Bénin qui martèle qu’il n’y a aucune raison pour qu’on ne régularise pas la situation des non-inscrits. « Si tout le monde est d’avis que les droits de vote qu’on tente de supprimer est un acte suffisamment grave, en une journée, on a fini avec le recensement des personnes laissées en rade » préconise-t-il. Gaston Azoua, secrétaire général de la Cstb, préfère quant à lui, donner rendez-vous à tout le monde ce matin pour constater, « la force d’action des syndicats », indiquant de d’importantes déclarations y seront également faites. Son acolyte, le bouillant Paul Essè Iko parle de la manifestation avec la même verve. « Nous avons préféré chuter notre marche à l’Etoile Rouge, car toutes les autorités de ce pays ont démissionné pour que nous allions vers elles-mêmes encore pour leur adresser quelque motion. Nous préférons la remettre au peuple » lâche-t-il sur un ton furieux.
De gros risques d’affrontements !
L’image vécue ce lundi pourrait se répéter ce mardi matin avec plus de gravité. Les marcheurs enregistrés hier vers Akpakpa, protestant contre la même Lépi, ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène avec une rare violence par des policiers lourdement armés. Il est certain que les éléments du commissaire Philipe Houndégnon referont encore surface ce matin face aux travailleurs. La Bourse du travail pourrait même être encerclée comme ce fut le cas dans un passé récent, par un contingent non moins redoutable. Les travailleurs se disant déterminés à aller jusqu’au bout de leur action, cette fois-ci, il est à craindre que tout ceci finit dans un bain de sang. En tout cas, ce mardi pourrait se révéler comme un mardi noir pour le Bénin , si les esprits des deux côtés ne se maitrisent pas.
Laisser un commentaire