Visite médicale des candidats: Dassoundo dénonce le retard de Yayi

Convoqués par le président de la Cour constitutionnelle Me Robert Dossou, les candidats à l’élection présidentielle du 27 Février ont entamé hier les examens médicaux qui serviront à valider leurs candidatures. Si presque tous étaient là- en dehors d’un ou deux -il faut tout au moins déplorer le retard accusé par certains  comme le président Boni Yayi.

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Devanture de la Cour constitutionnelle, hier matin. Il sonnait  7h 40 environ, la brume matinale n’a pas empêché Abdoulaye Bio Tchané, Victor Tokpanou, Kessilé Tchalla et Issa Salifou, d’être à l’heure pour l’examen médicale auxquels les candidats doivent se soumettre. Les militaires en faction devant l’institution et ceux qui assuraient la sécurité des lieux donnaient systématiquement la consigne aux  véhicules des candidats de marquer un arrêt afin de déposer leurs occupants. 7h56, Me Adrien Houngbédji arrive à la Cour constitutionnelle. Suivront successivement les autres. François Xavier Loko à 8h06, Cyr M’po Kouagou à 8h12, Marie Elise Gbèdo à 8h13. Sept minutes après, soit à 8h20, Jean Yves Sinzogan et Yacouba Badarou arrivent à la Cour. Antoine Dayori à 08h22, Janvier Yahouédéhou à 08h25. Henri Médrid arrive à 8h26 et cinq minutes après, Joseph Biokou et Christian Lagnidé. Il y eut comme un temps mort. Puis à 8h48, Joachim Dahissiho arrive. L’impatience monte dans le rang des journalistes qui attendent l’arrivée du président sortant Boni Yayi. 09heure passe mais il n’est toujours pas là. On craint pour lui surtout que la Cour a averti, dans son communiqué, qu’aucun candidat ne sera accepté au-delà de 09h. A partir de 9h05, on constate l’arrivée de certains membres de la garde présidentielle puis la «presse présidentielle». 9h10, les sirènes de l’éclaireur annonce l’arrivée du président Boni Yayi. Le Chef de l’Etat  descend du dernier 4×4 noir du cortège. Vêtu d’une tenue d’été chocolat, il salue timidement la presse, tend la main à quelques militaires en faction et entre dans l’enceinte de l’institution, accompagné du ministre de l’énergie Sacca Lafia et de sa garde rapprochée. Venu assister son candidat, l’honorable André Dassoundo n’hésite pas à taquiner un militaire de la garde présidentielle. «Vous et votre président, vous venez en retard, si c’est Tchané, vous allez fermer la porte», fulmine-t-il à l’endroit du soldat qui n’hésite pas à le ceinturer par la taille. Mais le Chef de l’Etat ne sera pas le seul retardataire. Quinze minutes après l’arrivée du Chef de l’Etat, Thierry , alias Le Majestic apparaît. Vêtu d’un costume sombre usé par les intempéries, l’étrange personnage qui rêve de devenir président de la république tenait en main un porte dossier de couleur bleue. Malgré son retard, il ne rate pas l’occasion de saluer la presse avant de rejoindre les autres candidats. Dehors, les critiques fusent de toutes parts. Quel drôle de candidat ! «Ils ont clochardisé la fonction présidentielle», lance dans la foulée Denis Babaèkpa, le conseiller à la communication du candidat Bio Tchané. A la sortie de l’examen, c’est encore Thierry Adjovi qui se manifeste le premier pour parler à la presse, soutenu et encouragé par l’honorable Issa Salifou et Christian Enock Lagnidé apparemment amusés par leur compagnon. «On a soumis à l’examen du sang et de l’urine et il reste l’examen cardio», affirme le «candidat de la danse». Il sera suivi par Antoine Dayori puis par le président Boni Yayi qui sort, souhaite bonne année aux journalistes avant de se donner à une petite randonnée pédestre vers le marché Ganhi. Bien que discrète, la sortie de Me Adrien Houngbédji assis dans son véhicule 4×4 ne passe pas inaperçue et sera d’ailleurs immobilisé par la presse. Harcelé par la presse, il a dû descendre la vitre de son véhicule mais refuse de dire un mot. «Qu’est ce que vous souhaitez que je vous dise…non, non, moi j’estime que ce n’est pas un exercice pour se donner en spectacle, vous m’avez vu venir, ça se passe très bien, c’est très bien organisé», affirme-t-il à la presse. A la question de savoir s’il se porte bien, il répond à brûle pourpoint: «Moi? Les médecins vont le dire» avant de partir pour le reste des examens dirigés sous la direction d’un collège de trois médecins coordonné par le cardiologue Hippolyte Agboton.

 

Propos de quelques candidats

Abdoulaye Bio Tchané

«L’organisation est parfaite. Les médecins sont très compétents et très connus au Bénin -le professeur Agboton qui est leur coordonnateur. Je crois qu’il faut leur faire confiance. Ils ont prêté serment vendredi. Je suis confiant et j’attends de finir ça pour me lancer dans la campagne».

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Marie Elise Gbèdo

«L’apparence correspond à la réalité. Là, je veux aller chez Sèzo pour continuer mais je pense qu’il n’y aura pas trop de bobos, il y aura de bonne confirmation côté santé. On a fait des examens de sang et puis je suis déjà passée chez le psychiatre pour voir si tout marche bien dans ma tête ou si je suis assez folle pour ne pas être chef d’Etat au Bénin. Cet après midi, j’irai au Cnhu et revenir après pour voir le cardiologue. Les frais de la visite sont à notre charge et avoisinent les 500.000F globalement. Mais on veut être Chef d’Etat, hein ! Donc on assume»

 

Philippe Noudjênoumè

«J’ai souligné au cours de l’entretien préliminaire des aspects qui ne sont pas justes. La décision de la Cour nous oblige à payer les frais médicaux alors que chaque candidat paie sa caution. Alors, à quoi sert la caution s’il faut que nous soyons obligés de payer les frais médicaux? L’Etat a besoin de nous, d’avoir un président qui soit en bonne santé, il faut que l’Etat prenne en compte les charges. Sinon en dehors de ça, je crois que nous allons aux élections en ayant confiance qu’elles se dérouleront très bien avec clairvoyance et crédibilité. Pour ça, nous devons avoir toutes les conditions de réussite des élections au Bénin. Par rapport à ça, nous devons avoir une élection fiable et crédible. On ne peut pas accepter que plus d’un million de personnes soient exclues de leur droit de vote. Il faut pour ça que le peuple dise, non! Nous ne saurons accepter que des gens, parce qu’ils sont investis d’une autorité temporaire, s’arrogent le pouvoir d’exclure des citoyens du droit de vote, c’est un hold-up réalisé avant les élections».

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