Cotonou ou le règne des friperies!

Avant la dislocation en cours  du marché de Missèbo,  la friperie  occupait déjà  anarchiquement les abords de certaines artères de la ville de Cotonou. Sauf qu’aujourd’hui,  le phénomène a pris de l’ampleur. Ce commerce grandissant, occupant par endroit, certains trottoirs, est devenu tout simplement une gêne publique. Sous un soleil de plomb, engendrant une chaleur accablante dans les rues, mêlée de poussière et de fumée épaisse de motos et de véhicules, malgré l’ambiance atmosphérique pas du tout gaie, circuler librement sur les trottoirs de certaines artères à Cotonou est devenu un vrai parcours de combattant. Du fait, entre autres,  de l’implantation anarchique des friperies parterre ou à la main. Le monde de la friperie implanté un peu partout dans certains carrefours de la ville et mobilisant ainsi des foules énormes d’usagers à la conquête de vêtements, embarrasse non seulement les piétons mais aussi la circulation aux heures de pointe.

« On est toujours obligé de faire très attention quand on circule dans certains carrefours aux heures de pointe, de peur de renverser quelqu’un tellement les gens sont nombreux à faire leurs achats, se bousculant et circulant de gauche à droite, gênant par la même occasion la circulation. C’est vraiment difficile je vous assure », confie Firmin, un conducteur au volant de son véhicule, à quelques encablures d’un point de friperie au quartier Zongo.

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Le véritable problème c’est que les vendeurs de friperie parterre ou à la main, ne sont pas prêts d’arrêter leur business. « Si on ne vend pas là, on va aller où ? Il faut nous le dire pour que l’on parte d’ici. La vie est difficile aujourd’hui mon frère, je vends ma friperie pour gagner ma vie. Si les gens qui viennent ici acheter les vêtements ou même les chaussures, ne veulent pas se mettre de façon à ne pas gêner la circulation, ce n’est pas la faute du vendeur. Chacun se préoccupe de sa vie. Ce qui m’intéresse moi c’est faire entrer mon argent voilà tout», affirme un vendeur nigérian vociférant à tout poumon, pour défendre son activité.

Mais le comble de tout, c’est que ces vendeurs sont souvent soutenus par les usagers eux-mêmes qui ne demandent qu’à en avoir beaucoup plus à travers la ville. Cela depuis que leur marché phare de Missèbo est en pleine disparition. « C’était toujours à Missèbo que j’allais m’acheter des vêtements, des sacs ou des chaussures. Mais depuis un certain temps, quand tu vas là-bas,  ce n’est plus comme avant. Tu as l’impression qu’il n’existe plus rien  à part quelques vendeurs. Donc je ne trouve plus mon compte là-bas et  je suis obligé d’acheter quand je rencontre un vendeur ambulant. Vraiment si la friperie venait à disparaitre,  je ne sais pas comment nous qui n’avons pas assez de moyens  s’habillerons »,  s’inquiète,  Josseline,  une fidèle cliente des friperies parterre.

Il est à souhaiter que  les autorités compétentes règlent cette situation, qui ne valorise en rien l’image de la  ville.

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