Election présidentielle du 13 mars : la lettre qui ravive les soupçons de fraude

Le scrutin du 13 mars n’en finit pas d’alimenter la polémique sur sa fiabilité et sa transparence. Quelques jours après la proclamation des résultats provisoires par la Cour constitutionnelle,  c’est une lettre de Jacques Tévoédjrè qui suscite des inquiétudes et des soupçons.  Il s’agit des informations peu rassurantes sur la fiabilité du traitement informatique de statistiques issues du dépouillement.

Le scrutin présidentiel qui s’est déroulé au Bénin le 13 mars dernier continue de susciter la polémique, surtout avec les résultats provisoires proclamés il y a quelques jours par la Cour Constitutionnelle et qui donnent le candidat Boni Yayi vainqueur dès le premier tour. Pour le moins qu’on puisse dire, plusieurs irrégularités constatées sur le terrain ne militent pas en faveur de la sincérité des résultats qui ont été proclamés. Le contenu de la fiche adressée par M. Jacques Tévoédjrè, responsable de la Cellule de traitement informatique et statistique de la Cena 2011 au président et aux membres de la Cena est assez révélateur des manipulations frauduleuses dont la Cena est aujourd’hui responsable. Lors du traitement informatique des fiches de dépouillement en provenance des bureaux de vote, il s’est en effet avéré que les suffrages exprimés dans les bureaux de vote sont souvent supérieurs aux nombres d’inscrits. Très logiquement, le logiciel conçu pour traiter ces données interdit dans de tels cas aux opérateurs de saisie de poursuivre les opérations de saisie. D’ailleurs, au vu de la lenteur observée dans le traitement informatique des fiches de dépouillement en provenance des bureaux de vote à la suite de l’élection du 13 mars 2011, la Cellule de traitement informatique et statistique de la Cena 2011 que dirige M. Jacques Tévoédjrè s’est rendu compte que les verrous de deux applications informatiques provoquent de nombreuses erreurs dues aux dites fiches. Et pour contourner cette difficulté, M. Jacques Tévoédéjrè a suggeré que lesdits verrous soient sautés. Bien entendu en accord avec les deux cabinets informatiques commis par la CENA et qui ont accepté d’accéder à la requête de M. Tévoédjrè pour peu qu’ils aient la couverture de l’Autorité de la CENA par une décision. Aussl troublante qu’e1le soit, le contenu de cette lettre interpelle à bien des égards la conscience du Président de la Cena et celle du Président de la Cour Constitutionnelle. Car, elle apporte aujourd’hui de l’eau au moulin des candidats qui contestent les grandes indications livrées par la Cena et qui sont confirmées par la Cour Constitutionnelle. En décidant de sauter les verrous de sécurité d’un système informatique conçu pour traiter les données du scrutin présidentiel du 13 mars 2011, la Cena ne laisse-t-elle pas ainsi libre cours à la manipulation frauduleuse et au gonflement exponentiel des chiffres? C’est en tout cas la grande interrogation. Et sur tout un autre plan, de qui la Cena détient-elle l’ordre d’autoriser la Cellule de traitement informatique et statistiques de sauter les verrous de sécurité et ce, à quatre niveaux: opérateurs ou opératrices de saisie, apureurs, superviseurs de validation, responsables CTIS et ses adjoints par divers sondages? Il y a manifestement une intention cachée derrière cette manœuvre qui biaise malheureusement les données et renforce la thèse selon laquelle le scrutin présidentiel du 13 mars 2011 est irrégulier sur toute la ligne.

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