Bénin – C’est par 60 voix pour, 0 contre et 4 abstentions que les députés ont adopté au petit matin du vendredi dernier la proposition de loi portant habilitation des organes en charge de la réalisation de la liste électorale permanente informatisée (Lépi) et de l’organisation de la double élection de 2011. Ce qui permettra de prendre désormais en compte les milliers de citoyens omis lors de l’enregistrement des électeurs pour les présidentielles de 2011.
Cinq jours pour enregistrer les délaissés de la Lépi. C’est l’essentiel de ce qui ressort des travaux de la plénière du jeudi dernier au petit matin du vendredi matin. En effet, deux propositions de loi ont été introduites par les députés, ce qui a fait l’objet d’une étude et qui a permis de pondre le rapport examiné en plénière. Après l’ouverture de la 2è session extraordinaire, le président Mathurin Nago a affecté le dossier à la commission des lois. Ue suspension est intervenue autour de 16 heures afin de donner du temps à la commission des lois de produire son rapport. A la reprise aux environs de 00 heure 30 minutes, le rapport a été présenté à la plénière. Ce qui a suscité un long débat houleux qui a permis aux députés toutes tendances confondues d’apporter leur apport et amendements au document. Le document est organisé en deux articles. Le premier article indique que « dans le cadre des élections de 2011, la Cps, la Mirena et la Cena sont habilitées à prendre toutes les mesures utiles visant à assurer et à faciliter aux citoyens en âge de voter l’exercice de leur droit constitutionnel de vote ». Le second alinéa de cet article indique que « lesdites mesures de facilitation de l’exercice de droit de vote doivent se réaliser dans un délai maximum de cinq jours à compter de leur démarrage ». Face à ces dispositions, plusieurs échanges ont été enregistrés au sein de l’hémicycle entre les députés de l’opposition et leurs collègues de la mouvance. Pour certains députés, ce délai est trop peu pour faire l’opération. C’est le cas de l’honorable Rosine Vieyra Soglo qui s’est indignée et a suggéré plutôt un délai de sept jours. Mais cette proposition a été très tôt battue en brèche par les députés.
Les multiples irrégularités dénoncées
Ainsi, le député Edmond Zinsou a dénoncé les multiples irrégularités constatées sur le terrain lors de la distribution des cartes d’électeurs. Le député Edmond Zinsou a dénoncé le fait que des citoyens ont leur nom sur 3 ou 4 cartes d’électeurs à la fois et également la lenteur observée lors de cette distribution de cartes. Il sera appuyé dans sa logique par d’autres députés tels que Kakpo Kifouli de l’UN, Eric Houndété, Sacca Fikara, Raphael Akotègnon et d’autres. La présidente Rosine Soglo, très controversée n’a pas hésité à menacer d’un éventuel bain de sang si les délaissés de la Lépi n’étaient pas pris en compte. Le premier questeur Sacca Fikara a aussi dénoncé des villages fictifs qui ont été retrouvés sur les documents. Pour Raphael Akotègnon, le dédoublonnage n’a pas marché et il poursuit en disant qu’il ne faut pas se fier trop à cette Lépi sinon on ira droit dans le décor. Le superviseur général de la Cps-Lépi Nassirou Arifari-Bako qui était présent dans l’hémicycle a trouvé que c’est pour la première fois que le Bénin s’engage sur cette voix de la Lépi et que c’est normal qu’on rencontre quelques difficultés. Il fera des aveux pour montrer qu’en réalité que si des problèmes sont nés au grand jour, c’est d’une part la faute des collègues qui ont voulu jouer à la politique d’autruche. Il n’a pas manqué de dire toute sa reconnaissance aux deux anciens chefs d’Etat Emile Derlin Zinsou et Nicéphore Dieudonné Soglo pour avoir tenté de trouver un terrain d’entente. Quant au député Augustin Ahouanvoébla, cette séance permettra à tos ceux-là qui sont délaissés d’obtenir leur carte d’électeur. L’un des représentants du gouvernement Zacharie Baba Body, a invité les députés à
tenir rigoureusement compte des conclusions de la rencontre de crise et du respect strict de la Constitution. Puisque, selon ses propos, ce délai de cinq jours est trop et pose un autre problème de calendrier. Il a proposé plutôt trois jours au lieu de cinq. Mais sa proposition a été très vite battue en brèche par les députés de l’opposition. Pour cela, les députés de la mouvance menace déjà de saisir la haute juridiction par rapport à ce délai de cinq jours retenus. Au terme de houleux et vifs débats qui a conduit jusqu’au petit matin du vendredi dernier, la proposition de loi a été adopté par la majorité des députés présents.
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