Les Béninois doivent garder le sens du « modus vivendi »

Un modus vivendi est « une manière de vivre, un accommodement, une transaction moyennant laquelle il soit possible à deux parties en litige de se supporter mutuellement ».La préservation d’un tel mode de vie, acquis sur le plan politique, depuis l’historique et fort admirable Conférence des Forces Vives de la Nation de Février 1990, demeure  plus que jamais nécessaire et indispensable en ce moment, au regard de la tension socio politique que l’on observe à quelques jours de l’élection présidentielle. Les appels pathétiques lancés avec humilité par les hautes autorités religieuses, l’implication des anciens chefs d’Etat dans le refus de la violence, les plaidoyers de certaines personnes ordinaires, des organisations de la société civile et de quelques institutions contiennent des éléments fondamentaux à prendre au sérieux dans l’intérêt de chacun et de tous. L’heure étant ce qu’elle est, on est parfaitement fondé à dire que ces appels et plaidoyers parus dans les quotidiens de la place doivent être lus, relus au besoin, et médités profondément.

La Nation est au-dessus de tout le monde. voilà une vérité de taille à laquelle sont parvenus Maître Robert DOSSOU, Président de la Cour Constitutionnelle, et l’ancien chef d’Etat, le Président Nicéphore SOGLO au cours d’un très récent entretien. C’est parce que la Nation est au-dessus de tout le monde qu’il convient de dire que personne ne doit s’autoriser de quoi que ce soit pour entamer de propos délibéré, le sens du modus vivendi que nous avons acquis depuis la conférence nationale, un événement qui a forcé l’admiration de la communauté internationale. C’est parce que la Nation est au-dessus de tout le monde que les principaux acteurs du processus électoral ont accepté de s’asseoir et de se parler sous la direction des Présidents ZINSOU et SOGLO. Le dialogue est donc une nécessité incontournable pour préserver le modus vivendi existant chez nous   sur le plan politique depuis un peu plus de deux décennies . Dialoguer, c’est reconnaître que l’autre existe, c’est tenir compte de sa personnalité, c’est présumer qu’il a quelque chose à donner, c’est refuser de croire que la vérité existe absolument d’un côté, et que  de l’autre, il ya l’incarnation pure et simple du mensonge. Le dialogue est le reflet de la modestie, et c’est bien cela qui a amené les principaux acteurs du processus électoral à échanger afin de parvenir à deux accords qui valent chacun leur pesant d’or. Pour l’instant, un pas non négligeable vient d’être franchi. Il convient alors de nourrir l’espoir que d’autres rencontres du genre auront lieu pour parvenir aux solutions adéquates  aux problèmes liés au processus électoral. Nous avancerons, certes, conformément à la dialectique hégélienne, loi du développement du réel.

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En conclusion, faisons en sorte que la passion ne triomphe pas de la raison, afin de préserver le sens du modus vivendi politique qui continuera de servir de modèle ailleurs.

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