Les milliers de détenus qui peuplent les prisons civiles du Bénin pourraient ne plus bénéficier des repas de l’Etat dès demain mercredi 02 mars 2011. Les prestations réclament plus d’un milliard de dettes demeurées impayées à ce jour. «C’est avec amertume que nous informons l’opinion publique que si rien n’est fait jusqu’au mardi 1er mars 2011, nous serons dans l’incapacité de fournir nos prestations à compter du mercredi 02 mars 2011 ». Le porte parole du Collectif des prestataires en alimentation des détenus des prisons civiles du Bénin, Pierre Edoun, annonçait ainsi hier à la presse ce qui pourrait se passer dans le secteur pénitencier dès demain mercredi. Ils réclament plus de 1 milliard 500 millions de dettes engrangées par l’Etat depuis 2006. « Nous avons déjà atteint le comble de l’épuisement financier. Nos fournisseurs ne cessent de nous menacer. Les banques et établissements de crédit sont à nos trousses car nous n’avons pas pu honorer nos engagements financiers » se lamente aussi Mr Edoun, au nom de ses collègues, ajoutant que pour n’avoir pas pu renouveler leurs stocks, c’est avec grande peine qu’ils réalisent les prestations de 2011. Pour le compte de l’année 10 seulement, l’Etat leur doit 1milliard 300 millions de Fcfa et n’a pu régler que le tiers. Les anciennes dettes n’étaient pas moins importantes, à le croire, citant les cas de 2007, 53 millions, 2008, 72 millions et 2009, 530 millions. Si de 2006 à 2009 , un seul repas était servi aux détenus par jour, il sera de deux à partir de 2010, suite à la demande exprimée par l’Etat dans ce sens. Après plusieurs réunions caractérisées par des malentendus relatifs à la réduction de prix, les nouveaux prix ont été à l’époque finalement retenus avec pour contrepartie la réduction des quantités à servir à chacun. Et malgré les arriérés qui existaient en 2009, les prestataires ont une fois encore exécuté les prestations, selon leur porte parole, pour le compte de l’année 2010. Et il en est ainsi à ce jour. Dans la résolution de leurs problèmes, ils déclarent avoir mené plusieurs démarches envers les autorités concernées, et même le Chef de l’Etat, qui serait au parfum de leur situation. Sans suites favorables. « Nous avons été surpris par le silence adopté par les destinataires de nos différentes correspondances » affirme Pierre Edoun. Il dit prendre l’opinion publique à témoin afin qu’à l’avenir, les responsabilités soient situées au vu des conséquences qu’entrainerait la cessation des prestations d’alimentation aux détenus des maisons d’arrêt du Bénin.
Laisser un commentaire