Depuis vingt ans déjà du renouveau démocratique au Bénin, voilà une première dans l’histoire politique de ce pays, un scrutin présidentiel qui s’achève dès le premier tour. Le K.o que le camp des Yayistes vient d’infliger à ses rivaux, proclamé par la Cour constitutionnelle dans le cadre des résultats provisoires annoncés par la Cour, n’a pas manqué d’interpeller les communautés étrangères du Bénin, qui se sont prononcées sur lesdits résultats et surtout les problèmes d’élection en Afrique de façon générale. L’élection présidentielle de cette année mérite bien la palme d’or. Quant à la manière dont s’achève, le scrutin qui a vu la victoire par K.o au premier tour de Boni Yayi candidat à sa propre succession, cela depuis l’avènement du renouveau démocratique au Bénin. C’est dire que c’est vraiment une première. En effet, ayant suivi de manière conjointe avec les Béninois le déroulement du scrutin présidentiel, les communautés étrangères du Bénin se sont prononcées sur les résultats provisoires annoncés par la Cour.
« Je m’attendais d’une certaine façon à la victoire du candidat Boni Yayi. Vu que les présidents sortants en Afrique de façon générale, ne perdent jamais les élections organisées en partie par ces derniers. Alors c’est une situation qui ne doit surprendre personne, parce que c’est ça l’Afrique ! » Confie ici W.T, étudiant camerounais.
«Moi personnellement je n’ai pas suivi les tendances données par la Céna et, encore moins, les résultats provisoires annoncés par la Cour constitutionnelle. Mais j’ai appris part des amis béninois hier, la victoire de Boni Yayi avec 53% des voix et que Adrien Houngbédji aurait obtenu 37%. La seule chose qui me paraît bizarre c’est que je n’ai pas senti qu’un candidat vient de remporter la présidentielle. Du moins, ici à Fidjrossè la victoire ne se fait pas encore ressentir. Mais vu comment la campagne électorale s’est déroulée, avec ambiance, affiches partout dans les rues, je ne m’attendais pas à un pareil calme au soir du moment tant attendu, l’annonce des résultats», martèle T.O, étudiant gabonais.
« Depuis que je suis au Bénin, c’est Boni Yayi qui est au pouvoir. Alors le voir gagner me réjouit tout simplement. Car je n’ai pas de critique à porter sur lui. Il a bien géré le pays jusqu’ici selon moi, quant aux réalisations qportées à son crédit, il mérite bien un second mandat ! De toutes les façons, après ce deuxième mandat, il va forcément partir. Si on le laisse achever ce qu’il a commencé, je suis sûr que le Bénin aura un autre visage dans quelques années», soutient avec une immense joie A.S, une jeune sénégalaise. « Ce que l’on remarque généralement, avec les hommes qui sont au pouvoir dans nos pays africains, c’est trois choses qui sont très déterminantes dans une élection. A savoir, le Président au pouvoir nomme le ministre de l’intérieur, le Président de la Cour constitutionnelle et celui de la Céna (Commission électorale…) dans la majeure partie des cas, qui sont forcément ses hommes de main. Dites-moi, qui contrôle le mieux les élections dans un pays, si ce n’est ces personnes là ? Alors le fait que Boni Yayi ait gagné au premier tour ne me surprend pas du tout. On suit tout simplement notre logique africaine ; celui qui organise l’emporte voilà tout. Yayi a gagné, il a gagné ! Je ne crois pas que les résultats demain puisse changer même si on parle des résultats provisoires ». Kevin C. Lambou (Stg)
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