Bénin – Profitant d’un dégel de la tension politique par la médiation des anciens présidents de la république, le président de l’Un Bruno Amoussou a, dans un communiqué rendu public vendredi, invité ses membres à retourner à la Commission politique de supervision (Cps-Lepi). Cette décision surprenante confirme l’absence d’une option claire dans la gestion du dossier «Lepi» par cette coalition aussi bien qu’elle ravive les interrogations sur ses vrais mobiles.
Il est difficile de cerner les vraies aspirations de l’Union fait la nation dans l’imbroglio autour de la Lepi. Tantôt pour, tantôt contre, l’Un ne semble pas toujours rassurer ses militants sur la Lepi. Prétextant de graves irrégularités depuis la première phase, celle de la cartographie censitaire, l’Un s’est retiré de la Cps sous prétexte que le temps ne pourrait pas suffire pour faire un travail propre. Elle a aussi demandé une évaluation de tout ce qui a été fait. Les phases du recensement porte à porte et de l’enregistrement des données biométriques se sont déroulées en l’absence des membres de l’Un. Depuis, elle ne s’y est plus retournée et a laissé les choses se jouer dans elle. A l’heure du bilan, les ratés sont exposés au grand jour. Plus d’un million de personnes ont été laissées sur le carreau pour les deux dernières phases. Cette situation enflamme le pays avec les protestations des personnes non enrôlées. Et c’est pour calmer la tension que sur l’initiative du président Zinsou, des pourparlers ont été initiées entre tous les acteurs. Flairant une sortie de crise, le président de l’Un a demandé aux députés membres de l’opposition de retourner au sein de la structure. La question que se posent maints observateurs de la scène politique est de savoir ce que ces quatre députés iront faire à la Cps-Lepi. En effet, sauf cataclysme de dernière heure, la Cps devait déposer son bilan une fois que les cartes d’électeur sont prêtes. A quoi sert alors de réintégrer une commission amorphe, qui visiblement n’a plus rien à faire ? Aussi, en acceptant de repartir dans cette structure, ce qu’elle a refusé depuis des mois, l’Un ravale ses vomissures et rajoute à l’incertitude de ses militants.
L’Un et Yayi, dos à dos
Comme au jeu de poker, l’Un joue gros dans les négociations en cours actuellement. Et pour cause, c’est elle qui, grâce à ses protestations a presque suscité les négociations en cours afin que les personnes oubliées par la Lepi de Bako puissent être enregistrées. Unanimement, les parties ont reconnu qu’on ne saurait aller à l’élection sans intégrer les 1,3 millions de personnes oubliées par l’équipe de Bako. L’autre point sur lequel il semble y avoir consensus c’est le respect des délais constitutionnels. Mais le communiqué de Bruno Amoussou semble ne pas trop s’accommoder de cette exigence. Pour preuve, l’appel au retour lancé l’Un voulait montrer que c’est maintenant que le plus dur commence. Il n’apparaît nulle part dans le communiqué d’Amoussou une volonté d’aller à l’élection le 06 mars. L’accent semble être mis plus sur l’attachement de l’Un au respect des résolutions issues de cette table ronde. En filigrane, on lit un report des élections car le temps restant ne peur suffire pour exécuter toutes ces résolutions. Avec Amoussou, on est habitué aux formules ampoulées.
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