Vive Kékéréké IV

N’ayant pas jusqu’à présent des explications claires, précises et crédibles sur l’absence de Kérékou aux négociations de sortie de crise initiées par le docteur Emile Derlin Zinsou, on se perd en conjectures ; le problème étant qu’au point où les Béninois en sont arrivés, ils ne peuvent plus rien exclure : le Général ne serait-il pas en train de couver l’espoir secret d’un come-back du genre hollywoodien en technicolor ? Pourquoi pas ?

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Certains s’en souviennent peut-être, en 2006, ce ne fut pas avec un enthousiasme délirant qu’il avait admis l’idée que son successeur fût un certain Boni Yayi. Il n’avait pas sur le personnage, disait-on, beaucoup de préjugés favorables. Et craignait, disaient les initiés, que l’Etat ne tombe dans des mains vraiment inaptes à exercer le pouvoir d’Etat.

On ne peut aujourd’hui, hélas !, lui donner totalement tort. Et il est fréquent d’entendre, au vu des trop nombreux errements du Docteur-président, des concitoyens regretter publiquement l’ère du Général. De toute évidence, ce sont des lamentations qui sont parvenues aux oreilles (fatiguées) du patriarche. Dans ces conditions, un come-back, pourquoi pas ?, les derniers développements de l’actualité nationale allant nettement dans ce sens. « Vive Kérékou IV ! » pourrait devenir le nouveau slogan à la mode.

Or, pour cela, il faut que la situation politico-sociale atteigne un degré de pourrissement propice à l’émergence du « Kékéréké Nouvelle Formule ». C’est bien pourquoi l’initiative d’Emile Derlin Zinsou, appuyée par ce donneur de leçons universel de Nicéphore Soglo, n’était pas de nature à recueillir l’adhésion enthousiaste du potentiel Kérékou IV. Et voilà comment, en extrapolant un peu, on pourrait expliquer l’absence inattendue de Mathieu Kérékou au Projet d’Accord Politique initié par l’insubmersible Derlin Zinsou.

Si ça se trouve, Mathieu Kérékou, caressant le rêve impossible d’un come-back triomphal en technicolor, doit être en train de lire – avec, on imagine, beaucoup de ferveur – l’œuvre majeure d’André Gide : « SI LE GRAIN NE MEURT… ». « Si le grain ne meurt… », parce ce que beaucoup ne le savent pas, la suite du titre d’André Gide, c’est : « … Il ne peut germer »

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Vous avez tout compris ! C’est un vrai bonheur de vous avoir comme lecteurs, amis visiteurs : vous avez compris que pour le vieux Général Kaméléon, si le grain de la situation politique nationale ne meurt, lui, le flamboyant et hollywoodien Kérékou IV, ne peut germer.

Elémentaire, en matière de stratégie, pour un vieux Général…

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