Absence de personnalités politiques à l’investiture: Yayi investi mais toujours contesté

La cérémonie d’investiture du président Boni Yayi  hier à Porto Novo a révélé à la face du monde la profondeur du malaise politique que connaît le Bénin. Alors que la constitution a prévu que le Chef de l’Etat  prête serment devant l’Assemblée nationale, seule une trentaine de députés-tous de la mouvance- était présente sur les 83. Cette cérémonie a été aussi boycottée par deux anciens présidents de la république Emile Derlin Zinsou et Nicéphore Soglo. La même attitude a été observée chez presque tous les candidats qui ont pris part à cette élection.

L’investiture du président Boni Yayi hier à Porto- Novo s’est déroulée dans un climat politique délétère où la contestation est encore perceptible.  En effet, selon la constitution, c’est devant l’Assemblée nationale que le président devait prêter serment. Mais hier, sur les 83 députés du parlement béninois, environ une trentaine, uniquement de la majorité présidentielle  était présente. Le plus grand nombre qui émane de l’opposition et qui s’est regroupé autour des candidats Houngbédji et Bio Tchané a boycotté simplement  la cérémonie.  Les autres absences très remarquées sont celles des anciens présidents Emile Derlin Zinsou et Nicéphore Soglo. Ces deux Chefs d’Etat se sont investis tout récemment dans les pourparlers entre les acteurs politiques lesquels ont abouti à la prise de la loi portant habilitation spéciale qui a permis d’enrôler quelques retardataires. Au regard de tout ce qui s’est passé, il est clair que ces deux anciens présidents ont des griefs évidents contre le processus électoral qui ont abouti à  l’élection du président Yayi. Certes, il peut avoir d’autres raisons à leurs absences mais qu’est-ce qui pouvait les empêcher d’y prendre part s’ils avaient la volonté. L’autre grand absent c’est  Me Adrien Houngbédji, candidat unique de l’Union fait la nation(Un) qui a contesté les résultats provisoires et définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle.  En plus de lui, la majorité des candidats réunis au sein du  Frc-Sad (Front républicain des candidats pour la sauvegarde des acquis de la démocratie) ont boycotté cette investiture. On se rappelle que, quelques jours avant, ce regroupement dirigé par le candidat Abdoulaye Bio Tchané a aussi rejeté les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle et a invité « tout béninois à faire échec à l’autorité illégitime… ». Avec toute la classe politique a pratiqué la politique de la chaise vide. Seuls les honorables Issa Salifou, lui aussi candidat à cette élection mais venu dans la même délégation que le président Kérékou et Antoine Dayori (deuxième vice-président de l’Assemblée nationale) étaient présents. C’est le président le plus contesté au Bénin depuis 1990. En dépit du soutien de la communauté internationale, il a encore du boulot  à faire pour recoller les morceaux de ce pays déchiré entre coteries politiques. Malheureusement, en écoutant Boni Yayi hier, on n’a pas l’impression qu’il est conscient de la gravité de ce malaise.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité