Barack Hussein Obama : bis repetita ?

Qu’est-ce qui fait courir ainsi Barack Obama ? Pourquoi le président des Etats-Unis d’Amérique, deux ans et demi seulement après sa brillante élection et son entrée en fonction, a-t-il décidé de se lancer dans la course pour sa propre succession ? Et quelles sont les chances du premier Président noir des Etats-Unis d’Amérique, de rééditer l’exploit de novembre 2008 dans une Amérique de plus en plus divisée qui n’a pas hésité à lui faire chou blanc lors des élections de mi-mandat, deux ans après l’avoir porté en triomphe ? Les questions que pose la précoce entrée en campagne de Barack Obama à l’aune de la déclaration officielle de son désir de se succéder à lui-même sont aussi nombreuses que variées. La première, celle de l’empressement dont fait montre le Président américain, a pourtant une réponse évidente : Barack Obama a besoin de lever des fonds pour financer un parcours vers la réélection qui ne sera pas sans embûches. En effet, sur le modèle de la campagne qu’il a menée en 2007-2008, l’actuel locataire de la Maison Blanche veut compter avec le financement du citoyen lambda, mais aussi et surtout amasser un « arsenal de combat » susceptible de décourager dans une large mesure le camp adverse. Pour y parvenir, il lui faut obtenir des cotisations, si modiques soient-elles, nombreuses et répétées. Le temps long est toujours très utile à ce genre de fin. Au surplus, plus les cotisations seront abondantes, plus elles pourront témoigner de l’adhésion d’une grande partie du petit peuple américain à la politique mise en œuvre depuis un peu plus de deux ans par Barack Obama.

La précocité de la candidature de Barack Hussein Obama tient également en quelque chose d’une volonté d’annihiler très tôt les éventuelles ambitions qui pourraient naître de son propre camp face à une éventuelle hésitation ou à une contestation possible de la représentativité du Chef de l’Etat actuel comme c’est le cas actuellement en France. En effet, la défaite du camp démocrate lors des élections de mi-mandat eut pu être analysée comme un rejet de sa politique à titre personnel et aboutir de fait à la fabrication artificielle d’un nouveau leader capable de conduire le parti à la victoire. Pour autant en tout cas, rien de tel ne semble se dessiner et Barack Hussein Obama a toutes les chances de représenter les démocrates dans le prochain scrutin présidentiel. Encore faudrait-il savoir si l’homme qui «pouvait», fait encore rêver les Américains, deux ans et demi après avoir été introduit dans les méandres de la realpolitik.

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Le bilan à mi-mandat de Barack Obama est le fruit d’un positionnement politique délicat qu’il doit en partie à sa couleur de peau. Taxé d’être gauchiste et même communiste, notamment par les leaders d’extrême droite représentés au sein des Tea Party, frange radicale du parti républicain, Barack Hussein Obama est également perçu comme étant favorable à l’immigration massive en provenance du sud de l’Amérique. Sa réforme emblématique du système de santé a également été stigmatisée comme un exemple d’interventionnisme étatique de gauche dont il serait le chantre. Chaque prise de position du président américain lui vaut systématiquement une observation à la loupe. Et même des positions traditionnelles du parti démocrate paraissent, venant de Barack Obama comme étant trop connotées à gauche. En conséquence, le président américain a pris plus souvent le risque de décevoir ses partenaires et partisans habituels que de donner raison à ses détracteurs. Ce qui est à l’origine, entre autres motifs de la cuisante défaite lors des élections de mi-mandat.

Au moment de se lancer dans une nouvelle campagne qui risque d’être longue et éprouvante, Barack Obama a dû peser savamment toutes ces variables. Pour l’essentiel, ce que les Américains attendent de leur Chef d’Etat, il l’a pour le moins bien incarné jusque-là. L’allié traditionnel d’Israël qui sait aussi faire pression sur son ami. Le chef de guerre qui frappe les ennemis en Afghanistan, au Pakistan et combat au nom des principes démocratiques en Libye. Le redresseur des torts économiques qui tire l’Amérique de la récession. Le Président honnête qui sait reconnaitre ses limites et revenir sur ses promesses irréalistes comme celle de fermer en un an la base militaire de Guantanamo…

Au regard de tout ceci, l’actuel président américain, en se lançant si tôt, part avec une longueur d’avance sur la concurrence républicaine. On pourra toujours lui reprocher le peu de cas qu’il a fait du continent africain, mais Barack n’aura pas à s’en faire. Outre qu’ils lui vouent une admiration affidée, les Africains d’Afrique ne sont pas électeurs aux Etats-Unis d’Amérique.

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