C’était le seul motif de la grève : retrouver Dangnivo sain et sauf. Mais au fil des semaines, les travailleurs du ministère des finances et de l’économie rajouteront une autre revendication majeure, à leurs yeux. Indexation sur salaire à l’instar des enseignants et des agents de la santé qui en sont déjà bénéficiaires sous l’ère Yayi. Le gouvernement semble avoir entendu leur cri sur ce second volet. Et accepte sans trop gloser de les satisfaire. La lutte s’arrête. A moins d’un revirement de dernière minute, la décision que prendra ce jour la Fesyntra-Finances ne sera pas autre, selon plusieurs sources proches du ministère des finances et de l’économie. Ils s’en défendront sans doute. Non pas qu’ils ont abandonné la lutte pour Dangnivo, mais qu’il faille prendre du recul. Le discours sera celui-là. Avec un peu de sous promis, on peut se calmer. Un peu comme pour dire que l’argent aura eu raison sur tout le reste. C’est une question de bon sens, diront certains sceptiques, convaincus que Dangnivo serait fini depuis longtemps. Evidemment. Tous les faits semblent prouver aujourd’hui qu’il y a encore une très mince chance de retrouver cet homme en vie. Et ces faits, le gouvernement les évoque à tout instant. D’après les sources officielles, Dangnivo aurait été assassiné par des individus dont certains sont déjà arrêtés et incarcérés à la prison civile de Cotonou. La commission mise sur pied entre temps par le gouvernement a déjà achevé ses travaux, elle aussi. Et vient de les transmettre à la justice. A l’étape actuelle, l’on n’évoque même plus la thèse de « non assassinat ». Dangnivo ne serait réellement plus de ce monde, persistent ces mêmes sources officielles. Le corps exhumé à l’époque à Womè qui serait le sien, participe à cette vague de certitudes qu’exprime le gouvernement dans une affaire pourtant ténébreuse. Le seul espoir donc était la lutte à mener pour faire jaillir la vérité. Une lutte entamée de fort belle manière par les travailleurs du ministère de l’économie et des finances. Leur détermination à œuvrer pour qu’on retrouve leur collègue «vivant» était telle que les proches, parents et familles de Dangnivo devenaient moins pessimistes au fil des jours et des semaines. Même si tout semblait encore flou quant à la possibilité de croiser encore un jour Dangnivo sur le chemin, la hargne de ses camarades des finances ragaillardissait les cœurs et rendait son sort moins angoissant. Maintenant qu’ils s’en vont lâcher du lest, le tableau va se noircir davantage sur le dossier Dangnivo. On jugera sans doute ses présumés «assassins» avec la peine la plus sévère que possible. Mais l’on ne le retrouvera apparemment plus jamais. Dangnivo comme un certain sous-préfet, Pamphile Hessou…
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