Bénin – Hier il était opposant et prétendait que c’est un danger pour la démocratie de donner la majorité au gouvernement. Aujourd’hui, membre du gouvernement, Candida Azannai dit le contraire. Cette variation de point de vue entre deux époques sur le même sujet montre à quel point, cet homme politique, porte parole du gouvernement, n’est pas homme à prendre au sérieux. Lisez une de ses déclarations faites à l’Assemblée nationale au sujet de la majorité parlementaire dont rêvait Boni Yayi.
Affaire Issa Salifou: Les troublantes révélations de Candide Azannaï
Merci monsieur le président. J’ai la peine de prendre part à ce débat. Il s’agit d’un débat historique et j’aurais souhaité que l’histoire retienne que certaines personnes comme moi ont eu la chance de dire au peuple la vérité. La vérité n’est pas dans la lettre du chef de l’Etat; pas du tout. La vérité est dans un complot contre la démocratie. Issa Salifou a joué son rôle, son rôle de patriote. Je voudrais dire à tous ceux qui me croient, tous ceux qui me suivent, ce que je dis, je le déclare sur l’honneur que si ce que nous avons fait ensemble était à refaire, je le referais de la même manière. De quoi s’agit-il? Je précise à l’attention du peuple, de la communauté internationale, de tous les ambassadeurs internationaux et nationaux, que la lettre du chef de l’Etat n’est peut être pas le vrai débat. Comme on le dit dans ma langue nationale, il y a le serpent à côté. Et le chef de l’Etat, poussé par son entourage met le bois sur des feuilles mortes. Chers collègues, le danger est à nos portes. Notre démocratie ne plait pas à l’entourage du chef de l’Etat.
{youtube}765b61L5eQo{/youtube}
50 députés
Je le dis la main sur le cœur. Peut être que les jours à venir, je ne pourrais pas vous le dire. Lorsque mon frère et ami Epiphane Quenum parlait, je me demandais, s’il me surveillait et passait dans l’une de mes maisons que s’est-il passé? L’entourage du chef de l’Etat s’est rapproché de certaines personnes comme moi pour me proposer un complot contre la démocratie. Ce complot disait quoi? A l’approche des prochaines élections législatives, nous allons tout faire pour donner au chef de l’Etat un nombre de 50 députés fait de toutes pièces qui doivent appartenir au Chef de l’Etat. Ils doivent être nommés par lui exclusivement. Ils seront désignés par lui sur une feuille. Et par les communes, on devait les retenir comme des personnes attachées exclusivement à la personne du chef de l’Etat. C’est l’entourage qui organise ça. Avant d’aller plus loin je profite pour dire que le changement est arrivé dans le pays et je fais partie des acteurs privilégiés du changement. C’est depuis 2004 que nous nous sommes rapprochés du chef de l’Etat pour lui demander d’être candidat pour 2006. Je suis un acteur du changement bâti sur le mensonge, la démagogie, la parole non tenue et aussi le terrorisme intellectuel. Comment fabriquer 50 députés sans aller devant le peuple. Comment peut-on le faire sans aller devant le peuple. C’est ça la question fondamentale. Tout calcul fait, c’est qu’il y aura 15 autres députés qui seront partagés par ceux qui se réclament du chef de l’Etat. Le calcul est fait, vous ne saviez pas d’autres choses, ceux qui ne savaient, pas les risques que nous avons pris et la structure qui devait mener cette bataille. Cette machination contre la démocratie était la société civile ou certains membres qui se réclament de la société civile. Ils devaient faire le sale boulot pour enterrer la démocratie. Et c’est comme ça qu’ils ont voulu dans leur schéma que la société civile prenne la présidence de la Cena. C’est ça le débat, c’est ça le noeud du problème. Il faut le dire, que cela soit enregistré avant qu’on n’ait peut-être, plus le temps de parler de ces choses. Ça donne froid dans le dos. Et c’est comme ça que contrairement à la volonté populaire, quelques apprentis sorciers de la dictature ont mis en Il place mécanisme pour désigner un certain Atayi Guèdègbé Joël qui serait représentant de la société civile, dont il s’est approché, certains collègues sont ici, pour que cela soit ainsi. Mais le malheur que le président Issa Salifou et peut être la chance chers collègues, que je n’ai rien, rien et rien du tout comme casserole. Même le rapport qu’on a demandé sur ma vie depuis que je suis entré, en politique, sera un des rapports les plus propres du Bénin. Je fais partie des hommes politiques les plus propres, propres et propres aujourd’hui et demain. Ce qui me donne la liberté de parler, de défendre des opinions, d’être libre entièrement. Je ne dois rien à personne sauf à Dieu. C’est comme ça et heureusement Dieu n’est pas une personne. Et c’est comme ça que le schéma a commencé. On nous a appelé d’abord à un endroit et on nous a démarché, pour que Joël Atayi Guèdègbé soit président. J’ai refusé avec véhémence, avec force et j’ai dit aux gens que mon cadavre même va refuser. Ils ne m’ont pas cru. Ils croyaient que je blaguais. Et quelques petites promesses qu’ils faisaient, ils croyaient que je suis à ce niveau. C’est normal qu’un traumatisé du Prpb sur les ordres du Prpb ait parlé sur Radio Golf Fm ou sur Télévision Golf. Je suis heureux qu’il n’a pas appelé nommément quelqu’un. Parce que lorsqu’on a fait échouer leur plan au niveau du ministre chargé des relations avec les institutions et que j’ai dit que le chef de l’Etat ne devait jamais s’immiscer dans la désignation directe des membres de la Cena, j’ai décidé d’aller rencontrer le chef de l’Etat, mais ces personnes ont refusé. Puisque les clés n’étaient pas à leurs noms, ils étaient obligés. Et c’est comme ça devant 1e chef de l’Etat lui-même ? j’ai dit non. Il n’appartient pas au chef de l’Etat de s’immiscer dans « la désignation directe des membres de la Cena et de son président. Même si le chef de l’Etat devait le faire, il devrait le faire indirectement. C’est ça le débat. J’a dit au chef de l’Etat qu’il ne peut pas détruire la classe politique, la jeter au profit de la société civile irresponsable, corrompue, diffamatoire qui n’a pas de repère, qui est formée de gens aigris, non représentatifs.
Voilà le débat. Ça n’a pas été facile ce soir là. Il fallait avoir le courage de ses opinions. J’ai dit au chef de l’Etat non, ça ne peut passe faire. Chers collègues, le vrai débat, c’est la nature de ceux qui entourent le chef de l’Etat, parce que s’ils étaient des démocrates, ils allaient laisser jouer le jeu démocratique. Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21, j’ai vécu une expérience extraordinaire. J’ai la tentative de fraction par tous les moyens, même les moyens qu’on dit opaques ici. Les gens ne connaissent pas qui je suis. Demandez moi de vous faire quelque chose librement, si c’est juste je le ferai mais si vous mettez les tentatives de corruption, je me braque contre vous. Ceux qui m’ont pratiqué me connaissent, ceux avec qui j’ai fait un chemin me connaissent. Je suis capable d’aider, de défendre dans les conditions extrêmes, mais il ne faut pas qu’on me mette les pressions matérielles et financières.
Le ministre du Développement
Là vous avez le contraire de ce que vous souhaitez. C’est comme ça que nous avons fait la bataille. Mais cette nuit j’ai été appelé par un ministre, à 23 heures, ne serait ce que pour lâcher prise, céder parce que ce ministre pense que si le chef de l’Etat appelle un député et lui demande je veux telle chose, comme un mouton le député va céder. Je ne suis pas un député mouton. Contrairement à ce que certains disent, je n’ai aucun problème moi. De mon enfance à aujourd’hui, j’ai grandi et j’ai été éduqué dans un milieu vraiment bien. Si, ce n’est pas une honte, je suis d’un milieu bourgeois, j’ai été éduqué dans la bourgeoisie intellectuelle du pays. Ça, il faut le savoir. De 23 heures à 1 heure du matin, au ministère du développement et de l’économie, j’ai pu tenir tête, j’ai pu dire non pour que la démocratie existe aujourd’hui, sinon vous n’aurez plus la démocratie, vous n’aurez plus rien du tout, vous n’auriez plus la lettre contre Issa Salifou. Cette lettre n’existerait pas si j’avais cédé. C’est ça le vrai problème. Et le crime de cet opérateur économique que je ne soutiens pas. Parce que s’il est corrompu, il me verra sur ses chemins, s’il a pillé l’économie il me verra sur ses chemins. Ça c’est très sûr, je ne fais aucune confusion entre les corrompus et les non corrompus, je hais la corruption. N’oubliez pas quel était mon bord, j’ai fait l’opposition et nous sommes aguerris, nous qui avions fait l’opposition. Notre vision el notre ambition, c’est l’intérêt national. Si un opérateur économique est corrompu. Mais lorsqu’on est endetté quel est le crime. J’ai voulu intervenir après l’excellent avocat Me Ahouandogbo dont je bénéficie beaucoup de l’expérience et de la science parce que j’ai la chance d’être dans le même groupe parlementaire que lui, c’est pourquoi j’ai souhaité qu’il parle avant moi. Il a dit tous les aspects de droit, mais l’aspect cynique, mafieux et dangereux à la démocratie, c’est mon rôle de le dire.
Issa Salifou bouc émissaire
Issa Salifou, est-ce que c’est à cause de lui qu’on ne peut pas construire les écoles, les maternités. Est-ce que c’est à cause de lui qu’on ne peut pas donner des crédits aux femmes, ou de créer l’emploi aux jeunes. Encore que le jeune Issa Salifou en a créé des milliers, des milliers, plus de 20.000 personnes vivent simplement du téléphone mobile qu’il a installé dans le pays, qui dit mieux? Le problème n’est pas là, le problème c’est simplement que cet homme, cette nuit où nous avons surpris un ministre du gouvernement, mallette en main, en train de sombrer certains membres de la Cena, c’est moi qui étais devant la porte. Je l’ai ouverte, on les
a mis à nu et ils sont aux abois. Seulement, ils ne peuvent plus avoir artificiellement 50 députés et les 15 caurisants sont désormais hypothétiques dans ces conditions. C’était le crime que Issa Sa1ifou a commis. Le problème n’est pas là. On n’a qu’à lui dire les dettes, il paye. Vous n’aurez plus de démocratie, c’est ça lorsque le ministre des finances et de l’économie ose me voir et me dire que si nous ne décollons pas, chacun de notre système politique et que le meilleur système politique c’est le système du Burkina-faso du Togo, allez y voir quelque chose. C’est ça le vrai débat. Et des conseillers criminels sont autour du chef de l’Etat, dangereux, il faut les dénoncer. S’ils continuent de mettre en difficulté, parce que ces comportements qui consistent à dire au chef de l’Etat de faire des choses dangereuses, allez au marché Dantokpa et promettre 5 millions à chaque femme même toutes les banques réunies ne peuvent pas faire ça, allez à l’université et dire aux enfants là-bas qu’il est prêt à verser son sang alors que les étudiants ne sont pas vampires; réunir tous les journalistes, mes chers collègues c’est dangereux ce qui se passe, pour dire qu’il veut corriger la démocratie. Une démocratie corrigée est une dictature. Et je dis aussi c’est heureux à quelque chose malheur est bon. S’il n’avait pas fait cette erreur à travers cette lettre, on ne connaîtra pas le danger qui est à nos portes. Cette lettre très mauvaise nous permet de voir le danger qui est à nos portes. C’est ça le vrai problème. Je pense que, et pour conclure, en agissant de la sorte, on met en difficulté l’économie du pays parce que les hommes d’affaire vont’ avoir peur. Je l’ai dit, lorsque j’abordais le dossier sur la Sonacop, la vraie corruption, c’est la corruption de l’administration. J’avais dit concernant le dossier Sonacop que la convention avait été signée par Albert Tévoédjrè, Abdoulaye Bio Tchané et par Marie-Elyse Gbèdo. Si ces personnes ont pu signer la convention de la Sonacop, il faut les interroger nécessairement. Moi je veux savoir si oui ou non l’argent de la Sonacop a servi à acheter la Sonacop. Si des ministres ont pu signer des contrats avec lssa Salifou, je veux savoir pourquoi ils l’ont fait. J’ai tenu récemment un brillant congrès pour mon parti, nous avons dit ceci. Il ne faut pas que le politique soit jaloux des hommes d’affaire car Dieu n’a jamais condamné celui qui gagne par
la raison et l’intelligence. Nous devons protéger les hommes d’affaires, combattre la corruption à leur niveau et punir la corruption de l’administration qui est pernitieuse. Le comportement que les propos de l’entourage du chef de l’Etat l’amènent à adopter, ne sécurise ni l’économie, ni les investissements étrangers, ni la démocratie. Chers collègues, monsieur le président, si la démocratie et le changement étaient en conflit, j’abandonnerai le changement et je soutiendrai la démocratie. La démocratie a permis de produire le changement. Tel que le changement est mené nous devons nous lever rapidement pour séparer le religieux du politique, le politique des affaires. Que toutes les procédures de persécution du citoyen soient abolies et que les poursuites soient organisées par la loi selon les règles de l’Etat. On ne peut pas arrêter simplement du simple fait qu’on doit. Monsieur Issa Salifou vous avez mon soutien total sans conditions. Si quelque chose vous arrivait, 24 heures sur 24 appelez moi. Nous devons mettre fin à ça. Vous devez être fier de vous-même parce que vous avez empêché le chef de l’Etat et son équipe de falsifier les résultats des élections, de frauder, de torpiller la Cena. Vous avez refusé, je vous félicite. Quant au reste des affaires nous nous rencontrerons ailleurs. Mais je dis aux « caurisants », la caurisation invincible de la classe politique, ça ne passera pas. Je vous remercie monsieur le président
Laisser un commentaire