Législatives: Les dessous de la majorité tant recherchée par le pouvoir

Après le Ko de l’élection présidentielle, la mouvance présidentielle met le cap sur les législatives. Objectif : prendre tous les sièges de députés ou au pire des cas se taper une majorité confortable. Mais si cette ambition est plausible, il n’en demeure pas moins qu’elle est politiquement irréaliste et cache bien des intentions. Soixante cinq, cinquante sept, cinquante six, les chiffres annoncés comme le nombre de députés souhaités pour le Chef de l’Etat varient selon les auteurs. Alors que le président de l’Assemblée national sortant Mathurin Nago parle de 57 députés, d’autres icônes annoncent 65 ou 64. Pourtant, ils sont tous de la même mouvance.  Si ces déclarations donnent l’impression d’une cacophonie des ambitions, elles laissent dévoiler tout au moins une ambition. Celle d’un pouvoir décidé à contrôler toutes les institutions et à les mettre sous l’allégeance totale du Chef de l’Etat. Le discours des « muezzins » du pouvoir le montrent bien. Les députés recherchés le sont pour Yayi et ne passent plus comme des représentants du peuple. L’usage donc des députés totalement acquis à la cause du président de la république devraient inquiéter surtout si on en vient à exiger un quota pour cela. Quelque soit ce nombre, les chiffres avancés sont d’un irréalisme inouï.  Dispersée sur plus d’une quinzaine de listes, déchirée par des querelles intestines et face à une opposition bien unie, la mouvance présidentielle aura du mal à réaliser les scores annoncés si l’on s’en tient aux chiffres sortis de l’élection présidentielle.  Même avec une Lepi favorable à la mouvance, cet objectif sera bien difficile à atteindre. D’ailleurs, cette dispersion préoccupe actuellement le Chef de l’Etat qui demande à ses militants de ne voter que pour la liste Fcbe. Alors qu’est-ce qui amène les membres de la mouvance à avancer des chiffres ?

La signification des chiffres

Un rappel de taille. En 2007, les mêmes « muezzins », à quelques différences prêt, avaient annoncé le même chiffre. Soixante cinq députés pour Yayi. Hélas, les choses se sont passées autrement et Yayi s’en est sorti avec 35 députés. Trente en moins donc. Ce rappel est nécessaire pour comprendre qu’il  existait depuis une intention autour de ce chiffre. Sinon, tout le monde sait que la majorité requise pour passer les lois à l’Assemblée nationale est de 42 députés. Pourquoi alors les chiffres 65, 64 ou 57. Mais la précision et la constante de ces chiffres peuvent susciter quelques interprétations. En effet, selon la constitution toute procédure de révision ne peut passer si elle est votée par les deux tiers des députés. Tout calcul fait revient à 56 députés. La même constitution précise qu’en cas où cette révision est votée par les trois quart des députés, elle ne passe plus par un référendum. Les trois quart font 62 députés. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé une révision de la constitution. La question est de savoir ce qu’elle contiendra comme reformes. Et bien que le Chef de l’Etat ne cesse d’annoncer que les jokers- les articles 42 et 44- ne seront pas touchés, on a toujours du mal à croire à la sincérité de ses propos en voyant la fougue et la détermination des sbires du pouvoir.

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