Les petits métiers en plein essor à Cotonou: Mécaniciens, apprentis couturiers, commerçantes… tous pour survivre

Les petits métiers ont connu un véritable essor au cours de ces dernières années à Cotonou. Il est fréquent   de voir dans le coin d’une ruelle, ou encore aux abords des altères, un homme ou une femme occupés à pratiquer un petit métier ou un petit commerce.

« Je ne mange quasiment rien quand je viens sur mon lieu de travail. La priorité ce sont les tâches que j’ai à accomplir ici. J’espère vraiment un jour gagner véritablement ma vie dans ce que je fais. Car,  avec ce travail j’essaie déjà de nourrir ma petite famille. C’est l’essentiel,   je crois dans la vie », confie tristement M. Dimitri A. qui ne sait parfois à quel sein se vouer. Mais il s’est toujours débrouillé pour s’en sortir. Il vit au quartier Adjahagon à Cotonou. Marié et père de quatre enfants, il faut dire que la vie n’a pas été un gâteau d’anniversaire pour cet homme, la cinquantaine, qui a tout fait pour monter son propre business. La mécanique moto est son métier. Il emploie dans son atelier,  trois jeunes apprentis mécaniciens, respectivement de sept, dix et quinze ans. Mais à la question de savoir s’il prend soin convenablement de ses apprentis, les yeux rivés vers le sol, il répond timidement « je fais ce que je peux pour eux ». En effet, le boulot  débute dès 8h30 environ, pour s’achever à 21h au plus tard. Une situation quel que peu criarde pour  ces mineurs, qui n’hésitent quelques fois pas, en l’absence du patron, à voler des minutes de sommeil perdu, cloués sur un banc,   priant certainement qu’un client ne se pointe à ce moment là. Mais que faire quand on a choisi d’apprendre un métier !

Publicité

Un impératif pour les jeunes

Aujourd’hui, pratiquer un petit métier est presque devenu un impératif pour les jeunes  qui ont eu conscience que réussir par l’école, n’était sans doute pas chose aisée à tout le monde. C’est pourquoi tous les moyens sont presque bons, pour réussir dans la vie. A condition d’y arriver honnêtement. C’est bien entendu ce qu’à compris Charlotte D. en décidant de s’initier  à la couture. A vingt un ans et avec deux ans d’apprentissage aujourd’hui, elle parvient déjà, sans  trop de difficultés, à faire des modèles de femme ou d’homme. « Elle a vraiment très vite appris ce métier, au point où aujourd’hui je ne crains plus de lui confier certaines tâches même les plus difficiles. Car je sais qu’elle s’en sortira toujours.», se réjouit M. Jean K. le patron d’un atelier de couture à Akpakpa, où exerce Charlotte et cinq autres de ses collègues tous apprentis. « J’ai choisi de pratiquer le métier de couturière, parce que j’en ai la passion. Il est vrai que je me suis frotté pendant quelques temps, il y a belle lurette,  aux bancs de l’école.  Mais je n’ai pas trouvé mon compte, là-bas. Alors,  j’ai tout simplement décidé de faire ce qui me passionne le plus,  la couture. Car j’aime la sensation du tissu entre mes doigts.», martèle la jeune femme, en laissant paraître une belle denture blanche dans son sourire presqu’angélique, très fière de pratiquer son métier.

La gent féminine plus assidue

C’est tout  comme le plaisir qu’on a de voir, combien à l’heure actuelle, la gent féminine tente de se prendre en main, en multipliant des initiatives débrouillardes pour sortir de la pauvreté. Ceci,  à l’exemple des petits commerces qui poussent ça et là dans les quartiers, devant chez-soi, et   à travers toute la ville. « Je fais ce commerce depuis quelques temps déjà, on va dire trois ou quatre ans. C’est ma sœur qui est au Gabon qui m’avait envoyé de l’argent avec lequel j’ai débuté ce commerce. Aujourd’hui il faut dire que je m’en sors très bien. Alors qu’il y a quelques temps j’avais du mal à joindre les deux bouts avec mon mari et mes enfants. Ce qui me fait mal, c’est de ne pas pouvoir vendre dans un grand marché comme les autres. Voilà par exemple ce marché que nous avons ici à Fidjrossè  que l’Etat à construit je n’ai sais plus depuis quand. Mais aujourd’hui il n’est toujours pas fonctionnel, et on ne sait pourquoi. Cela décourage aussi ! Sinon c’est ma seule difficulté. Car ici au quartier les clients ne coulent pas comme dans un grand marché », dit sur  un ton furieux, M. Jeannette A. D. une femme de la quarantaine, mariée et mère de sept enfants.  Elle n’a pu trouver soulagement à ses peines que dans son commerce.  Un appel est donc ainsi lancé aux autorités compétentes de multiplier, si possible, les espaces commerciaux municipaux. Car, un grand nombre de femmes restent toujours à l’attente d’une place au sein d’un marché, pour  aisément exercer leur activité commerciale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité