Législatives : l’opposition reprend avec les erreurs du passé

L’échec à l’élection présidentielle du 13 mars a-t-il servi de leçon à l’opposition ? Au fur et à mesure qu’on s’approche de l’élection législative prévue pour le 30 Avril prochain, on a comme l’impression qu’elle se complaît dans la situation identique à celle de l’élection présidentielle, donnant ainsi l’occasion au pouvoir de la berner une seconde fois.

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Sauf cataclysme politique, l’opposition est encore partie pour perdre les élections législatives prévues pour le 30 Avril prochain. Les conditions de l’échec sont bien en place : liste électorale truffée d’erreurs, mystère autour du nombre d’électeurs et des bureaux de vote, contestation et grève permanente des agents des structures décentralisées de la Cena chargée de l’organisation pratique de l’élection. C’est la répétition parfaite de la forfaiture de la présidentielle du 13 mars. Et comme les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, il n’y a pas de doute que la majorité présidentielle ne remporte ces élections.  D’ailleurs, les tribuns et autres caciques du régime ont commencé à annoncer la bonne nouvelle, celle de rapporter 65 députés sur les 83 que compte notre Assemblée nationale. Cette attitude n’est pas nouvelle puisque pour la présidentielle, les 53% ont été annoncés un peu plus d’un mois avant le scrutin. Chose curieuse, c’est le même nombre de députés que la même mouvance avait agité en 2007 lors des dernières élections législatives avant de se retrouver avec 35 députés. Mais aujourd’hui, les choses ont changé, la Lepi est entrée en jeu et cela peut changer beaucoup de choses. D’ailleurs, il semble même que cette mouvance mise beaucoup sur elle pour atteindre son objectif puisque rien, de façon objective, ne peut expliquer cette large victoire qu’elle clame. En effet, elle part complètement implosée avec une dizaine de listes dans une élection où elle est consciente que l’émiettement des voix lui sera bien préjudiciable. Mais jusque là, l’opposition laisse faire. Le président de la Cena a confirmé hier que les corrections au niveau de la liste doivent lui venir de la Cps-Lepi qui, jusque là, n’a encore rien envoyé. Les campagnes s’ouvrent demain et ce n’est pas évident que la Lepi puisse connaître de modifications par rapport à celle qui a servi pour la présidentielle.  Malheureusement, l’opposition qui doit réagir de vive voix pour dénoncer cela se tait. Tous ses barrons sont de plus en plus introuvables et de moins en moins actifs sur le front de la lutte politique. En procédant ainsi, l’opposition donne dans l’opinion, l’impression qu’elle est dépassée par les évènements. Cette attitude amène le découragement des militants dont beaucoup n’hésitent à affirmer qu’ils n’iront pas voter le 30 Avril prochain. Déjà réduit par la Lepi, l’électorat de l’opposition risque encore de s’amenuiser avec cette vague de découragement qui gagne considérablement leurs électeurs. Malgré tout cela, l’opposition a déposé sa liste pour cette élection et apporte ainsi, pour la deuxième fois, la caution au pouvoir de gagner dans une élection pluraliste. Persister dans l’erreur est diabolique, dit-on.

 

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