Tests en milieu réel de la conservation améliorée du niébé : la ‘‘magie’’ des sacs PICS est adoptée

«Quelle merveille de revoir dans sa fraicheur le niébé mis en conservation depuis 6 mois!», devaient se dire les personnes ayant fait le déplacement de la cérémonie d’ouverture publique des sacs PICS qui a eu lieu au CeRPA de la région Zou-Collines à Bohicon, en milieu de semaine dernière.

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Du simple curieux au notable et à l’autorité politico-administrative du coin, en passant par le paysan-producteur, la femme transformatrice de niébé et, en premier, l’agent du développement agricole, tous étaient interdits, quasi bouche bé à la vue du niébé (haricot) sorti des sacs PICS dans lesquels le produit a été conservé, durant de si longtemps mois. 6 mois pour la plupart des sacs défaits. Beaucoup de gens étaient merveilleusement surpris de constater que le niébé ensaché garde encore intact sa fraicheur de produit sec n’ayant pas été attaqué par des insectes destructeurs que sont les bruches.

C’est que la magie de la conservation du niébé avec le matériel approprié a bien fonctionné, comme l’a prévue l’équipe de vulgarisation de la nouvelle technologie. Et les leaders locaux présents à l’événement pouvaient s’imaginer que les difficultés de conservation auxquelles leurs populations font face, à longueur de saisons, vont pouvoir être ainsi aplanies. Rapportant des confidences qui lui ont été faites, le représentant du maire de Bohicon lâche: «les producteurs eux-mêmes ont déclaré que le niébé stocké avec la technologie est sain et de bonne qualité», avant d’avouer de lui-même que «le résultat obtenu est édifiant». Ce constat, 50 producteurs et commerçants de niébé mis à contribution dans la commune de Bohicon, pour les essais sur les sacs PICS, l’ont fait et près de 500 autres ont pris une part active lors des séances de sensibilisation et de démonstration dans les 10 villages ciblés ayant abrité les activités du projet PICS, du nom de l’Université américaine de Purdue, cheville ouvrière de la conception de la technologie. Comme pour rassurer, le représentant du maire indique que cette dernière «est beaucoup appréciée par les commerçants et producteurs qui l‘ont déjà adoptée». Son repère d’appréciation se fonde, entre autres, sur la forte demande des sacs PICS enregistrée au cours de la campagne agricole 2010-2011, laquelle demande a, selon ses propos, «sensiblement augmenté». Et pour assurer à la technologie la percée requise au cœur des communautés rurales et sur les marchés, et espérer qu’elle rentre définitivement dans les usages paysans, commerciaux et domestiques, il sollicite de la coordination la possibilité d’une «révision à la baisse du prix du sac à l’unité». Ceci permettrait que le matériel soit, dit-il, «à la portée de tout le monde».

D’autres recherches sont en cours…

Déjà, dans cet esprit, la coordination régionale du projet a mis à la disposition des équipes de techniciens des CeRPA du Bénin (Centre régional de Promotion agricole) et ceux de l’ITRA (Institut togolais de la Recherche agricole) et ICAT du Togo ainsi que des animatrices d’Ong des deux pays -ayant sensibilisé les populations cibles- une quantité non négligeable de sacs à titre gratuit pour les besoins des essais et démonstrations de la trouvaille en milieu paysan réel. M. Jules Kpotan, facilitateur du projet PICS basé à Dassa-Zoumé et agent responsable du CeRPA Zou-Collines, l’a souligné dans son bilan liminaire des activités menées par le projet dans la région. En fonction de l’effort fourni et des résultats atteints, le Directeur général du CeRPA Zou-Collines, le Dr. Pamphile Tobada, a dit ses remerciements et sa gratitude à l’encadrement du projet dont la coordination est assurée par le Dr Ousmane Coulibaly de l’IITA-Bénin. En prenant la parole à la suite de tous, Dr Coulibaly a, d’entrée de jeu, salué la détermination, le courage ainsi que la collaboration des nombreux groupements de paysans et de femmes transformatrices de niébé qui ont permis de faire aboutir les objectifs du projet. Il met l’accent sur le sens de protection de la santé et de l’environnement dont tout ce monde a fait preuve, en acceptant d’adopter les sacs PICS, lesquels n’autorisent pas la manipulation de produits chimiques pour la conservation du niébé très recherché pour l’alimentation des consommateurs acheteurs. C’est aussi l’occasion pour lui de faire part de la capacité de génération de revenus de ce public-cible à partir de la vente au prix coûtant du niébé conservé dans des sacs PICS pendant des mois et rendu sain à la consommation. Par ailleurs, Dr Coulibaly loue l’esprit progressiste des femmes paysannes et transformatrices de niébé, notamment, qui consacrent l’essentiel de leurs revenus générés par le travail de la légumineuse, aux besoins de santé et d’éducation des membres de la famille, et plus particulièrement des enfants. Il fait noter que des recherches sont en cours pour déterminer la possibilité d’utiliser les sacs PICS pour le stockage d’autres cultures telles que le soja, le maïs, les cossettes de manioc… sans oublier les perspectives de récupération qui s’offrent lorsque les sacs sont en fin de vie. Autant de préoccupations qui relèvent, «non seulement des questions de développement mais aussi des questions de recherche pour le développement», a-t-il tenu à souligner, avant de dire merci à tous les acteurs du projet pour leur implication réussie aux activités de vulgarisation des sacs PICS. Il faut préciser que l’assistance a eu droit à la présence de Mme Fabriès Heather, membre de la coordination internationale du projet, venue l’Université Purdue aux Usa. Des séances de démonstration de l’utilisation des sacs PICS ainsi que des chants et danses animés en langue locale Fongbé par les femmes des groupements villageois ont agrémenté l’ambiance. A travers leurs compositions musicales, nos actrices de circonstance ont partagé avec l’assistance leur expérience quant à l’efficacité et l’efficience de l’utilisation des sacs PICS.

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Emmanuel S. Tachin

Consultant Media,

Projet PICS-IITA

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