Après les élections: l’heure de la manipulation des chiffres

L’attente de la proclamation des résultats provisoires des élections législatives par la Commission électorale nationale autonome(Cena) ouvre la voie à toutes les spéculations possibles. Comme après l’élection présidentielle, c’est encore la presse- une certaine- qui est mise à contribution pour préparer l’opinion à accepter la victoire de la liste Fcbe. Pendant que cette « presse » entretient ce flou, la machine de la manipulation des chiffres fonctionne à plein régime. A l’instar de la présidentielle du 13 mars, les élections législatives ouvrent la voie à une période postélectorale difficile faite d’angoisse, d’incertitude et d’interrogation. Certains canards de la place, proches pour la plupart du pouvoir, publient des chiffres et proclament au gré de leurs vouloirs et de leurs accointances politiques les noms des députés. Les noms et les répartitions  de siège varient selon les journaux.  La majorité parlementaire aussi bascule dans un camp ou dans un autre  selon les journaux et les affiliations politiques.  Depuis deux jours, cette « communication postélectorale » a pris d’ampleur avec des manchettes de plusieurs journaux qui annoncent la majorité au président Boni Yayi. Surfant sur le silence de l’opposition, la mouvance présidentielle évolue progressivement dans sa volonté de créer la confusion et de préparer l’opinion à accepter sa victoire aux élections législatives. Et c’est ainsi que fonctionne la spéculation qui permet à la mouvance de se bonifier à travers des articles de presse. Parti d’un seul, le nombre de députés de la majorité présidentielle dans le Couffo, a augmenté progressivement pour atteindre deux et trois. Un des canards spéculateurs n’a pas eu froid aux yeux pour annoncer hier que l’Un ne se retrouve qu’avec deux sièges sur les six. Les Fcbe, eux, se tapent quatre sièges. Une inouïe mais surtout irréaliste au regard des chiffres de la dernière élection présidentielle du 13 mars. Dans la 15è circonscription électorale, les Fcbe passent aussi d’un siège à deux. Idem dans la 19è où elles passent de zéro à un siège. Toutes ces variations de chiffres se passent dans les journaux et n’ont visiblement aucun lien avec la réalité du terrain. Le paradoxe vient de la 15è circonscription électorale. Selon des sources dignes de foi,  l’honorable Isidore Gnonlonfoun, en tête de la liste Fcbe dans la 15è, déçu de son échec et de la faible  intention de vote obtenue dans ses fiefs Toffin de St Cécile, Ahouansori, Ladji et consorts, n’a pas hésité à déverser sa colère sur ses militants, en les traitant, dans un marché du coin, de malhonnêtes qui ont pris son argent et ses sacs de riz sans voter pour lui. Informées de la grossièreté des ces propos, certains seraient allés verser les riz devant sa porte.  Pendant qu’il s’apitoie sur son sort et s’en prend à ses militants, la communication postélectorale le fait élire député et mieux attribue deux sièges à la liste Fcbe dans cette circonscription électorale. Mais en vérité, sous ces déclarations fantaisistes de statistiques électorales se cachent bien une véritable machine de fraude et de tripatouillage de chiffre. Selon des sources concordantes, il existe bien une cellule de fraude installée au 5è étage de l’immeuble d’un ministère où on procède actuellement au changement des vrais chiffres sortis des urnes par d’autres plus favorables au pouvoir. L’insolite découverte de feuilles de dépouillement il y a quelques jours dans les rues de Cotonou est un indice fort qui renforce ces soupçons. Que Diantre va-t-on manipuler l’opinion jusqu’à ce point. Pendant ce temps, l’opposition dort et laisse faire les choses.

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