Des artistes piratent leurs propres créations

En matière de lutte contre la piraterie des œuvres d’art, il est aisé aujourd’hui, de constater l’existence d’un système de voleur qui crie “oh ! voleur” notamment dans le rang des producteurs d’œuvres phonographiques dont chanteurs et cinéastes. S’il est vrai que tous ces artistes se plaignent de  ce que la piraterie tue leurs créations, -par conséquent, ils ne vivent pas réellement de leurs œuvres-, il n’en demeure pas moins vrai que bon nombre parmi eux sont des facilitateurs de ce que certains qualifient désormais de «virus artistique». Ils le sont à plusieurs niveaux.

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D’abord, il n’est pas rare d’avoir sur toute l’étendue du territoire nationale des Cd sans timbre. Peu importe, que cela soit du Bureau béninois du droit d’auteur et droits voisins (Bubedra) ou d’autres associations de défense des intérêts de l’artiste. Il faut le préciser, outre le Bubedra, il existe aujourd’hui au Bénin, d’autres associations d’artistes et d’acteurs culturels qui réclament avoir aussi le droit de production de timbres pour les œuvres phonographiques. Néanmoins, il existe toujours des artistes qui, peut être ne mesurent pas encore la portée de l’apposition d’un timbre sur leurs œuvres avant la commercialisation. Ce qui déjà ouvre une voix d’accès facile aux pirates qui en profitent autant qu’ils le peuvent.

L’autre circuit de piraterie que trace l’artiste lui-même est celui relatif à la copie de ses œuvres sur des périphéries portables dont clés Usb, cartes mémoires, sous prétexte que c’est pour des amis. Les amis qui certainement ont aussi des amis. Le circuit s’élargie ainsi. Ce faisant, par quel génie pourra-t-il accuser telle ou telle personne d’avoir piraté son œuvre. A entendre certains parmi eux, il s’agit là d’une méthode de promotion de leurs créations. La piraterie serait selon eux, un canal de promotion de l’artiste. Ils sont en majorité des auteurs compositeurs chanteurs. Pourtant, ils sont nombreux à ne pas déplorer l’existence du mal.

Cette pratique de copie sur des périphéries portables s’observe aussi au sein  de certains orchestres ou groupes de musique. Eux qui parfois sont appelés à exécuter en live des morceaux d’autrui. Dans le système de travail et pour y arriver le plus rapidement possible, chaque musicien du groupe doit disposer du morceau sur lui pour un travail personnel avant les répétitions collectives. A ce niveau, en lieu et place d’un album original par musicien, on se contente plutôt de graver  les chansons sur des Cd vierges, des clés Usb ou des cartes mémoires de téléphone portable.

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Les organisations de lutte contre la piraterie des œuvres d’art pourront-ils défendre les intérêts d’un auteur qui lui-même contribue contre façon de son œuvre? La lutte piétine toujours. Certainement, lorsqu’elle sera réellement efficace, les structures en charge sauront définir un certain nombre de critères pour faire face aux artistes qui sont eux même pirates ou facilitateurs de la piraterie de leurs œuvres.

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