Elections législatives à Malanville: les gros bras du «braquage» électoral

Les législatives du 30 avril, caractérisées par des fraudes à grandes échelles dans la 1ère circonscription électorale regroupant (Malanville, Kandi et Karimama), ont été organisées par l’une des plus importantes formations politiques de la localité. Une situation qui mérite l’attention particulière des sages de la Cour constitutionnelle. Bourrages d’urnes, bulletins pré-estampillés, votes massifs d’étrangers n’ayant pas auparavant leurs noms sur la liste électorale, votes de mineurs etc. Voilà le triste spectacle vécu dans toutes les communes de la 1ère circonscription électorale. Tout ceci a été orchestré au vu et au su de tout le monde. Dans les bureaux de vote du village de Madikali Centre, dans la commune de Malanville par exemple, tout a commencé par le débarquement d’une horde d’étrangers  venus voter. C’est alors qu’intervient une altercation entre ces éléments venus d’on ne sait où et ceux des listes «Amana» de Nassirou Bako Arifari qui s’opposent au vote de ces personnes identifiées comme étrangères. Un des membres de l’un des bureaux de vote, précisément au niveau du bureau de vote N° 5, s’opposant à ces votants, s’est vu infliger plusieurs gifles. Même l’agent de sécurité de la gendarmerie nationale présent sur les lieux, voulant mettre de l’ordre entre ces partisans, s’est vu mordre le doigt. Cette scène malsaine entache la transparence et la crédibilité du scrutin dans cette zone du septentrion.

Toute cette échauffourée, il faut le signaler, se passait au vu des délégués de la Cour constitutionnelle qui sont venus surprendre l’incident. La présence d’un huissier de justice commis par une liste adverse n’a pas freiné l’élan des partisans fauteurs de trouble, lesquels étaient déterminés à en découdre avec les membres de ces bureaux de vote.

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Plusieurs autres irrégularités ont également émaillé ce scrutin législatif, notamment au bureau de vote N°4 de Kassa, dans l’arrondissement de Malanville où des affiches de campagne d’un leader politique encore dans la course ont été observées au début du déroulement du vote. Dans le même bureau de vote, au lieu de deux mandataires prévus par la loi, on en dénombre jusqu’à cinq, répondant au nom de la même liste.

Karimama, ville frontalière ou grand marché électoral

En matière d’irrégularités, le cas du quartier Tassi-Tégui dans l’arrondissement de Malanville est très patent. Il était aisé de constater que dans presque tous les 24 bureaux de vote que compte cette localité, des bulletins de vote pré-estampillés sont échangés contre des billets de banque près desdits bureaux de vote.  A Karimama, ville frontalière du nord Bénin, un grand marché électoral s’est mis en place de part et d’autre avec de gros camions transportant des humains comme du «bétail».

A Kandi, on déplore  malheureusement à la fermeture de la campagne des morts suite à une parade orchestrée. Ici, ce sont des véhicules immatriculés au Niger qui ont effectué le transport massif de voyageurs, eux-aussi, venus d’ailleurs prêter main forte. Quelle démocratie? Autant d’irrégularités qui caractérisent cette liste ouvertement ambigüe et responsable de vulgarité rare dans notre processus démocratique.

La Cour constitutionnelle garante de l’équité, la transparence et la crédibilité de ces élections doit prendre des mesures légales afin d’épargner à notre démocratie toutes pratiques moyenâgeuses discréditant nos institutions républicaines.

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