Affaire Icc services et consorts: Boni Yayi semble oublier les spoliés

Après sa réélection au premier tour, le Chef de l’Etat n’affiche plus aucune volonté en ce qui concerne le paiement des grugés de la nébuleuse dénommée ICC services et consorts. Il n’en a même pas fait cas, dans son adresse, la dernière, à l’intention du peuple et de ses nouveaux élus.

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Alors qu’il serait le principal promoteur, d’après les mémoires publiés par Constant Amoussou, l’ex-procureur général, Yayi l’a nié à plusieurs reprises, pendant la période des campagnes électorales. Il avait, cependant, promis de procéder aux remboursements, dès sa réélection. Il est réélu et plus rien. C’est le silence radio. Le quotidien des victimes continue toujours d’être fait de son cortège de plaintes et de complaintes. L’espoir de retrouver, un jour, ses avoirs n’est plus permis. On s’en remet à Dieu…

Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient, dit l’adage. Boni Yayi a appâté les populations épargnantes, puisque son langage a radicalement changé. Le pot aux roses fut alors découvert par les spoliés lors de sa cérémonie d’investiture, où dans son discours, il dit qu’il allait contraindre les dirigeants des structures illégales de collecte d’argent à en assumer le remboursement. Il a rendu les choses plus claires, les responsabilités sont donc partagées, et Boni Yayi ne tiendra peut être plus sa promesse électorale.

On l’a pourtant vu dans pratiquement toutes les régions du pays où, il clamait haut et fort son innocence en incriminant ses proches collaborateurs dont les uns ont été virés de son environnement immédiat, et les autres jetés en prison. Par là même, il exhortait les pauvres populations épargnantes à voter massivement pour lui, dernier acte, selon lui, leur permettant de retrouver leurs sous ayant servir à graisser la machine à gruger mise en place, par les ‘’Madoff’’ béninois. «Le Chef de l’Etat devrait rembourser de sa poche les épargnants floués puis être poursuivi devant la Haute cour de justice», a laissé entendre le candidat unique de l’Union fait la nation, Me Adrien Houngbédji, le 16 Juillet 2010. Ce jour-la, le leader de l’opposition sonnait la charge contre le Président Boni Yayi. Ce dernier avait déjà fait tomber des têtes. L’incendie a été maitrisé au plan politique, et il est réélu malgré tout. Cela ne suffit pas à calmer les épargnants ruinés, ni à faire disparaitre les traces de ce scandale financier dont on estime à plus de 100 milliards l’argent collecté par une dizaine d’établissements (dont ICC Services) proposant, en toute illégalité, des rémunérations à plus de 200%.

Yayi veut ruser après sa brillante élection

Il serait passé pour un vendeur d’illusion de par son attitude d’après sa réélection. Il est temps qu’il enlève du subconscient du peuple cette image qui, certainement, n’est pas du genre à l’honorer en tant que grand homme d’Etat. Rembourser ou contraindre à rembourser, les victimes qu’elles soient consolées ou non, ont cette seule possibilité de rentrer en possession de leurs avoirs aux fins d’une amélioration substantielle de leur quotidien. Les séquelles sont encore là très vivaces. Boni Yayi connait déjà tout sur ce scandale financier, à s’en tenir simplement à ses déclarations politiques, lesquels ont été relayés par toute la presse locale et même étrangère.

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Ce scandale financier, quoiqu’on en dise l’a étiqueté. Et on continue de s’étonner que ce «banquier bon teint», entouré de conseillers suffisamment brillant ayant pourtant fait leurs preuves à plusieurs reprises, se soit laissé piéger par des escrocs présumés.

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