Répression policière à Natitingou: 1 mort, 3 blessés graves et des dégâts matériels

1 mort, trois blessés graves et d’importants dégâts matériels. Telle est l’amère rançon de la répression policière hier à Natitingou. Cette ville située à environ 600km au nord ouest de Cotonou a connu une des matinées les plus violentes de son histoire. La cause de cette barbarie, une marche de protestation au début très pacifique mais qui tourne au vinaigre du fait de l’intervention de l’invité surprise, la police. Cette dernière n’entendait pas voir les populations manifester contre le pouvoir central pour son laxisme et son abandon des travaux de construction et d’aménagement d’infrastructures pour le 1er Août prochain que va abriter cette ville. Las de voir que rien ne bouge à moins de moins de trois mois de ces festivités,  les populations ont décidé de manifester leurs mécontentements par une marche de protestation. Hier sur l’artère centrale de la ville, il était nombreux à manifester.  La police venue pour contrôler la situation s’est a très tôt réprimé la marche lorsque les manifestants ont commencé à barricader la voie par des pneus. Selon des témoins, des sommations ont été données par les agents pour les amener à déguerpir l’artère des trois barricades. Non seulement ils n’ont pas obtempéré  mais ont tenté d’agresser les policiers. Le commissaire de police de Natitingou joint au téléphone par un confrère sur place a reconnu que plusieurs de ses hommes ont été blessés par les projectiles des manifestants. C’est alors qu’ils ont commencé à tirer des coups de feu en l’air pour les dissuader.  Hélas, quatre manifestants ont reçu des balles perdues. Un d’eux tombe pour ne plus jamais se relever. De folles rumeurs dans la ville font état de la mort d’un second manifestant à l’hôpital de Natitingou. Mais vers 16 h, la ville a commencé à retrouver son calme légendaire.

Natitingou comme Djidagba

Nos policiers  ont de plus en plus la gâchette facile. A la moindre marche, ils font usage d’armes à feu. C’est ce qui s’est passé à Djidagba en 2008 lorsque des militaires ont ouvert le feu sur des membres de coopérative qui tentaient d’organiser une Ag élective. Le bilan fut lourd : 5 morts. Depuis, personne n’a été puni et les corps des cinq personnes sont toujours à la morgue. Hier, c’était la même chose. Vivement la pondérance dans les rangs des jeunes qui entrent sous les drapeaux. Les hauts gradés de la police et de la gendarmerie ont du pain sur la planche.  MarceL Zoumènou

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Un pouvoir averti…

Selon un communiqué de presse adressé à notre rédaction, en début de mois courant, par le comité de développement de la ville de Natitingou, les populations de la localité avaient déjà attiré l’attention de l’opinion nationale sur les griefs qu’elles portent contre les autorités politico-administratives de l’Atacora-Donga et du pouvoir central à Cotonou.

Aux pas cadencés et au rythme des chansons et slogans de combat, les populations de Natitingou ont manifesté, la semaine dernière, leur rejet d’un 1er août 2011 bâclé à Natitingou. Des centaines de personnes, évaluées à plus de 2000 femmes, hommes, jeunes, travailleurs, ouvriers, artisans, paysans, élèves et étudiants ont marché sur plusieurs kilomètres pour crier leurs ras-le-bol au gouvernement de Boni YAYI et ses sous-fifres locaux. Sur des banderoles et pancartes l’on pouvait lire «Natitingou dit non à un 1er août 2011 bâclé» ; «Yayi = Sagui = N’Dah = Metiki» … ; «Nous exigeons les 20 milliards pour la construction immédiate d’une belle ville». La jeunesse scandait qu’elle veut de grandes infrastructures de loisirs et sports ; les femmes, un grand marché moderne et plusieurs marchés de quartiers ; les élèves et étudiants veulent des infrastructures didactiques adéquats, bref de meilleures conditions d’étude ; les populations réclament plus de sécurité dans la circulation avec l’ouverture d’une voie de contournement de la ville pour gros porteurs, et des voies pavées ou bitumées à l’intérieur de la ville ; elles réclament l’équipement adéquat de l’hôpital de zone  et la construction d’un véritable Centre Hospitalier Départemental (CHD), un commissariat de police  reconstruit et bien équipé pour offrir de meilleures conditions de sécurisations de la ville à leurs fils policiers ..

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