Structuration-type du 1er Gouvernement de Développement du Quinquennat 2011-2016

L’histoire récente de la gestion des différentes équipes gouvernementales, particulièrement, la gestion du collectif des différents Ministres qui ont assisté l’actuel Président de la République à décliner son Projet de société durant la grande décennie 2006-2011 qui s’achève, laisse croire que l’«Equipe-type» du Gouvernement, sa structuration et les complémentarités qu’elle comporte ou implique, détermine l’efficacité de l’action des hommes en charge de l’animer, et, limite, indiscutablement, les pertes d’énergie de la chaîne décisionnelle du quotidien gouvernemental en actions continues. Sans vouloir critiquer la politique organisationnelle des gouvernements successifs de Boni YAYI, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, encore moins son management, il apparaît, à l’observateur attentif, que les politiques de structuration des différentes équipes gouvernementale, sa gestion active et les ajustements dans l’animation au jour le jour, ont, finalement, constitué le calvaire du Président de la République. Aussi, s’avère-t-il très important d’envisager que la tâche décisive et déterminante de structuration dynamique de l’équipe gouvernementale fasse objet de discussion, lors des interminables séances de concertation, souvent pénibles, quelque peu productives des forces politiques en coalition structurée ou non, en union pensée ou circonstancielle, pour éviter la gestion, quelque peu, gloutonne des positionnements au lendemain de la victoire.

L’impact de la structuration de l’équipe gouvernementale sur les politiques et  stratégies de développement à mettre en œuvre durant le «Quinquennat de Transition 2011-2016» est si grande qu’il s’avère très utile que le chemin soit balisé grâce à un exercice, préalablement,  bien effectué par un citoyen, ancien présidentiable, mais, pas candidat aux actuelles élections présidentielles, par conséquent, ne pouvant, conséquemment, pas être déclarée «Président de la République pour le quinquennat 2011-2016». Ce travail citoyen paraît très essentiel pour éviter les  incohérences multiples et même multiformes, observées dans les structurations successives de l’équipe gouvernementale. Ces handicaps quasi-structurels se sont révélés, au grand jour,  pour toutes les structurations gouvernementales proposées, depuis la prestation de serment le 06 avril 2006 à Porto-Novo à ce jour. Les vrais motifs de la permanence d’une telle faiblesse résultent du manque de clarté dans  la compréhension de deux petits mots : vitesse et précipitation. Vitesse n’est pas précipitation ! Précipitation n’est pas vitesse!

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Les grands objectifs déclinés du Projet de Société de l’ «ancien- nouveau» Président de la République ou du «nouveau- nouveau» Président de la République  devraient pouvoir être bien cernés et la mission à assigner au premier gouvernement de ce quinquennat de transition très claire pour le Candidat appelé à assumer cette haute charge durant, globalement, les 1800 prochains jours. La clarté des objectifs du premier Gouvernement du «Quinquennat de Transition», dans la tête du Chef de l’Etat, conduira à une structuration optimale de l’équipe gouvernementale, et, par suite, à une déclinaison conséquente des missions assignées à  chacun des Ministères à créer. Sur cette base, le Chef de l’Etat finalisera les feuilles de route de chacun des Ministères, et le timing de mise en  œuvre des programmes d’activités spécifiques. Et, dans le respect des contraintes politiques qui sont les siennes, de la gestion dynamique de la majorité à géométrique variable qu’il souhaiterait se donner à l’Assemblée Nationale, le président de la République détermine sa première équipe gouvernementale.

La sinistrose ambiante, suite aux différentes affaires ou présupposées affaires, dicte la prise du premier décret portant composition et organisation du Gouvernement, Gouvernement équilibré, et, très restreint, gage de grande opérationnalité et d’efficacité.

Pourquoi cet exercice exigeant et rigoureux devient-il indispensable ?!

Pourquoi essayer un tel exercice et quel est son degré d’utilité?

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Pourquoi rechercher une opérationnalité et une efficacité qui comportent des germes de perte de popularité ?!

L’expérience récente du quinquennat 2006-2011 qui tire vers sa fin a connu  certaines difficultés à coûts de gestion très préoccupantes. L’effectif de l’équipe gouvernementale a fortement accru. Cet effectif, durant les quinze premières années de vie de la démocratie multipartite au Bénin, a toujours été limité, pratiquement, à vingt membres  ministres. Entre avril 2006 et mars 2011, le nombre de ministres est passé de vingt (20) à trente (30), soit un taux d’accroissement de 50%. Cet accroissement a un impact budgétaire non négligeable !

De plus, la vitesse de rotation des membres du Gouvernement reste, globalement, élevée. Ce mouvement d’entrée et de sortie dans l’équipe gouvernementale pourrait agir sur l’efficacité du pouvoir Exécutif,  conduire à une banalisation de la fonction ministérielle, voire, à la limite, une dévalorisation !

Les statistiques des remaniements ministériels mériteraient d’être tenues dorénavant, car, fait on ne peut plus très grave, l’aisance observée dans les changements de dénomination des ministères. Le premier gouvernement d’avril 2006 a opéré, au niveau de certains ministères régaliens à l’instar, des ministères en charge des finances et en charge du Plan,  une concentration remarquée créant un Ministère du Développement, de l’Economie et des Finances, assisté d’un Ministère Délégué chargé du Budget.

Dès le premier remaniement ministériel, deux Ministères d’Etat ont été créés dont un Ministère d’Etat chargé du Développement, de la Prospective, de l’Evaluation des Politiques Publiques [ et de la Coordination de l’Action Gouvernementale] et un Ministère, de plein exercice, en charge de l’Economie et de Finances. Comme conséquence immédiate de ce choix politique, les anciens imprimés   et «autres papiers à en tête» commandés début avril 2006 sont constatés comme «Stock morts». Et de nouveaux imprimés devront être commandés ! Cette nouvelle commande d’imprimés qui fait suite aux  commandes effectuées  début avril 2006, suite à la composition de la première équipe gouvernementale, entraîne des dépenses budgétaires non rigoureusement prévues et les marges de manœuvre des services de la direction du Budget deviennent limites ! L’ossature gouvernementale a connu des changements très rapides, et, dans beaucoup de ses compartiments. Il conviendrait, à l’avenir, de se cantonner aux dénominations génériques: mentionnez, par exemple, à l’avenir «Ministère en charge des Finances»,  «Ministère en charge du Développement». Ce qui limiterait les gaspillages de ressources financières dus à la multiplication des baux de bâtiments conçus pour le logement des familles, le renouvellement des commandes d’imprimés à entête avec d’anciens stocks importants d’imprimés à même usage, les graves déperditions de temps pour retrouver un ministère ou une direction technique du même ministère!

Aussi, serait-t-il vivement indiqué d’envisager, pour le quinquennat 2011- 2016,  une vraie équipe gouvernementale, forte de quinze membres, non compris le Chef de l’Etat: trois (03) Ministères d’Etat dont un (01), si nécessaire, en charge de la coordination de l’action gouvernementale,  et douze (12) Ministères de plein exercice. Chaque Ministre propose, à nomination, les membres de l’équipe devant constituée son cabinet restreint, et, assume, avec eux, de la mise en œuvre responsable de sa feuille de route.

L’avantage d’une telle structuration gouvernementale animée par des Ministres responsables du choix des membres de leur cabinet respectif, devrait permettre au Gouvernement de gagner, tant en fonctionnalité qu’en opérationnalité, et, à coup sûr, éviterait le drame de Ministères ne disposant pas d’immeubles propres, et, parfois, le ridicule de directeurs recherchant, en vain, la localisation de ses collaborateurs pour un léger contrôle de routine !!! Les femmes et hommes, invités à servir la République sous la supervision du Chef de l’Etat, pourraient être installés immédiatement dans des Immeubles de l’Etat, disposant de cabinet politique resserré, des cadres de  la haute administration, plus disponibles, car, mieux responsabilisés.

C’est à ce prix que le Bénin bâtira une véritable administration de développement qui confortera l’unité nationale, réduira la pauvreté grâce à la création de richesses réparties selon une dynamique de partage sue de tous. L’espérance du développement authentique recherché s’élèvera sur le Bénin. Ce développement ne s’arrêtera pas à la simple croissance économique. Car, pour être authentique, le développement doit être intégral. Il doit promouvoir tout homme et tout l’homme.

Cette espérance suppose une renaissance des hommes et femmes béninois ! Un état d’esprit nouveau ! Une humilité sincère et assumée ! Une disponibilité à la remise en cause permanente ! Pour son développement, le Bénin doit, désormais, compter sur des durs, des purs, et, des sûrs!!!

Rhétice Franchy DAGBA

(Spécialiste Principal en Gestion de l’Economie Publique, en Systèmes et Structures, et Analyste des Systèmes Bancaires et Financiers)

La structuration d’un véritable Gouvernement de combat pourrait se présenter comme suit:

Président de la République

Chef de l’Etat,

Chef du Gouvernement

 

Ministre d’Etat  chargé de la Défense Nationale, de l’Intérieur,  et de la Sécurité

Ministre d’Etat en charge du Développement, de l’Economie, des Finances et de l’Evaluation des Politiques Publiques

Ministre d’Etat chargé de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports

 

Min de la Santé, de la Solidarité Nationale et de la Recherche Médicale

Garde des Sceaux, Min de la Justice et des Droits de l’Homme

Min de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement, de l’Urbanisme, et de l’Economie forestière

Min des Travaux Publics, des Transports et de l’Economie Maritime

Min des Relations Extérieures, de la Coopération et de l’Intégration Africaine

Min du Développement Rural et de la Promotion des Micro-Projets

Min de la Fonction Publique,  de l’Emploi, de la Réforme Ad

Min du Commerce, de l’Artisanat et de l’Industrie Touristique

Min de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale

Min de la Communication et des Technologies Nouvelles

Min de la Culture, et de l’Economie Touristique

Min de l’Energie des Mines,  de l’Hydraulique, de la Recherche Pétrolière,

Le Président de la République anime:

Tous les quinze (15) jours, une réunion, d’une durée de deux (02) heures au maximum, regroupant lui-même et ses trois (03) Ministres d’Etat, réunion de grande réflexion sur l’état de la Nation : Les contraintes qui pèsent sur l’action gouvernementale, et, les problèmes spécifiques qui entravent le développement sont passés en revue.

La réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres (éventuellement, chaque mercredi) avec publication systématique des grandes décisions ! Les nominations des Cadres de la Nation à de hautes fonctions techniques, à critères préétablis, connus de tous car publiés, seront examinées et prononcés, une fois par mois, lors du dernier Conseil des Ministres du mois en cours.q

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