Beaucoup de béninois l’attendaient sur ce point important. Il l’a lui-même promis à plusieurs reprises, depuis la dernière campagne électorale jusqu’à son plus récent message à la Nation. «La nouvelle équipe gouvernementale sera réduite pour tenir compte des moyens limités de l’Etat et respectera bel et bien le principe du genre et de la parité conformément à mes engagements antérieurs..» proclamait urbi et orbi, Boni Yayi. Dans les faits, le nombre passera de 30 à 26 postes ministériels. 4 de moins donc. C’est déjà un effort, diront certains, mais le président Boni Yayi aurait encore pu mieux faire au regard de la nouvelle configuration gouvernementale. Grand pays de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire n’a pas encore atteint jusqu’à la date d’aujourd’hui le chiffre 20 en matière de départements ministériels. Et il est évident que le gouvernement annoncé par le nouveau président Alassane Ouattara, restera dans la même ligne. La grande France aussi est demeurée très moins gourmande sur ce volet, à peine quinze vrais ministres et des secrétaires d’Etat, genre demi-ministres mais qui ne pèsent pas réellement dans le budget français. Boni Yayi devrait donc s’inspirer de ces quelques exemples pour offrir au Bénin, une équipe gouvernementale plus serrée, dans la droite ligne des grandes réformes qu’il entend entreprendre au cours de ce deuxième quinquennat.
Si des ministères, comme artisanat, industrie et commerce ont été regroupés en un seul, la même opération était vivement attendue ailleurs. Les trois ordres d’enseignements par exemple auraient pu se retrouver en un seul bloc, ou à défaut deux, pour limiter les lourdes dépenses y a afférentes. Idem pour le ministère de l’économie maritime resté intact alors qu’il aurait pu être rattaché à celui des travaux publics et des transports. Culture et sport aussi pourraient se rallier pour constituer un seul département ministériel ; l’espérance ayant démontré, que la séparation n’a véritablement apporté grand-chose à ces deux secteurs.
L’innovation de Boni Yayi II réside également dans l’option d’un premier ministre, devenu un fait concret depuis ce week-end. Même si le Bénin en est à sa deuxième expérience, le nouveau premier ministre en la personne de Irenée Koupaki, a été dépouillé de récents attributs qu’il aurait pu garder, pour faire économie d’un autre département ministériel ; à savoir celui de la prospective et consorts, désormais confié au beau-frère du chef de l’Etat, Marcel de Souza. Au finish, 5 à 6 portefeuilles ministériels auraient pu ne plus figurer dans le nouveau schéma, à la satisfaction générale des Béninois davantage préoccupés par la réduction du train de vie de l’Etat. Mais rien n’y fit. La réduction obtenue est légère et insignifiante. Le président Boni Yayi a sans doute de la peine à se débarrasser de ses soucis de gratitude et de partage de gâteaux envers certains courtisans zélés.
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