Yayi se débarrasse des « fils de… »

Fini l’ère des enfants d’anciens présidents dans le gouvernement de Boni Yayi? Tout  en donne l’impression avec la  fraiche équipe gouvernementale. Le Chef de l’Etat semble avoir fait d’autres options, apparemment. En nommant le très jeune Modeste Kérékou à l’époque, il voulait sans doute contenter son général de père, Mathieu Kérékou, avec qui le courant n’était plus alors au beau fixe.

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L’étonnement des Béninois autour de cette nomination s’était surtout fait grand lorsqu’on se rappelle des sévères diatribes qu’avait  essuyées le gouvernement de Yayi de la part du fils de Kérékou, à la suite d’un ouvrage écrit par un membre du gouvernement qui incrimine vastement  le régime Kérékou dans les nombreux problèmes et scandales connus par le  Bénin. Son entrée  dans  ce même gouvernement était donc perçue comme un grand coup de Boni Yayi et a fini par aplanir les divergences entre  ce dernier et la famille Kérékou. Membre du parti Upr de Saley,  Modeste Kérérou était également vu comme un gros poisson que Yayi a réussi à repêcher  dans la marre  politique béninoise. Le second fils d’ancien président, Galiou Soglo, aujourd’hui, hors de l’équipe gouvernementale, est aussi un cas non moins important. En se débarrassant finalement de lui, Boni Yayi a compris qu’au-delà de ses compétences avérées, Galiou Soglo, constituait une autre problématique politique qu’il préfère ne plus trainer longtemps. D’abord ministre des sports et loisirs  et ensuite ministre de la culture jusqu’à son éviction récente du gouvernement, Galiou Soglo  a préféré collaborer avec le Chef de l’Etat, contre  la volonté de ses géniteurs, Nicéphore Soglo et Rosine Vieira Soglo. Il était devenu de ce fait, l’enfant rebelle et indésirable de cette noble famille, mais n’en faisait pas une histoire. Bien au contraire, le ministre Galiou Soglo vomissait presque sur ses parents et ne manquait pas de les discréditer  quand l’occasion lui est offerte. Il en fera pire, en accusant la Renaissance du Bénin et ses géniteurs d’avoir orchestré  eux-mêmes le braquage survenu entre-temps au siège d’une de leur résidence sise à  Kouhounou.

L’autre enfant ou presqu’enfant-elle préfère filleule- d’ancien Chef de l’Etat, en occurrence, le Dr Emile Derlin Zinsou, aurait pu également être maintenue dans le nouveau gouvernement. Claudine Prudencio, puisque  c’est d’elle qu’il s’agit  était ceux des anciens ministres de Yayi qui proclamait sur tous les toits sa nomination comme étant, un privilège réservé aux progénitures des anciens présidents de la république. En se faisant élire pour la première fois député à l’assemblée nationale à la dernière législature, cette grande dame, toujours richement habillée, élue également dans le bureau du parlement, change désormais  de destination et s’y tiendrait mordicus. Au demeurant, on constate qu’ils sont tous partis, et Boni Yayi n’en a plus nommé d’autres. Son concept de la refondation qu’il prône tant le contraint-il à ne plus s’acoquiner avec «les enfants chéris» de ses prédécesseurs ?   Visiblement, l’homme a pris de  la hauteur et semble beaucoup plus s’émanciper des pères depuis peu.

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