Après les législatives: l’Union fait la nation en quête «d’union»

Les  soupçons et les méfiances se sont accrus. Les vieilles rancunes ont refait surface. Depuis les dernières élections présidentielles et législatives et leurs résultats en dessous des espérances, l’Union fait la nation a perdu considérablement  de sa cohésion. Et s’apparente bien à un ensemble disparate  d’hommes politiques aux intérêts divergents dont certains ruminent une trahison.

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Les échecs successifs aux dernières élections empoisonnent  l’Un.  Déjà après la présidentielle du 13 Mars- remportée au premier tour par le président Boni Yayi, beaucoup se demandaient si l’Un tenait encore sur place. Tant les méfiances et les vieilles rancunes d’antan ont refait surface entre leaders. Les réunions, naguère fréquentes, se sont raréfiées. Les visites d’amitié et les coups de fil aussi. Comme d’ailleurs entre Me Adrien Houngbédji et la famille Soglo, souffle une source proche de celle-ci. Les campagnes pour les législatives se sont passées dans une ambiance viciée. Au début, certains responsables politiques et une bonne frange des militants ont demandé aux leaders que l’Un boycotte ces élections législatives. Les différentes discussions ont tourné autour de cette question avant que le tropisme des intérêts matériels ne prenne le pas sur cette ambition. Et c’est ainsi que l’Un ira aux élections législatives alors que le vent de la contestation des résultats soufflait encore au sein de l’union. Mais il y avait un autre point de divergence au sein de l’Un. En effet, depuis cette élection et la proclamation des résultats, certains militants n’ont de cesse dénoncé une trahison du candidat unique de l’Un Me Adrien Houngbédji, endormi et conduit à l’échec, selon eux par des leaders de l’Un qui ne veulent pas le voir à la Marina. Il se murmure au sein de cette frange, que certains leaders et responsables politiques n’ont pas travaillé réellement pour la victoire du candidat unique et ont même tout fait pour le faire échouer. C’est ce que pense aussi un très proche collaborateur de Me Adrien Houngbédji qui a requis l’anonymat. Ce dernier fustige une trahison. « Houngbédji a été floué, on lui a fait croire à un pacte avec les leaders qu’à une alliance réelle avec le peuple ». Expliquant les raisons de son échec, il précise que Me Houngbédji était trop étouffé et qu’il n’avait pas la latitude pour bien agir et se rapprocher des populations à la base. « Je le voyais trop prudent. Il avait peur de ce qu’il devait dire. Il devait faire attention pour ne pas fâcher les présidents Soglo, Amoussou, Fagbohoun, Sèhouéto… ». Ce qui l’irrite aussi, c’est le manque de solidarité envers le candidat unique après la proclamation des résultats provisoires jugés tripatouillés par l’Un. « Honnêtement,  Avez-vous vu des militants de l’Un manifesté pour contester les résultats avec ferveur ailleurs qu’en dehors de Porto-Novo et d’Akpakpa ? », fulmine-t-il. Cette ambiance ouvre la voie à la fissure et à l’évasion des militants et des responsables.  Selon plusieurs sources, certains responsables politiques de l’Un ont commencé à négocier avec des cadres du palais pour entrer dans la majorité présidentielle. Plus d’un an après sa naissance, l’Un est toujours à la quête de cohésion. Les nombreux efforts faits par son président Bruno Amoussou ne sont pas assez suffisants pour gommer tout de suite les vieilles querelles et les rancunes entassées depuis deux décennies. 2016 reverse encore des surprises avec les menaces de vengeance à l’horizon.

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