Yayi passe à côté du gouvernement d’union

Lors de son investiture le 06 Avril dernier à Porto-Novo, le président Boni Yayi a annoncé publiquement qu’il veut mettre sur pied un gouvernement d’union nationale. Mais en lieu et place de ceci, le Chef de l’Etat a formé un gouvernement fortement ancré dans sa mouvance, avec une légère ouverture vers la Rb, le parti Force Espoir et quelques personnalités apolitiques. Ils attendaient impatiemment ce gouvernement mais depuis samedi, les hommes politiques ont vu leurs espoirs s’effondrer comme des châteaux de cartes. L’espoir mis par certains dans le gouvernement d’union nationale s’est  estompé. En dehors de la Rb qui s’en est sortie timidement avec un seul poste ministériel, le président Boni Yayi n’a compté que sur ses proches collaborateurs et les hommes de son sérail politique. Pas de Psd, de Madep, de l’Undp, de Force Clé, pourtant nous souffle-t-on à la Marina, des consultations auraient été faites avec ces partis pour d’éventuelles entrées au gouvernement. Mais au finish, seuls la Rb et le parti Force Espoir d’Antoine Dayori ont pu entrer au gouvernement avec Blaise Ahanhanzo Glèlè au ministère de l’habitat et de l’urbanisme et Nassirou Arifari Bako au prestigieux ministère des affaires étrangères. Avec toutefois une petite déception du côté de la Rb qui rêvait en avoir deux postes au moins selon les clauses de l’accord politique. Déjà, il se susurre des grincements de dents dans ce parti, et on n’hésite pas à dire que la récompense n’a pas été à la hauteur de la « trahison parlementaire » de l’opposition. Pour autant, on ne regrette pas grand-chose étant donné que l’objectif est de rentrer au gouvernement à tout prix. Mais la notion de gouvernement d’union nationale, souvent aux contours flous, peut avoir une autre compréhension pour le président de la république. En effet, en faisant entrer Marie Elise Gbèdo, Dorothée Akoko Kindé Gazard, des personnalités connues pour ne pas être arrimées à une coterie politique, Yayi semble bien remplir son concept d’union nationale.  Encore qu’à ce niveau, des doutes persistent sur la neutralité politique de ces personnalités. Même les petits partis politiques de la majorité présidentielle qui ont permis au pouvoir de renforcer sa majorité parlementaire après les élections législatives du 30 Avril ont déchanté. On se rappelle qu’à quelques jours de la formation de ce nouveau gouvernement, des partis politiques et des personnalités proches du pouvoir ont fait des communications pour faire comprendre au Chef de l’Etat que c’est un danger pour la démocratie et pour lui-même de mettre les partis de l’opposition dans le gouvernement. Certainement que ce discours a influencé le président Yayi pour la formation de ce nouveau gouvernement.

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