2nd quinquennat de Boni Yayi : la religion s’invite dans la refondation

Bénin – Annoncée comme une autre façon de gérer le pays, la refondation, est adoptée par les dirigeants de certaines instances religieuses qui en font déjà des sujets de prêche.

On n’était à mille milieux d’imaginer que Boni Yayi pouvait encore utiliser cette vieille méthode de «grand- mère» qui avait brillé par son échec dans un passé récent. L’enjeu est de taille nous dira t-on, puisque d’ici peu la refondation pourrait entrer dans sa phase active, où les ministres iront au contact des populations déjà rongées par la pauvreté pour leur expliquer l’importance que revêt le nouveau concept.  Pour ce faire, Yayi a compris qu’il fallait préparer psychologiquement le peuple à cela, et la voie choisie à cet effet est celle de la religion. Convaincu de ce que «la religion est l’opium du peuple», ce fin stratège veut une fois encore  jouer sur la sensibilité du peuple comme à ses habitudes. En effet, il a suffi d’une croisade de fidèles d’Eglises Evangéliques organisée au Stade de l’amitié de kouhounou à Cotonou le weekend de la Pentécôte  pour que le peuple s’en rende compte. Lors de cette croisade qui a connu la participation des autorités gouvernementales, le Pasteur célébrant dans sa prêche dit: «la jarre est brisée, mon pays est en pleine refondation, si l’on vous demande ce  qu’est la refondation, dites leur que le seigneur a remis le compteur du Bénin à zéro». Il veut amener par là même ses fidèles à adopter la refondation et à la vulgariser.  Cette croisade a également été le moment de décorer certaines personnalités qui aux dires du Pasteur ont joué des rôles historiques dans la réélection de Boni Yayi. Au nombre de ceux-ci, on peut citer les Présidents de la Cour constitutionnelle, de la Céna  et l’ex Superviseur général de la Cps/lépi Arifari Bako, actuellement ministre des affaires étrangères. La religion perd peu à peu sa valeur d’antan, celle de conscientisation du peuple vu qu’elle est devenue un outil permettant aux hommes du pouvoir d’endormir facilement la grande masse avec des concepts fumeux pompeusement baptisés « refondation ». Boni Yayi est au début de son deuxième et dernier  quinquennat, au regard de la constitution du 10 décembre 1990 sur laquelle il a prêté serment. Les chantres de la refondation, un concept aux contours flous  doivent nous dire par quelle alchimie, ils comptent  rompre le consensus(obtenu de haute lutte à la conférence nationale de février 1990) de deux  mandats  successifs au terme desquels un président élu est tenu de rendre le tablier.

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